Annonce

Réduire
Aucune annonce.

David, Goliath et les dieux du stade

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • David, Goliath et les dieux du stade

    David, Goliath et les dieux du stade


    par Yazid Alilat


    Il faut rester éveillé, concentré et bien négocier le match. C'est en gros ce que souhaitent les plus que 38,7 millions d'Algériens aujourd'hui dans le match qualificatif aux ¼ de finale du Mondial brésilien. Plus que 38,7 millions d'Algériens, car il faut aussi compter nos compatriotes qui vivent un peu partout dans le monde et qui vivent avec les tripes la participation de la sélection nationale à cette Coupe du monde.

    L'ogre allemand peut être terrassé, «jamais deux sans trois», ou «le rêve est permis» sont le plus souvent évoqués par des experts attitrés et d'autres conjoncturels pour soupeser et jauger les chances de l'Algérie de passer l'écueil allemand. Oui, il s'agit bien de cela, la qualification au tour prochain de ce Mondial sur toutes les lèvres et même chez les plus vieilles de nos grands-mères.

    La sémantique des propos sur cette Coupe du monde a pris en fait des proportions grandiloquentes, à partir du moment même où les Verts avaient battu les Sud-Coréens. Après le cap de l'Ours, tout est maintenant possible, réalisable. Même devant une Mannschaft qui fait office de potentiel favori. En Algérie plus qu'au Brésil, où la tension reste maintenue autour des Verts par de formidables supporters, tout le monde y croit maintenant à cette «Moadjiza», ce miracle qui va permettre aux Algériens de gagner leur match de ce soir face aux Allemands et de passer aux quarts de finale. Car cette symbolique lyrique dans le discours des supporters des Fennecs trouve une autre justification, une autre raison, un autre motif d'espérance tout aussi fou que surréaliste.

    En quarts, si l'Algérie bat l'Allemagne, il y aura au menu éventuellement la France. Un match pour le moment qui se joue virtuellement entre ceux qui ne veulent pas descendre sur terre, balayant toutes les remarques sur la puissance de l'équipe d'Allemagne face à des Algériens qui devraient observer le jeûne, et ceux qui ne veulent pas trop se gaver d'illusions.

    Car le moment est venu pour cette frange d'Algériens qui estiment qu'à partir du moment où la sélection nationale est passée aux huitièmes, ce ne sera que du bonus, un match contre l'Allemagne étant un menu royal pour les puristes. Mais, voilà, les Algériens, un tantinet revanchards contre ces acteurs allemands du «match de la honte» de 1982 en Espagne, même si ceux qui vont affronter l'Algérie n'étaient pas encore nés, veulent bien croire que cette fois-ci, ce sera une sorte de saut dans le temps, et de réaliser le rêve de Gijon. Non, de Porto Alegre. Est-ce possible ? Pas possible ?

    Le football étant devenu (presque) une science exacte, il n'en demeure pas moins que parfois, sur un terrain de football, la différence de niveau, de formation et de compétitivité, et de qualité de jeu, bascule au profit de celui que tout le monde considère «plus faible». On appelle cela par «les dieux du stade». Certes, entre les deux sélections, sur tous les plans du jeu et de la forme physique des joueurs et du niveau surtout de la récupération, «il n'y a pas photo», d'autant que les Algériens n'ont pas encore tranché la question du jeûne. Mais, le rêve est permis, il est gratuit et permet de désarçonner l'adversaire. Encore une fois, 32 ans après Gijon, c'est David contre Goliath.


    par Yazid Alilat

    Le Quotidien d'Oran
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "
Chargement...
X