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Le poème de Hizia chanté par Ababssa. قصيدة حيزية . غناء المطرب عبابسه

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  • Le poème de Hizia chanté par Ababssa. قصيدة حيزية . غناء المطرب عبابسه

    ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
    On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

  • #2
    wow ca fait toujours le même effet sur moi .
    un monument du patrimoine national , je le mets dans la rubrique bouillon de culture .
    ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
    On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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    • #3
      LA Traduction française :Hizia
      Traduction de C. SONNECK (1902)


      « Amis, consolez-moi; je viens de perdre la
      reine des belles. Elle repose sous terre.
      Un feu ardent brûle en moi !
      Ma souffrance est extrême. Mon coeur s'en
      est allé, avec la svelte Hiziya.
      hélas ! Plus jamais je ne jouirai de sa
      compagnie. Finis les doux moments,
      où, comme au printemps, les fleurs des
      prairies, nous étions heureux.
      Que la vie avait pour nous de douceurs !
      telle une ombre, la jeune gazelle a
      disparu, en dépit de moi !
      Lorsqu'elle marchait, droit devant elle, ma
      bien-aimée était admirée par tous.
      Telle le bey du camp qui s'avance un
      cimeterre à la ceinture.
      Entouré de soldats et suivi de cavaliers qui
      sont venus à sa rencontre, pour lui
      remettre chacun un présent;
      Armé d'un sabre d'Inde, il lui suffit de
      faire un geste de la main, pour
      partager une barre de fer, ou fendre
      un roc.
      Il a tué un grand nombre d'hommes,
      ennemis du bien. Orgueilleux et
      superbe, il s'avance fièrement.
      C'est assez glorifier le bey ! Dis-nous,
      chanteur, dans une nouvelle chanson
      les louanges de la fille d'Ahmad ben
      al-Bey.

      Amis, consolez-moi; je viens de perdre la
      reine des belles. Elle repose sous terre.
      Un feu ardent brûle en moi !
      Ma souffrance est extrême. Mon coeur s'en
      est allé, avec la svelte Hiziya.

      Lorsqu'elle laisse flotter sa chevelure, un
      suave parfum s'en dégage. Ses
      sourcils forment deux arcs bien
      dessinés, telle la lettre noun, tracée
      dans un message.
      Ton oeil ravit les coeurs, telle une balle de
      fusil européen, qui aux mains des
      guerriers, atteint sûrement le but.
      Ta joue est la rose épanouie du matin, et
      le brillant oeillet; le sang qui l'arrose
      lui donne l'éclat du soleil.
      tes dents ont la blancheur de l'ivoire, et,
      dans ta bouche étincelante, la salive
      a la douceur du lait des brebis ou du
      miel qu'apprécient tant les gourmets.
      Admire ce cou plus blanc que le coeur du
      palmier. C'est un étui de cristal,
      entouré de colliers d'or.
      Ta poitrine est de marbre; il s'y trouve
      deux jumeaux, que mes mains ont
      caressés, semblables aux belles
      pommes qu'on offre aux malades.
      Ton corps a la blancheur et le poli du
      papier, du coton ou de la fine toile de
      lin, ou encore de la neige, tombant
      par une nuit obscure.
      Hiziya a la taille fine; sa ceinture, penche
      de côté, et ses tortis entremêlés
      retombent sur son flanc repli par
      repli.
      Contemple ses chevilles; chacune est
      jalouse de la beauté de l'autre;
      lorsqu'elles se querellent elles font
      entendre le cliquetis de leurs
      khelkhals, surmontant les
      brodequins
      (vaste plaine au S. E. de Sétif où les nomades de Biskra venaient faire paître leurs troupeaux en été )
      ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
      On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

      Commentaire


      • #4
        Quand nous campions à Bazer1, je me
        rendais auprès d'elle le matin; alors
        nous goûtions les joies de ce monde.
        je saluais la gazelle; j'observais les
        présages; heureux comme un homme
        fortuné, possédant les trésors de
        l'univers.
        La richesse n'avait pour moi aucune
        valeur, comparée au tintement des
        khelkhals de Hiziya, quand je
        franchissais les collines pour aller la
        rencontrer.
        Lorsqu'au milieu des prairies, elle
        balançait son corps avec grâce, et
        faisait résonner son khelkhal, ma
        raison s'égarait; un trouble profond
        envahissait mon coeur et mes sens.

        Après avoir passé l'été dans le Tell, nous
        redescendîmes vers le Sahara, ma
        belle et moi.
        Les litières étaient fermées; la poudre
        retentissait; mon cheval gris
        m'entraînait vers Hiziya.
        Ils ont conduit les palanquins des belles, et
        ont campé à Azal, face à Sidi
        Lahcen et à Zerga.
        Ils se sont dirigés vers Sidi Said vers al-
        Matkaouak, puis sont arrivés le soir
        à M'Doukal.
        Ils sont repartis de bon matin, au lever de
        la brise, vers Sidi Mohammed,
        ornement de cette paisible contrée.
        De là, ils ont conduit les litières à
        al-Makhraf. Mon cheval, tel un aigle,
        m'emporte dans les airs,
        en direction de Ben Seghir, avec la belle
        aux bras tatoués.
        Après avoir traversé l'Oued, ils sont passés
        par Al Hanya. Ils ont dressé leurs
        tentes à Rous at-Toual, près du désert.
        L'étape suivante mène à Ben Djellal.
        De là, ils se sont dirigés vers El Besbes, puis
        vers El-Herimek, avec ma bien-aimée
        Hiziya.
        A combien de réjouissances avons-nous
        pris part ! Mon cheval gris,
        disparaissait presque dans l'arène,
        (derrière un rideau de poussière); on
        aurait dit un fantôme.
        Ma belle était grande comme la hampe
        d'un étendard; ses dents, lorsqu'elle
        souriait, formaient une rangée de
        perles; elle parlait par allusions, me
        faisant ainsi comprendre (ce qu'elle
        voulait dire).
        La fille de Hmida brillait, telle l'étoile du
        matin; elle éclipsait ses compagnes,
        semblable à un palmier qui seul,
        dans le jardin, se tient debout, grand
        et droit.
        Le vent l'a déraciné, il l'a arraché en un
        clin d'oeil. Je ne m'attendais pas à
        voir tomber ce bel arbre; je pensais
        qu'il était bien protégé.
        mais j'ignorais que Dieu, souverainement
        bon, allait la rappeler à Lui. Le
        Seigneur a abattu (ce bel arbre).

        je reprends mon récit. Nous avons campé
        ensemble sur l'Oued Ithel; c'est là que
        la reine des jouvencelles me dit
        adieu. C'est cette nuit-là qu'elle passa
        de vie à trépas; c'est là que la belle
        aux yeux noirs quitta ce monde.
        Elle se tenait serrée contre ma poitrine,
        lorsqu'elle rendit l'âme. Les larmes
        remplirent mes yeux, et s'écoulaient
        sur mes joues.
        Je pensais devenir fou, et me mis à errer
        dans la campagne, parcourant tous
        les ravins des montagnes et des
        collines.
        Elle a ravi mon esprit et enflammé mon
        coeur la belle aux yeux noirs, issue
        d'une race illustre.
        On l'enveloppa d'un linceul, la fille de
        notable; ce spectacle a augmenté ma
        fièvre, et ébranlé mon cerveau.
        On la mit dans un cercueil, la belle aux
        magnifiques pendants d'oreilles. Je
        demeurais stupide, ne comprenant
        pas ce qui m'arrivait.
        On l'emporta dans un palanquin, embelli
        par des ornements, la belle, cause de
        mes chagrins, qui était grande telle la
        hampe d'un étendard.
        Sa litière était ornée de broderies
        bigarrées, scintillantes comme les
        étoiles, et colorées comme un arc-en-
        ciel, au milieu des nuages, quand
        vient le soir.
        ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
        On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

        Commentaire


        • #5
          Elle était tendue de soie et tapissée de
          brocart. Et moi, comme un enfant, je
          pleurais la mort de la belle Hiziya.
          Que de tourments j'ai endurés pour
          celle dont le profil était si pur ! Je ne
          pourrai plus vivre sans elle. Elle est
          morte du trépas des martyrs, la belle
          aux paupières teintées d'antimoine !
          On l'emporta vers un pays nommé
          Sidi Khaled.
          Elle se trouva la nuit sous les dalles du
          sépulcre, celle dont les bras étaient
          ornés de tatouages; mes yeux ne
          devraient plus revoir la belle aux yeux
          de gazelle.
          Ô fossoyeur ! ménage l'antilope du désert;
          ne laisse point tomber de pierres, sur
          la belle Hiziya ! Je t'en adjure, par le
          livre saint, ne fais point tomber de
          terre sur celle qui brille comme un
          miroir. S'il fallait la dis****r à des
          rivaux, je fondrais résolument sur
          trois troupes de guerriers.
          Je l'enlèverais par la force des armes aux
          ennemis. Dussé-je le jurer par la tête
          de la belle aux yeux noirs, je ne
          compterais pas mes adversaires,
          fussent-ils au nombre de cent.
          Si elle devait rester au plus fort, je jure
          que nul ne pourrait me la ravir;
          j'attaquerais, au nom de Hiziya, une
          armée entière.
          Si elle devait être le trophée d'un combat,
          vous entendriez le récit de mes
          exploits; je l'enlèverais de haute lutte,
          devant témoins.
          S'il fallait la mériter au cours de rencontres
          tumultueuses, je combattrais durant
          des années, pour elle.
          Je la conquerrais au prix de persévérants
          efforts, car je suis un cavalier
          intrépide.
          Mais puisque telle est la volonté de Dieu,
          maître des mondes, je ne puis
          détourner de moi cette calamité.
          Patience ! Patience ! J'attends le moment
          de te rejoindre : je pense à toi, ma
          bien-aimée, à toi seule !
          Amis, mon cheval me fendait le coeur,
          lorsqu'il s'élançait en avant (attristé
          par la perte de Hiziya).
          Après la mort de ma bien-aimée, il s'en est
          allé, et m'a quitté.
          Mon cheval était plus rapide que tous les
          autres chevaux du pays; dans les
          échauffourées, on le voyait en tête du
          peloton.
          Quels prodiges n'accomplissait-il pas sur le
          champ de bataille !
          Il se montrait au premier rang. Sa mère
          descendait du fameux Rakby2. (Nom d'un étalon célèbre amené du Maroc par si Ahmed Tidjani )
          Combien il excellait dans les joutes entre
          les douars, à la suite de la tribu en
          marche; je tournoyais avec lui
          insouciant de ma destinée ! Un mois
          plus tard, il m'avait quitté; trente
          jours après Hiziya.
          Cette noble bête mourut; le voilà au fonds
          d'un précipice; il ne survécut pas à
          ma bien-aimée. Tous deux sont partis
          pour toujours.
          Les rênes de mon cheval gris sont tombés
          de mes mains.
          Ô Douleur ! Dieu, en les rappelant à lui,
          m'a enlevé toute raison de vivre.
          Mon âme est près de s'éteindre, après leur
          cruelle perte.
          Je pleure cette séparation, comme pleure
          un amoureux.
          Mon coeur se consume chaque jour
          davantage; ma vie n'a plus de sens.
          Pourquoi pleurez-vous mes yeux ? Nul
          doute que les plaisirs du monde vous
          raviront. Ne me ferez-vous point
          grâce ?
          la belle aux cils noirs a ravivé mes
          tourments; celle qui faisait la joie de
          mon coeur repose sous la terre.
          Je pleure la belle aux dents de perles; mes
          cheveux ont blanchi; et mes yeux ne
          peuvent supporter cette séparation.
          Le soleil qui nous a éclairé, est monté au
          Zénith, se dirigeant vers l'Occident; il
          s'est éclipsé après avoir été le sommet
          de la voûte céleste, au milieu du jour.
          La lune qui se montre à nous, a brillé
          pendant le mois du Ramadhan, puis
          a disparu du ciel, après avoir fait ses
          adieux au monde.
          Ce poème, je le dédie à la mémoire de la
          reine du siècle, fille d'Ahmed, et
          descendante de l'illustre tribu des
          Douaouda.
          Telle est la volonté de Dieu, mon Maître
          Tout-Puissant. Le Seigneur a manifesté
          sa volonté, et a rappelé à lui Hiziya.
          Mon Dieu ! Donne-moi la patience;
          mon coeur meurt de son mal,
          emporté par l'amour de la belle, qui
          a quitté ce monde.
          Elle vaut deux cents chevaux de race, et
          cent cavales issues de Rakby.
          Elle vaut mille chameaux; elle vaut une
          forêt de palmiers des Ziban.
          Elle vaut tout le pays du Djérid; elle vaut
          le pays des noirs, et des milliers de
          Haoussas.
          Elle vaut les Arabes du Tell et du désert,
          ainsi que tous les campements des
          tribus, aussi loin que puissent
          atteindre les caravanes, voyageant à
          travers les cols des montagnes.
          Elle vaut ceux qui mènent la vie
          bédouine, et ceux qui habitent les
          continents.
          Elle vaut ceux qui se sont installés dans
          des demeures permanentes et mènent
          une vie de citadins.


          Elle vaut les trésors, la belle aux beaux
          yeux; et si cela ne suffit pas, ajoutes-y
          les habitants des villes.
          Elle vaut les troupeaux des tribus, les
          bijoux, les palmiers des oasis, le pays
          des Chaouias.
          Elle vaut ce que renferment les océans;
          elle vaut les Bédouins et citadins
          vivant au delà du Djebel Amour, et
          jusqu'à Ghardaïa.
          Elle vaut, elle vaut le Mzab, et les plaines
          du Zab, hormis les saints et les
          marabouts.
          Elle vaut les chevaux recouverts de riches
          carapaçons, et l'étoile du soir; cela est
          peu, trop peu, pour ma bien-aimée,
          unique remède à mes maux.
          Je demande pardon au Seigneur; qu'il ait
          pitié de ce malheureux !
          Que Mon Seigneur et Maître pardonne à
          celui qui gémit à ses pieds ! Elle avait
          23 ans, la belle à l'écharpe de soie.
          Mon amour l'a suivie; il ne renaîtra
          jamais dans mon coeur.
          Consolez-moi de la perte de la reine des
          gazelles. Elle habite la demeure des
          ténèbres, l'éternel séjour.
          Jeunes amis ! Consolez-moi de la perte du
          faucon.
          Elle n'a laissé que le lieu où sa famille a
          campé, et qui porte son nom.
          Bonnes gens ! Consolez-moi de la perte de
          la belle aux khelkhals d'argent pur; on
          l'a recouverte d'un voile de pierre
          reposant sur des fondations bien
          bâties.
          Amis ! Consolez-moi de la perte de la
          cavale de Dyab3 qui n'eut d'autre (l'un des principaux héros de la geste des banou Hilal )
          maître que moi.
          J'avais de mes mains, tatoué de dessins
          quadrillés, la poitrine de la belle à la
          fine tunique, ainsi que ses poignets.
          Bleus comme le col du ramier, leurs traits
          ne se heurtaient pas; ils étaient
          parfaitement tracés, quoique sans
          plume; seules mes mains avaient
          exécuté ce travail.
          J'avais dessiné ce tatouage entre ses seins,
          lui donnant d'heureuses proportions.
          Au-dessus des bracelets qui paraient ses
          poignets, j'avais écrit mon nom.
          Même sur ses chevilles, j'avais figuré un
          palmier !
          Que ma main l'avait bien dessiné ! Ah ! La
          vie est ainsi faite !
          Saiyed, toujours épris de toi, ne te reverra
          plus; le seul souvenir de ton nom, lui
          fait perdre ses sens. Pardonne-moi,
          Dieu compatissant; pardonne aussi à
          tous les assistants; Saiyed est triste; il
          pleure celle qui lui était si chère. Aie
          pitié de l'amoureux, et pardonne à
          Hiziya; réunis-les dans le sommeil,
          Seigneur !
          Ô Dieu, le Très-Haut. Pardonne à
          l'auteur, qui a composé ce poème; son
          nom est formé de deux mim, d'un ha
          et d'un dal (Mohamed).
          Ô Toi qui connais l'avenir ! Donne la
          résignation à cet homme, qui est fou
          (de douleur); je pleure comme un
          exilé; mes larmes apitoieraient même
          mes ennemis.
          Je ne mange plus; toute nourriture m'est
          devenue insipide; mes paupières ne
          connaissent plus le sommeil.
          Cette pièce a été composée trois jours
          seulement après la mort de celle qui
          me fit ses adieux, et ne revint plus
          vers moi.

          Ô vous qui m'écoutez ! Ce poème a été
          achevé en 1295 de l'Hégire4. (fin de l'année 1878 ap. J. C.)Ould Seghir a composé, au mois de l'Aid
          El-Kebir, cette chanson.
          A Sidi Khaled ben Sinan, Ben Guittoun a
          chanté celle que vous aviez vue
          vivante.
          ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
          On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

          Commentaire


          • #6
            la version de khelifi ahmed allah yarahmou
            ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
            On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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