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La nouvelle odyssée du Télémaque Matteo Renzi

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  • La nouvelle odyssée du Télémaque Matteo Renzi

    Très applaudi par les eurodéputés, le président du conseil italien Matteo Renzi a tenu ses promesses de régénérateur de l'Europe. Parce qu'il n'était pas majeur au moment du traité de Maastricht en 1993, il se voit dans la position de Télémaque dans la nouvelle Odyssée européenne. Pour lui, le fils d'Ulysse ne s'est pas contenté d'attendre son père. Il est parti à sa recherche. « Notre génération doit retrouver l'esprit de Télémaque », affirme Matteo Renzi qui veut, à l'occasion de son semestre de présidence de l'Union européenne (UE), « retrouver l'âme de l'Europe, le sens profond de notre vivre-ensemble ».
    Le président du conseil italien au Parlement de Strasbourg, mercredi 2 juillet 2014. L'Italie prend la présidence de l'Union européenne pour six mois.
    Au moment où la Grèce confie la présidence de l'UE, M. Renzi a salué ce passage de relais, ce mercredi 2 juillet, en s'étonnant faussement qu'on ne parle pas « du Parthénon et du Colisée, d'Aristote et de Dante ou d'Archimède et de Léonard de Vinci, mais seulement des difficultés économiques, car la blessure est très profonde ».

    Celui qui est l'un des plus jeunes chefs de gouvernement européen (39 ans) ne s'est pas contenté de références antiques. « Si l'Europe était un selfie, quelle image apparaîtrait sur l'écran ? Ce serait le visage de la fatigue, de la résignation. L'Europe aurait l'air ennuyé. » Pour guérir, Matteo Renzi ne veut « absolument pas changer les règles ». « Nous avons signé ensemble un pacte de stabilité et de croissance », explique-t-il en insistant sous les applaudissements sur le dernier mot de « croissance ». Le président du conseil italien a rappelé que « personne n'a eu autant de voix en Europe que le parti démocrate en Italie ». Fort de ce succès (40 % des suffrages), il compte utiliser son capital pour changer l'Europe, mais en essayant de garder l'image d'un bon élève qui accepte de faire ses réformes. « Nous devons nous-mêmes changer nos institutions en Italie. On ne vient pas pour prendre aux institutions européennes mais pour donner », a ajouté M. Renzi.

    Présidence italienne de l’UE : duel Renzi-Grillo en perspective
    L'Italie de Matteo Renzi prend les commandes de l'Europe pour six mois. Dans son discours d'ouverture ce mercredi matin, le Premier ministre italien devrait plaider pour une Europe de la croissance et de la solidarité. Mais, à Bruxelles comme à Rome, l'ancien maire de Florence devra s'imposer face aux eurosceptiques et notamment face à Beppe Grillo. Le mouvement Cinq étoiles a rejoint le groupe Europe Libertés Démocratie de Nigel Farage. Et le trublion de la politique italienne entend bien exercer son pouvoir de déstabilisation à Strasbourg. 'Nous sommes en Europe et dans le monde et nous devons changer le monde. Nous en avons une vision merveilleuse et lui il incarne un passé révolu qui ne présente plus aucun intérêt, en tous cas pour moi', a indiqué Beppe Grillo. Le ton est donné. Un peu plus de 100 jours après son élection à la tête de son pays, Matteo Renzi doit faire ses preuves, avant tout, devant le public italien. 'La présidence italienne risque de tourner au duel à distance entre Beppe Grillo et le Premier ministre italien Matteo Renzi. Au Parlement européen, Grillo a déclaré qu'il ne voulait pas discuter avec Renzi mais directement avec la chancelière allemande Angela Merkel et avec le futur président de la Commission Jean-Claude Juncker', conclut Margherita Sforza pour euronews.

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    « INVESTIR EN AFRIQUE »

    Parmi ses priorités, M. Renzi entend réunir l'Europe en ramenant Londres qui s'est isolé en s'opposant au choix de Jean-Claude Juncker, à la présidence de la Commission européenne : « L'Europe sans le Royaume-Uni serait moins européenne », a-t-il affirmé.

    M. Renzi veut être actif sur l'immigration. « L'Europe, c'est une frontière, le continent qui a le plus grand nombre de côtes. Cela pose des problèmes, nous en savons quelque chose. Cela provoque des catastrophes dans notre Méditerranée, la Mare Nostrum. » Il est en faveur d'un renforcement des contrôles, mais appelle l'Europe à « investir en Afrique » pour l'aider à résoudre des problèmes qui poussent les gens sur le chemin de l'immigration.

    Il appelle l'Europe à « faire entendre notre voix en politique étrangère », quand des « voix demandent l'Europe et la liberté », en référence à l'Ukraine. Alors que l'Italie est l'un des pays les plus mesurés face à la Russie, le président du Conseil a réaffirmé sa volonté de « ne pas construire l'Europe contre notre plus grand voisin ».

    Le président du groupe parlementaire du Parti populaire européen (PPE), l'Allemand Manfred Weber ne succombe pas à la Renzimania. Il a tempéré l'enthousiasme du premier ministre italien : « Nous avons entendu beaucoup de discours au Parlement, mais nous attendons les résultats. Il y a des divergences. Il faut continuer à appliquer les lois. Les dettes, ce n'est pas l'avenir », a-t-il ajouté, en citant les 130 % d'endettement public de l'Italie. Après avoir appelé à voter pour le social démocrate Martin Schulz à la tête du Parlement, le chef de la droite a montré les limites de la cohabitation : « M. Barroso a donné plus de temps à M. Hollande et nous attendons toujours les réformes », a-t-il conclu, sous les huées de la gauche.

    Alain Salles (Strasbourg, envoyé spécial)
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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