Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Les ordures, c’est nettement mieux que le gaz de schiste

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Les ordures, c’est nettement mieux que le gaz de schiste

    L’Algérie ne regorge pas seulement d’hydrocarbures. Ses décharges - publiques ou sauvages - sont autant de gisements de matières premières secondaires pour l’industrie. En 2012, 10,3 millions de tonnes de déchets ménagers ont été générés dans le pays. Mais 7% seulement sont recyclés, le reste étant enfouis (30-35%) dans les Centres d’enfouissement techniques et les décharges contrôlées, ou carrément brûlés (60-65%) dans des décharges. Un cataclysme écologique aux portes de nos cités, que les citoyens ont décidé de contenir. A leur manière en fermant les décharges ou en bloquant les projets proches de leurs villes et villages. Au rythme des fermetures de CET imposées par la population pour d’évidentes considérations de pollution, les collectivités locales ne trouveront plus d’emplacements pour déposer les déchets générés par nos villes. Pourquoi ce gisement n’est pas exploité pour réduire l’impact sur l’environnement ? La législation existe mais la stratégie n’a pas suivi. Dans le dispositif de récupération et de valorisation des déchets d’emballage «Eco-Jem», lancé il y a 10 ans, le ministère de l’environnement a fait un lamentable «plagiat» à «Eco-emballge» en France, qui dispose déjà d’une bourse des déchets et un dense réseau de récupérateurs. Le gisement de déchets ménagers attendra encore des années à être exploité. A moins d’une «émeute des décharges», qui fera peut être prendre conscience à la gouvernance algérienne que les ordures peuvent être aussi des gisements de création d’une industrie du recyclage, d’emplois, donc de paix sociale. En tout cas un gisement nettement moins risqués que ceux du gaz de schiste.

    Le patron de l’ANDI, Abdelkrim Mansouri, a beau multiplier les effets d’annonce sur les montants des investissements directs étrangers en Algérie. Ceux de la Cnuced sont «impitoyables» pour la gouvernance algérienne : 13e en Afrique en 2013, pour un pays qui a réalisé le 2e PIB du continent. Le tournant «nationaliste» de 2009 (2,9 milliards de dollars d’IDE) a fait des ravages, et le pays peine à s’y remettre. Même avec 1.7 milliards de dollars de flux en 2013, les investissements étrangers continuent à se concentrer sur ce que l’Algérie sait le mieux faire : extraire du pétrole et des matières premières, et les exporter. Plus à l’ouest, le Maroc a fait nettement mieux en la matière : 3,36 milliards de dollars, en hausse de 23%. Sans ressources pétro-gazières. Mais un environnement d’affaires moins compliqué. Et un pays plus agréable à vivre pour un étranger.

    Dans la fulgurante ascension de la China State Construction and Engineering Company (CSCE) en Algérie depuis le début des années 2000, la «main de l’étranger», s’est montrée extrêmement généreuse avec les responsables algériens. Des contrats en milliards de dollars dans le BTP, les infrastructures et l’hydraulique en Algérie, malgré un black-listing de l’entreprise par la Banque Mondiale pour des faits avérés de corruption. Mais il ne faut surtout lier la «success story» de la CSCE à des commissions versées à des ministres et des hauts responsables algériens. La justice n’a pas encore tranché sur la question. Et l’Algérie est toujours gouvernée sous l’ère Bouteflika.

    le quotidien d'oran
Chargement...
X