Pour les entêtées de l'allaitement, la situation en France est alarmante : seulement 60 % des Françaises allaitent!
Pour rappeler l'importance de l'allaitement, des mères allaitantes sont sorties un peu partout en France (22/10/2006) pour convaincre les mères récalcitrantes d'allaiter leurs bébés jusqu'au moins jusqu'à 2 ans...
En Algérie, les chiffres ne sont pas disponibles, mais je pense qu'on ne devrait pas être loin des 90% d'algériennes qui allaitent.
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Une Grande Tétée pour les entêtées de l'allaitement
Il y en a une petite centaine. Des bruns, des bleutés, des laiteux, avec au bout des gamins. Hélas, c'est un demi-succès : deux à trois fois plus de seins et de mères allaitantes étaient espérés hier sur les gradins du forum des Halles à Paris (1). Baptisé la Grande Tétée, le rassemblement donnait à voir des femmes munies de bébés, mais aussi d'enfants de 3 ans, voire de 4. Telle Solena, qui marche, parle, va à l'école et qui présentement suce sa mère. «Elle a toujours voulu continuer à téter, c'est son souhait, plaide Muriel, 39 ans, mère très obéissante en congé parental. Donc je n'ai pas remplacé le lait de sa maman par du lait de vache.» A côté, Isabelle, 3 ans et demi, la bouche collée au sein droit d'Elodie. «J'ai repris la tradition de ma grand-mère qui a allaité ses huit enfants, explique la mère de 31 ans, ingénieur en informatique. C'est simple, adapté quand on voyage. Comme j'ai toujours du lait, ça constitue son laitage du matin.» La petite mange aussi «en vrai».
«Au congélo!» A l'occasion de la trop méconnue Semaine mondiale de l'allaitement maternel, cette Grande Tétée est «organisée par des mamans», déclare, laconique, sa porte-parole Marie-Florence Astoin. Certes. Mais avec le soutien actif de la Coordination pour l'allaitement maternel, de la pédiatre Edwige Antier, et de la peu progressiste Leche League, organisation créée en aux Etats-Unis en 1956. Cette «ligue du lait» préconise notamment d'allaiter au moins jusqu'à 2 ans. Marie-Florence Astoin est cependant circonspecte : «On n'a pas envie d'apparaître chapeautées par la Leche League, qui est généralement perçue comme une secte.» Elle-même ne cache pas en être membre.
Au premier rang des gradins, Priscille regrette d'avoir dû abandonner l'allaitement exclusif de son fils quand elle a repris son travail de «credit manager». Elle prône l'exemple de la Suède où le congé maternité est de douze mois, «voire de dix-huit mois». «Moi, je tire mon lait entre midi et deux, et je le donne à la nounou, explique sa voisine Catherine, 32 ans, avocate, mère d'un garçon de 6 mois. Ça se conserve trois à cinq jours.» Priscille lui lance : «Mais ça peut se mettre au congélo !» Ça papote frigo et tire-lait à gogo, ça fusionne à tire-larigot. «Il s'agit de rendre visible l'allaitement, car certaines femmes n'osent pas le faire en public, explique Claude Didierjean-Jouveau, porte-parole de la Leche League, discrètement présente. Il faut rallonger les temps d'allaitement et en montrer les avantages pour la santé.»
Aujourd'hui, au sortir de la maternité, «seulement» 60 % des Françaises allaitent. Ce chiffre tombe à 42 % au bout de huit semaines. «Ce sont surtout les citadines et les diplômées qui allaitent», affirme Claude Didierjean-Jouveau. Les autres seraient «sous-informées». Le principal obstacle viendrait, toujours selon madame Leche League, de «la crainte de culpabiliser» les femmes qui s'y refusent. Ce à quoi s'ajouterait «le manque de formation des professionnels de santé car beaucoup d'allaitements capotent à la maternité».
Toutes les «mamans» ici présentes déconseillent le biberon la nuit, souvent préconisé par le personnel médical. «C'est du sabotage de l'allaitement», s'insurge Marie-Florence Astoin. Car le bébé risque de préférer la tétine * «qui coule plus vite» * au sein maternel. Catastrophe. Autre responsable de la désaffection : «Le féminisme égalitariste, Simone de Beauvoir et tout ça», détaille Marie-Florence Astoin. Pour sa part, la porte-parole de la Leche League montre du doigt certains psys. Et de citer les propos du psychanalyste Jean-Pierre Winter : «Ces femmes mettent leur enfant à leur service sexuel.» Ce qui ne l'empêche pas d'admettre : «Bien sûr, il y a un plaisir réciproque. Des femmes peuvent même avoir une sorte d'orgasme.»
«Histoire à deux». Derrière, Benjamin, 2 ans et 9 mois, est lové dans le giron de Sophie. «Il aime les bras de maman. Téter, c'est comme un bisou», se réjouit celle-ci, éducatrice en congé parental, et mère de trois autres enfants, dont deux ont été allaités «longtemps». «Ceux-là n'ont été malades qu'une fois par an.»
L'argument santé, indéniable en raison des anticorps présents dans le lait maternel, est désormais repris haut et fort par les autorités sanitaires. L'objectif officiel est d'atteindre 70 % de femmes nourricières en 2010. Il faut «promouvoir systématiquement l'allaitement maternel lors de la visite du 4e mois de grossesse», martèle le dernier Programme national nutrition santé (PNNS).
Et le père dans tout ça ? Comment le dit le site de la Leche League, l'allaitement est «une histoire à deux». Une manière d'évincer allègrement l'homme. Un peu à l'écart justement, Ollivier, compagnon d'Elodie, n'y voit que des avantages. «Il n'y a rien à préparer, en plus c'est moins cher, et la nuit tout le monde se rendort vite.»
source : liberation
Pour rappeler l'importance de l'allaitement, des mères allaitantes sont sorties un peu partout en France (22/10/2006) pour convaincre les mères récalcitrantes d'allaiter leurs bébés jusqu'au moins jusqu'à 2 ans...
En Algérie, les chiffres ne sont pas disponibles, mais je pense qu'on ne devrait pas être loin des 90% d'algériennes qui allaitent.
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Une Grande Tétée pour les entêtées de l'allaitement
Il y en a une petite centaine. Des bruns, des bleutés, des laiteux, avec au bout des gamins. Hélas, c'est un demi-succès : deux à trois fois plus de seins et de mères allaitantes étaient espérés hier sur les gradins du forum des Halles à Paris (1). Baptisé la Grande Tétée, le rassemblement donnait à voir des femmes munies de bébés, mais aussi d'enfants de 3 ans, voire de 4. Telle Solena, qui marche, parle, va à l'école et qui présentement suce sa mère. «Elle a toujours voulu continuer à téter, c'est son souhait, plaide Muriel, 39 ans, mère très obéissante en congé parental. Donc je n'ai pas remplacé le lait de sa maman par du lait de vache.» A côté, Isabelle, 3 ans et demi, la bouche collée au sein droit d'Elodie. «J'ai repris la tradition de ma grand-mère qui a allaité ses huit enfants, explique la mère de 31 ans, ingénieur en informatique. C'est simple, adapté quand on voyage. Comme j'ai toujours du lait, ça constitue son laitage du matin.» La petite mange aussi «en vrai».
«Au congélo!» A l'occasion de la trop méconnue Semaine mondiale de l'allaitement maternel, cette Grande Tétée est «organisée par des mamans», déclare, laconique, sa porte-parole Marie-Florence Astoin. Certes. Mais avec le soutien actif de la Coordination pour l'allaitement maternel, de la pédiatre Edwige Antier, et de la peu progressiste Leche League, organisation créée en aux Etats-Unis en 1956. Cette «ligue du lait» préconise notamment d'allaiter au moins jusqu'à 2 ans. Marie-Florence Astoin est cependant circonspecte : «On n'a pas envie d'apparaître chapeautées par la Leche League, qui est généralement perçue comme une secte.» Elle-même ne cache pas en être membre.
Au premier rang des gradins, Priscille regrette d'avoir dû abandonner l'allaitement exclusif de son fils quand elle a repris son travail de «credit manager». Elle prône l'exemple de la Suède où le congé maternité est de douze mois, «voire de dix-huit mois». «Moi, je tire mon lait entre midi et deux, et je le donne à la nounou, explique sa voisine Catherine, 32 ans, avocate, mère d'un garçon de 6 mois. Ça se conserve trois à cinq jours.» Priscille lui lance : «Mais ça peut se mettre au congélo !» Ça papote frigo et tire-lait à gogo, ça fusionne à tire-larigot. «Il s'agit de rendre visible l'allaitement, car certaines femmes n'osent pas le faire en public, explique Claude Didierjean-Jouveau, porte-parole de la Leche League, discrètement présente. Il faut rallonger les temps d'allaitement et en montrer les avantages pour la santé.»
Aujourd'hui, au sortir de la maternité, «seulement» 60 % des Françaises allaitent. Ce chiffre tombe à 42 % au bout de huit semaines. «Ce sont surtout les citadines et les diplômées qui allaitent», affirme Claude Didierjean-Jouveau. Les autres seraient «sous-informées». Le principal obstacle viendrait, toujours selon madame Leche League, de «la crainte de culpabiliser» les femmes qui s'y refusent. Ce à quoi s'ajouterait «le manque de formation des professionnels de santé car beaucoup d'allaitements capotent à la maternité».
Toutes les «mamans» ici présentes déconseillent le biberon la nuit, souvent préconisé par le personnel médical. «C'est du sabotage de l'allaitement», s'insurge Marie-Florence Astoin. Car le bébé risque de préférer la tétine * «qui coule plus vite» * au sein maternel. Catastrophe. Autre responsable de la désaffection : «Le féminisme égalitariste, Simone de Beauvoir et tout ça», détaille Marie-Florence Astoin. Pour sa part, la porte-parole de la Leche League montre du doigt certains psys. Et de citer les propos du psychanalyste Jean-Pierre Winter : «Ces femmes mettent leur enfant à leur service sexuel.» Ce qui ne l'empêche pas d'admettre : «Bien sûr, il y a un plaisir réciproque. Des femmes peuvent même avoir une sorte d'orgasme.»
«Histoire à deux». Derrière, Benjamin, 2 ans et 9 mois, est lové dans le giron de Sophie. «Il aime les bras de maman. Téter, c'est comme un bisou», se réjouit celle-ci, éducatrice en congé parental, et mère de trois autres enfants, dont deux ont été allaités «longtemps». «Ceux-là n'ont été malades qu'une fois par an.»
L'argument santé, indéniable en raison des anticorps présents dans le lait maternel, est désormais repris haut et fort par les autorités sanitaires. L'objectif officiel est d'atteindre 70 % de femmes nourricières en 2010. Il faut «promouvoir systématiquement l'allaitement maternel lors de la visite du 4e mois de grossesse», martèle le dernier Programme national nutrition santé (PNNS).
Et le père dans tout ça ? Comment le dit le site de la Leche League, l'allaitement est «une histoire à deux». Une manière d'évincer allègrement l'homme. Un peu à l'écart justement, Ollivier, compagnon d'Elodie, n'y voit que des avantages. «Il n'y a rien à préparer, en plus c'est moins cher, et la nuit tout le monde se rendort vite.»
source : liberation
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