Ce soir, la lune rêve
avec plus de paresse;
Ainsi qu'une beauté, sur
de nombreux coussins,
Qui d'une main distraite
et légère caresse
Avant de s'endormir le
contour de ses seins,
Sur le dos satiné des
molles avalanches,
Mourante, elle se livre
aux longues pâmoisons,
Et promène ses yeux sur
les visions blanches
Qui montent dans l'azur
comme des floraisons.
Quand parfois sur ce
globe, en sa langueur oisive,
Elle laisse filer une
larme furtive,
Un poète pieux, ennemi du
sommeil,
Dans le creux de sa main
prend cette larme pâle,
Aux reflets irisés comme
un fragment d'opale,
Et la met dans son cœur
loin des yeux du soleil.
Baudelaire
avec plus de paresse;
Ainsi qu'une beauté, sur
de nombreux coussins,
Qui d'une main distraite
et légère caresse
Avant de s'endormir le
contour de ses seins,
Sur le dos satiné des
molles avalanches,
Mourante, elle se livre
aux longues pâmoisons,
Et promène ses yeux sur
les visions blanches
Qui montent dans l'azur
comme des floraisons.
Quand parfois sur ce
globe, en sa langueur oisive,
Elle laisse filer une
larme furtive,
Un poète pieux, ennemi du
sommeil,
Dans le creux de sa main
prend cette larme pâle,
Aux reflets irisés comme
un fragment d'opale,
Et la met dans son cœur
loin des yeux du soleil.
Baudelaire