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Ces ex-chefs de gouvernement devenus opposants

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  • Ces ex-chefs de gouvernement devenus opposants

    D’anciens chefs de gouvernement à des périodes différentes sont devenus très présents sur la scène politique nationale avec une plus grande visibilité acquise par Mouloud Hamrouche, Ali Benflis et Ahmed Benbitour.



    Par Kahina Sidhoum et Imad Boubekri

    Si le premier a choisi d’agir en solo et multiplie les sorties en direction de la société civile, le deuxième prépare sérieusement un parti politique, alors que le troisième rêve d’un grand pôle de l’opposition dont il verrait les prémices au sein de l’actuelle « Coordination pour les libertés et la transition ». A l’exception de Hamrouche, qui a marqué son passage à la chefferie du gouvernement à une autre époque, celle de la séquence 1989-1991, peu connue des jeunes générations, les deux autres ont dirigé les affaires du pays sous Bouteflika. Tous les trois se sont relancés dans la politique par la porte de la présidentielle du 17 avril dernier et des débats que cette séquence majeure de l’histoire politique dans notre pays a générés.
    Et, pour dire les choses clairement, faire de l’opposition au chef de l’Etat qu’ils ont tous connu et approché à un moment ou un autre depuis l’époque où il était ministre et cadre important au FLN jusqu’à son investiture.

    Une affaire de carrières
    L’opposition à M. Bouteflika, chacun des trois l’exprime et la défend à sa façon, faisant apparaître une certaine convergence dans les logiques politiques défendues, mais une différence nette dans les discours et les formulations à l’égard de sa personne et sa politique. En effet, il y a de très grandes nuances entre les critiques acerbes, mais policées et très peu personnalisées d’un Mouloud Hamrouche et celles fréquemment violentes d’un Ali Benflis et, dans une moindre mesure, d’un Ahmed Benbitour, chez qui le technocrate – pour son malheur ? – l’emporte souvent sur le politique. Ces nuances trouveraient leur explication dans l’objectif, du moins affiché, qu’a chacun de ces trois hommes politiques de premier plan. Depuis la campagne pour le vote présidentiel du 17 avril dernier, Ali Benflis est clairement dans la posture du chef de groupe et de parti. Toutes les actions qu’il a menées jusqu’ici, et qui étaient sans doute en gestation depuis sa déconvenue de 2004 et le double échec d’avoir perdu le FLN et les élections présidentielles d’alors, s’inscrivent dans une logique de carrière politique qui n’est pas finie et qu’il entend poursuivre à la tête d’une formation construite sur l’héritage de la dernière campagne et des convergences qu’elle a suscitées auprès de chefs de partis, de personnalités, d’experts et de hauts commis de l’Etat. Des trois ex-chefs de gouvernement, Ali Benflis est le seul, pour l’instant, à montrer le plus de visibilité en termes de logique politique et volonté d’accès au pouvoir. C’est ce qui explique les réserves, souvent non dites, qu’il a vis-à-vis des autres acteurs de l’opposition et des alliances conjoncturelles qu’il tente de construire avec eux, à l’image des membres de la « Coordination ». En face, Ahmed Benbitour semble plus hésitant. Il est davantage impliqué dans l’animation de la «Coordination » – un groupe à l’avenir encore incertain et surtout menacé par le temps et les contraintes objectives qui séparent un grand nombre de ses membres. La raison possible à la position qu’il défend sur le terrain est que M. Benbitour n’a jamais été en mesure d’être un chef ni de pouvoir rassembler des forces et des foules derrière lui.
    Il reste meilleur dans le diagnostic et l’expertise que dans la mobilisation des troupes pour un destin national face auquel il semble peu pourvu en termes de charisme et de conviction. Sa décision de se retirer de la course de la présidentielle pour rejoindre les partisans du boycott n’est certainement pas philanthropique ni en relation exclusive avec sa lecture selon laquelle le vote pour la magistrature était verrouillé. Il y avait probablement dans son geste quelque chose de la conscience qu’il n’avait pas l’appui populaire dont il avait besoin pour rester dans la course et, plus tard, dans le jeu politique.

    Hamrouche, personnage de Lampedusa
    Quel avenir il aura au sein de la «Coordination» ? Nul le sait, mais la prise de risque, chez lui, est réelle. Plus palpable, en tout cas, que chez Mouloud Hamrouche qui, comme ce grand et vieillissant prince du Guépard de Lampedusa, la flamboyance romantique en moins, n’agit que pour dire le déclin d’une époque et d’un système dans le cadre de brèves contributions écrites – qu’on se souvienne de ces textes pendant la campagne – ou en allant maintenant à la rencontre d’acteurs de la société civile. Sa démarche est d’être plus actif et plus audible sur ce terrain là plutôt que sur celui des rassemblements et des grandes messes de l’opposition.
    Pour quoi faire ? L’avenir immédiat nous le dira et M. Hamrouche, lui aussi, finira par faire la synthèse des contacts et rencontres qu’il poursuit actuellement.
    En attendant, on se rappellera que sa présence à la conférence de l’opposition le 10 juin dernier à Zéralda s’est limitée à de l’observation, au mieux à du soutien symbolique qu’à la croyance que les animateurs de la «Coordination» peuvent créer la rupture à laquelle ils appellent dans leurs discours.
    Les distances qu’il parcourt dans le pays à l’écoute de ses profondeurs et la distance qu’il semble avoir vis-à-vis de la «coordination» laissent apparaitre chez lui un scepticisme certain. Celui de voir cette opposition continuer à se structurer autour de ce que certains appellent déjà une «deuxième République» ou, tout au moins, parvenir à dépasser les logiques d’appareils de partis qui gouvernent secrètement chacun de ses représentants.


    Reporters.DZ
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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