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Le racisme, ancré dans les crises économiques ?

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  • Le racisme, ancré dans les crises économiques ?

    Selon une étude récente, les périodes de difficulté économique semblent accentuer les phénomènes de discrimination raciale.

    En 1929, une crise financière mondiale ébranle la planète, avec des effets dramatiques notamment en Allemagne. Quatre ans plus tard, le parti national-socialiste accède au pouvoir et entreprend une politique de stigmatisation des minorités, d’exaltation nationaliste et d’interventions belliqueuses.

    En 1954, la guerre est passée et le monde s'interroge sur ce qui pousse les peuples à stigmatiser les étrangers est les minorités en période de crise. Le psychologue Muzafer Sharif conclut une série d’expériences montrant qu’en situation de manque de ressources économiques ou alimentaires, des groupes humains antagonistes se forment, chaque individu favorisant les membres de son groupe (endogroupe) au détriment des autres (exogroupe), un phénomène désormais baptisé biais d’endogroupe.

    Et nous voilà en 2014. Le Front National, après s'être installé dans le paysage politique français grâce au concept de préférence nationale (la formulation politique du biais d'endogroupe), remporte les élections européennes et brigue le statut de premier parti de France. Le tout, comme par hasard, dans un climat de crise économique mondialisée où pèsent plus d'incertitudes que jamais.

    Toujours 2014... Juin, plus précisément. Dans cet article publié dans la revue PNAS, des psychologues américains présentent le résultat d'expériences troublantes. Il semble, selon ces recherches, que lorsque nous manquons de ressources économiques, nous devenions plus racistes.

    Pénurie de ressources et discrimination
    Dans ces expériences, des photographies de noirs américains, de blancs ou de métis étaient montrées à des volontaires blancs américains. Ceux-ci devaient décider si le visage métis était plus proche d’un noir ou d’un blanc. Dans ces conditions, 50 pour cent des personnes interrogées ont répondu noir, et 50 pour cent blanc. Ensuite, les sujets devaient participer à des jeux faisant intervenir des sommes d’argent, lesquelles étaient progressivement diminuées par les expérimentateurs de façon à faire ressentir une sensation de pénurie. Le test des visages, passé une nouvelle fois, a alors révélé que le visage métis était vu comme noir par 75 pour cent des participants.

    Cette expérience montre ainsi qu’en situation de difficulté économique, des sujets blancs voient des sujets noirs comme « plus noirs ». Pourquoi ? Replacé dans le cadre du biais d’endogroupe, ce mécanisme semble indiquer que l’être humain radicalise les frontières entre son endogroupe et les groupes extérieurs, en accentuant les traits d’appartenance à l’endo- ou à l’exogroupe. Sans expliquer à elle seule la montée des nationalismes, cette expérience nous engage à réfléchir aux mécanismes inconscients qui pèsent sur les scrutins nationaux en période de crise.

    cerveaux et psychos
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