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Arthrose: vers de nouveaux traitements

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  • Arthrose: vers de nouveaux traitements

    « Première cause d'incapacité physique et de douleurs persistantes - quatre millions et demi de personnes en souffrent - l'arthrose, cette maladie du cartilage, a d'immenses conséquences socio-économiques », a pointé le Pr Patrick Netter, directeur de recherche en physiopathologie et pharmacologie articulaire à Nancy devant l'Académie de médecine au cours d'une séance thématique consacrée cette semaine aux nouvelles stratégies dans les maladies du cartilage. Il n'existe pas à l'heure actuelle de prise en charge vraiment satisfaisante des lésions dégénératives du cartilage.

    Mais depuis quelque temps, les recherches s'intensifient. Des concepts nouveaux voient le jour, qui devraient à terme déboucher sur des traitements plus efficaces. « Ni innervé ni vascularisé, le cartilage est un tissu très particulier constitué d'un seul type de cellules, les chondrocytes qui baignent dans une substance très complexe (la matrice) au renouvellement très lent constituée à 70 % d'eau et de collagène qui emprisonne des protéoglycanes ainsi que des enzymes de dégradation et des enzymes de synthèse » explique le Pr Monique Adolphe, directeur de recherche cultures cellulaires et membre de l'Académie de médecine.

    Même si l'arthrose n'est pas une maladie inflammatoire, il existe néanmoins des cytokines de l'inflammation comme l'interleukine-1 bêta et à un moindre degré le TNF alpha, qui jouent un rôle prépondérant dans les mécanismes de destruction du cartilage. Le Pr Xavier Chevalier (hôpital Henri- Mondor, Créteil) a fait un premier bilan sur l'utilisation possible d'antagoniste de ces deux substances dans des *situations cliniques très particulières. « Si leur utilisation apparaît comme une voie d'avenir, bien des étapes restent à franchir pour démontrer leur efficacité et leur sécurité d'emploi.»

    Les travaux de Jacques Magdalou directeur de recherches au CNRS à Nancy, axés sur l'étude des enzymes de synthèse (les glycosyltransférases chondrocytaires) des constituants de la matrice cartilagineuse ouvrent la voie à la mise au point de substances capables de la restaurer. Autre piste de recherche, celle de la leptine, une hormone *sécrétée par les cellules graisseuses (les adipocytes) et qui régule la *satiété. « Nous avons été frappés par les relations qui existent entre l'arthrose et l'obésité, cette dernière étant accusée d'agir sur l'articulation, *celle du genou par exemple, par des *contraintes mécaniques », explique Bernard Terlain, chercheur dans l'unité de pharmacologie articulaire de la faculté de médecine de Nancy. « Mais il existe aussi de l'arthrose au niveau des mains qui pourtant ne sont pas soumises à de telles contraintes. »

    Un problème de santé publique majeur

    Ce chercheur émet l'hypothèse que l'arthrose pourrait être une maladie « systémique » liée à des anomalies lipidiques entraînant localement un dysfonctionnement articu*laire. Cette atteinte progressive du cartilage articulaire serait due à l'action locale de la leptine dont l'expression est prépondérante dans le cartilage arthrosique. Et il propose de tester des médicaments capables de moduler l'action de cette hormone.

    Mais en matière arthrose, il faut aussi insister sur l'importance de la prise en charge de l'obésité qui passe par une bonne hygiène alimentaire et une activité physique régulière. Tout en évitant le surmenage articulaire lié à certaines activités professionnelles (marteau-piqueur) ou sportives. Alors que la marche est particulièrement bénéfique car elle participe à la synthèse de certains éléments du cartilage.

    Problème de santé publique majeur avec l'allongement de l'espérance de vie, l'arthrose, cette maladie dégénérative du cartilage concerne de six à neuf millions de Français. À partir de 65 ans, 70 % des femmes et 60 % des hommes ont des articulations endommagées. Cette affection touche à peu près toutes les articulations avec au premier chef la colonne vertébrale, des cervicales aux lombaires, mais aussi la hanche, le genou, la cheville, les doigts, etc. « Elle est à l'origine de 140 000 hospitalisations par an dont 80 000 pour une pose de prothèse de hanche et 40 000 pour celle de prothèse de genou», souligne le professeur Netter. Le coût de sa prise en charge totale, rééducation et arrêt de travail inclus, est de l'ordre de 1,8 milliard d'euros par an. « L'arthrose, malgré sa fréquence et ses répercussions socio-économiques a longtemps été le parent pauvre de la rhumatologie », a enfin déploré le Pr Charles Joël Menkes de l'Académie de médecine, ancien chef de service de rhumatologie de l'hôpital Cochin à Paris.

    Par le Figaro
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