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Publication d’un “Livre blanc” en Tunisie- Le cri d’alarme des intellectuels et penseurs

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  • Publication d’un “Livre blanc” en Tunisie- Le cri d’alarme des intellectuels et penseurs

    Par : Imed O-LIBERTE

    Des personnalités tunisiennes de différents horizons viennent de publier un livre blanc sur la situation en Tunisie. Ce document a été conçu lors d’une série de réunions tenues au cours de la dernière période, à la fondation Témimi pour la recherche scientifique et l’information.

    Publié dans sa version originale en arabe, le document est en train d’être traduit en français. Entre-temps, la synthèse ci-dessous élaborée par Mustapha Kamel Nabli, ex-gouverneur de la banque centrale, a été publiée vendredi dernier sur la page officielle de Abdeljlil Témimi, président de la fondation Témimi. Un groupe d’intellectuels et de penseurs vient de rendre publique une prise de position sur la situation qui prévaut dans le pays sous la forme d’un “Livre Blanc” dont le contenu constitue pour l’essentiel un cri d’alarme relatif au danger qu’encourt l’Etat tunisien. Cette forme d’expression a été choisie par ce groupe afin que leur point de vue ne soit pas considéré comme un simple “appel” ou une simple “lettre ouverte” adressée à l’opinion publique, ni comme une “motion” définissant une liste d’exigences. Ce document se veut un “Livre blanc”, d’abord parce que ses initiateurs s’expriment en partant d’une perspective citoyenne qui est la plus noble et la plus globale---qui dépasse l’étroitesse des partis pris, des appartenances politiques voire professionnelles. Ensuite, ce document se présente comme un “Livre blanc” qui, plutôt que de se limiter à la description des maux dont a souffert le pays avant la Révolution et qui ne cessent de s’aggraver depuis, apporte des propositions de solutions qui peuvent contribuer à la sortie de l’impasse dans laquelle il se trouve. Enfin, c’est un “Livre Blanc” qui, sans attribuer la responsabilité à quiconque en particulier, exige que le citoyen soit au fait des causes réelles qui ont conduit le pays à cette crise. Ce “Livre Blanc” constitue un cri de détresse en vue du salut de l’Etat tunisien, un appel pressant pour le libérer de la situation tragique dans laquelle il s’est trouvé confiné. Cette situation alarmante a eu des retentissements sur la psychologie du citoyen tunisien souffrant actuellement de déception et de désillusion qui le condamnent à l’indifférence. “En effet, si, avant la révolution, on ne cessait de ressasser la notion d’Etat de droit et des institutions essentiellement dans le but d’opprimer le citoyen, après la révolution, ce concept est désormais utilisé pour déconstruire l’Etat lui-même. Ce sont les raisons pour lesquelles s’impose, aujourd’hui, une priorité absolue : la restauration des rôles politique, régulateur et éthique de l’Etat”, dixit Mustapha Kamel Nabli. Une restauration devant commencer, insiste-t-on, par une réforme de l’instance judiciaire qui devrait acquérir toute son indépendance, œuvrer pour parfaire la formation des juges et améliorer leur compétence professionnelle. L’avenir de la Tunisie et le sort de la révolution en dépend et ne peuvent être assurés que par un système judiciaire performant et indépendant, ce qui requiert l’intégrité morale, la formation scientifique et la compétence professionnelle. Les auteurs du “Livre Blanc” estiment qu’à l’origine de la décadence actuelle, se trouvent des problèmes essentiels relatifs aux questions de la culture, de l’éducation, de l’information et de la sécurité. En ce qui concerne la culture, pour les auteurs, il s’agit de lui assigner la mission de sauvegarde les fondements constitutifs de l’identité nationale, et de renforcement de l’aspiration du citoyen à l’esthétique de la beauté et le rejet de la laideur, de même que sa libération de toute forme d’oppression et d’étouffement. Aussi est-il urgent, martèlent les signataires de ce document, de mettre fin à l’anarchie qui a envahi les milieux scolaires et culturels, de fermer dans l’immédiat toute “école”, tout “koutèb” et toute faculté nouvellement constituées dans l’illégalité et ne répondant pas aux critères scientifiques, pédagogiques et sanitaires tels que définis par les règlements en vigueur. Conformément au principe de l’indépendance, poursuivent les auteurs, la Tunisie est en droit de se réjouir de l’affranchissement du journaliste de la soumission à laquelle il était astreint des années durant, se donnant ainsi le moyen de faire preuve de ce dont il est professionnellement capable. Toutefois, sa mission est appelée à se hausser davantage au rang des nobles tâches qui lui sont aujourd’hui confiées : faire prendre plus conscience aux citoyens des objectifs de “la Révolution”, à savoir l’emploi, la liberté et la dignité nationale, et leur faire connaître les dangers qui guettent la nation et “la Révolution”, provenant en particulier de ceux qui se déguisent derrière l’évocation des principes de la liberté d’association, de pensée et d’expression. Il s’agit pour le journaliste de défendre la déontologie de son métier tout autant que de défendre les valeurs de liberté, d’égalité et de progrès. Quant à l’affaire sécuritaire, elle occupe une place majeure. Le “Livre Blanc” appelle à faire converger les efforts fournis en la matière en vue d’une meilleure coopération avec nos voisins maghrébins. La recrudescence du terrorisme appelle à doter, urgemment, les forces armées, de la sécurité intérieure et la douane de toutes les ressources humaines, financières, logistiques et juridiques adéquates, en vue de leur donner les moyens de protéger les frontières de toute violation et de faire face, à l’intérieur, à toutes les formes de laxisme et de transgression des prérogatives de l’Etat. Il est impératif à ce que tout citoyen ou association de la société civile apporte tout soutien possible en vue de gagner notre lutte contre le terrorisme. L’efficacité de cette action requiert, selon les auteurs de ce “Livre Blanc”, la création d’une institution sécuritaire moderne quant à sa structure et républicaine, quant à son éthique et à sa fonction ; et qui serait soutenue par une agence nationale des renseignements et de la sécurité globale.

    I. O.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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