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Les risques à surveiller en Turquie

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  • Les risques à surveiller en Turquie

    Pour protéger la croissance, la banque centrale turque vient de procéder à une nouvelle baisse de ses taux d’intérêt, même si elle reste inférieure à celle exigée par le gouvernement. Le principal taux d’intérêt directeur a été ramené de 9,5% à 8,75% et les autres taux inchangés à 12% et 8%.

    La reprise économique est le plus grand défi auquel est confronté le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, d’autant plus qu’il s’apprête à annoncer sa candidature à l’élection présidentielle des 10 et 24 août. Coface se montre prudente dans sa nouvelle appréciation du risque entreprise en Turquie. Si les tensions politiques persistent, «les investisseurs pourraient fuir le pays, ce qui favoriserait la volatilité sur le Forex (marché des changes)», craignent les experts de Coface. Ce qui aura inévitablement un impact négatif sur le stock de dette extérieure (déjà à un niveau record) des entreprises.

    Les prévisions de la croissance sont aussi en berne (une baisse de 2% en 2014). Coface avancent plusieurs raisons. D’abord, «l’affaiblissement de la demande intérieure, suite à l’augmentation des taux d’intérêt et aux restrictions visant à freiner la croissance excessive du recours à l’emprunt». A cela s’ajoute la montée du chômage accentuée par un ralentissement de l’économie. La dépréciation de la monnaie a aussi des conséquences. En effet, «la forte dépréciation de la livre en décembre-janvier derniers et l’augmentation du coût des emprunts créent des risques pour le secteur privé, en entraînant à la hausse les coûts de production et en réduisant les marges de profit», commentent les analystes.

    «Dans ces circonstances, les risques pour les secteurs industriels, dont l’activité dépend de la demande interne, seront plus élevés», explique Seltem Lyigun, économiste de Coface pour la région Mena. «Les secteurs tournés vers le marché international seront plus avantagés, bénéficiant de la reprise en Europe, le principal partenaire commercial de la Turquie, et de la faiblesse de la livre», dit-elle.

    Coface décortique trois secteurs particulièrement exposés. Ainsi, le secteur de la construction sera affecté négativement par le ralentissement de la demande interne et l’augmentation des taux d’intérêt. D’autres sous-secteurs risquent de souffrir aussi de la dépréciation de la livre tels que les industries du ciment, des métaux, de l’acier et des articles électroménagers. Au premier trimestre, les ventes de logement ont résisté plus que prévu, avec une baisse de 6% par rapport au même trimestre de 2013. Cependant, la part des maisons financées par un prêt hypothécaire a chuté de 30% au cours de cette même période. Ce qui explique peut-être que les ménages s’endettent de moins en moins!
    L’automobile chutera aussi sur le marché national. Et pour cause : «Les restrictions sur les prêts à la consommation, l’augmentation des impôts et la dépréciation de la livre turque devraient porter préjudice aux ventes de l’industrie automobile sur le marché national», s’alarme Coface. Les ventes de voitures particulières et de véhicules utilitaires légers ont chuté de 25,5% entre janvier et avril 2014 par rapport à la même période de 2013.
    Tout n’est pas négatif puisque la reprise des marchés européens et la dépréciation de la livre sont censées soutenir les exportations qui ont progressé de 4%. Coface recommande de réduire le fardeau fiscal qui permettrait au secteur de mieux profiter du potentiel au niveau du marché intérieur. Cela reste un facteur essentiel pour améliorer les résultats à l’export !
    Le textile et l’habillement épargnés

    Le textile et l’habillement bénéficient de la faiblesse de la monnaie locale (la livre turque) et du retour des clients européens. La reprise en Europe a soutenu les exportations de produits textiles et de vêtements en provenance de Turquie vers le vieux continent, selon les premières données. Ankara peut avoir un retour positif de l’éventuel accord de partenariat commercial et d’investissement entre les Etats-Unis et l’Union européenne. Investir en Europe de l’Est pouvant être une stratégie pertinente pour les producteurs turcs: «Ils pourraient ainsi exporter vers les États-Unis sans avoir à payer de droits de douane», explique Coface. Pour l’assureur-crédit, la volatilité des taux de change et des prix des matières premières demeure le principal risque pour ces secteurs. Dans ce sens, il est recommandé d’accentuer les efforts en matière de stratégie de marque et de R&D.
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    l'économiste
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