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Les 100 meilleurs joueurs de l’histoire de la Coupe du monde

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  • Les 100 meilleurs joueurs de l’histoire de la Coupe du monde

    Vendredi 11 juillet au matin, au crépuscule de ce Mondial haletant, le journal L’Équipe a donné son classement des 100 joueurs qui ont marqué la compétition planétaire depuis 1930. Cent noms (ou surnoms pour les Didi, Vava et autres Gilmar), autant de comédiens qui se sont produits sur la plus grande scène du monde.

    «Quand on dresse un classement de la sorte, il est déjà compliqué d’être d’accord avec soi-même. Alors, avec tous les lecteurs, c’est une mission impossible», prévient Vincent Duluc, la plume du quotidien, qui a hiérarchisé cette liste. Nous l’avons comparée à celle du Guardian, publiée fin mai et consultable ici.

    Précisons que les méthodologies sont très différentes. L'Équipe s'est basée sur l'expertise du seul Duluc, tandis que le Guardian a fait appel à un jury de 40 observateurs mêlant anciens joueurs, journalistes de la rédaction et spécialistes externes du foot étranger.

    Pas de contestation sur le Top 10

    Dans les deux classements, les sommets sont squattés par les mêmes cadors. Pour L’Équipe comme pour le Guardian, Pelé est 1er, Maradona 2e –ça semble d’une logique absolue, même l’Argentin en convient aujourd’hui.
    Les Anglais mettent le Kaiser Beckenbauer à la 3e place, le journal français lui préfère Ronaldo. Zidane est 5e à chaque fois.
    Si l’on prend les dix premières places, les deux médias ont neuf noms en commun. L’Équipe tente Jairzinho au 10e rang, le Guardian relègue le Brésilien au 13e. Nul n’est prophète en son pays: Platini n’est qu’au 11e rang pour L’Équipe, quand il joue à sa place, n°10, dans le classement du Guardian.

    La Seleçao en force


    Le Brésil n’est pas qu’une équipe laborieuse qui se prend un 7-1 à domicile en demi-finale de Coupe du monde. Si Neymar et sa bande sont bannis des classements, la Seleçao et ses artistes d’antan trustent les places.

    Ils sont 22 dans les 100 pour le Guardian (dont 15 dans les 50 premières places), 20 pour L’Équipe, qui n’en met pas un seul après la 64e place. Malgré cette forte présence auriverde, les deux top 100 font des choix radicaux: le Guardian oublie Gerson, Ademir, Gilmar et surtout Socrates (le héros maudit de 1982), tous présents dans la liste de L’Équipe. Qui se prive de Bebeto, Bellini (le capitaine de 1958), Carlos Alberto (le capitaine de 1970), Djamal Santos, Tostao, plebiscités par le Guardian, qui a aussi bizarrement inclus Leonardo dans sa liste.

    Les deux médias ont écarté des grands noms: Junior et Falcao, piliers de la dernière équipe brésilienne romantique (1982), Zizinho, le meneur de jeu de 1950 et modèle de Pelé, Kaka, Clodoaldo, voire Taffarel, Lucio, Dunga, Aldair et Rai.

    Italie et Allemagne, les valeurs sûres

    Le Guardian place 13 Allemands dans son classement et 16 Italiens (si l’on compte le binational Luis Monti, qui a perdu la finale 1930 avec l’Argentine et remporté celle de 1934 avec la Squadra Azzurra). L’Équipe démontre un fort tropisme germanique avec 16 joueurs de la Mannschaft (dont 10 dans les 50 premiers), et place 13 Italiens dans sa liste.

    Facétieux, Duluc glisse Materazzi dans le lot (heureusement 95e, très loin de Zidane) et ose un Michael Ballack audacieux (60e). S’il y a peu de différences de vue sur les Allemands (Breitner, Rummenigge, Klinsmann, Brehme, Maier, Seeler et les glorieux aînés des années 1950 Rahn et Walter sont tous là), le Guardian et L’Équipe n’ont pas la même vision du foot italien.

    Les canonniers Silvio Piola (61e) et Luigi Riva (98e), primés par le journal français, sont éconduits du classement anglais, qui préfère inclure l’élégance de Rivera (80e), les buts de Toto Schillaci (83e), la rudesse de Gentile (89e), les centres de Cabrini (97e). Pour Maldini, Roberto Baggio et Baresi, c’est le grand écart: alors qu'ils sont respectivement 12e, 24e et 46e du classement du Guardian, L'Équipe les place aux 69e, 71e et 78e rangs.
    Cannavaro fait le yoyo: 26e outre-Manche, 99e en France. Seuls Paolo Rossi (17e pour l’Equipe, 18e pour le Guardian) et le dinosaure Dino Zoff (19e à chaque fois) réconcilient les deux médias.

    Autant de chauvinisme de chaque côté

    Le Guardian intègre six joueurs anglais dans son classement, dont quatre champions du monde de 1966 (les Bobby Charlton et Moore, 14e et 20e, Banks, 41e et Hurst, 54e), ainsi que Lineker (47e) et le fantaisiste Gascoigne (66e), cherry on the cake. L’Équipe ne leur concède que Charlton (16e), Banks (23e), Hurst (27e), à des rangs très dignes, puis Lineker (72e), présent au Brésil pour la BBC.
    Pour le journal français, ils sont sept de la maison bleue: Zidane, Platini, Fontaine (14e), Barthez (41e), Thuram (58e), Henry (68e) et enfin Giresse (86e), coup de cœur de Duluc & cie. Le Guardian ne pinaille pas sur le talent des trois premiers, mais préfère mettre en valeur les seuls Thuram (38e) et Desailly (60e) pour symboliser la puissance de France 1998.
    On constate ainsi une certaine mesure dans les deux classements, où les talents n’ont pas de frontière… tant qu’ils appartiennent à une nation championne du monde. Du côté du Guardian, 73% des joueurs de la liste appartiennent à l’un des huit pays ayant remporté l’épreuve, statistique qui monte légèrement à 74% pour l’Equipe. Seuls les Pays-Bas –trois finales perdues, tout de même–, emmenés par Johann Cruyff (6e pour le Guardian, 8e pour l’Equipe), se frayent quelques places dans les tops 100: cinq strapontins à chaque fois, plus que l’Uruguay et l’Espagne.
    Plus de diversité pour L’Équipe
    Dans le classement de L’Équipe, on recense 26 nationalités (en distinguant les Soviétiques Yachine et Belanov et le serial buteur russe Salenko). La Hongrie, le Portugal, la Pologne comptent deux représentants, contre un pour le Costa-Rica, le Mexique, le Pérou, la Bulgarie, la Croatie, la République Tchèque, la Roumanie, la Suède, l’Algérie et le Sénégal.

    Le Guardian n’a pas validé le fantasque Sénégalais El Hadji Diouf (88e pour L’Équipe), le Polonais Deyna (76e), le Croate Suker (75e) ou encore le Tchèque Masopust (55e). Le média anglais n’a picoré que parmi 22 nationalités, mais ses propositions sont pourtant variées: Cristiano Ronaldo et Figo sont là (33e et 59e), tout comme le Polonais Boniek (43e), le Chilien Figueroa (74e), le Roumain Popescu (76e), le Nigérian Jay-Jay Okocha (78e), le Camerounais N’Kono (88e), le Péruvien Chimpatuz (91e), le Yougoslave Stojkovic (92e), l’Autrichien des années 30 Sindelar (93e), le Soviétique Dassaev (94e), tous négligés par l’Equipe. Les deux se retrouvent sur quelques artistes: Milla (Cameroun), Hagi (Roumanie), Stoichkov (Bulgarie), Brolin (Suède) et bien évidemment Cubillas, le magicien du Pérou.

    Et la promotion 2014?

    Le classement de L’Équipe tombe en fin de Coupe du monde, et rafraichit un peu le top 100 du Guardian, plus classique et historique. Miroslav Klose et son record de buts, qui aurait mérité d’être dans le panel avant même le début de la Coupe du monde, Thomas Müller, Arjen Robben, James Rodriguez, Keylor Navas et Sofiane Feghouli ont été ainsi injectés par le quotidien sportif comme sang neuf.

    «Il s'agira de voir si certains, comme James ou Navas, confirmeront en 2018, confie Didier Braun, la mémoire du journal L'Équipe. De toute façon, ce type de classement est subjectif, et basé sur nos souvenirs. Les avis évoluent avec les générations.»

    Lionel Messi (51e pour le Guardian, 65e pour l’Equipe) a rendez-vous ce dimanche soir pour se rapprocher des étoiles. «Avant l’édition 2014, il n’aurait même pas figuré dans le Top 100», flingue Duluc. A la rédaction de Slate.fr, on imagine bien un doublé de Klose ou de Müller en finale qui leur permettrait de se rapprocher du Top 10, où leur ancêtre et modèle Gerd Müller est confortablement installé.

    Quelques mignardises pour terminer

    Le grand absent: Raymond Kopa. Le Guardian n'a pas sélectionné l'une des stars du Mondial 1958. Et dans L'Équipe, un problème technique l'a éjecté du classement, où il était prévu.

    Les écarts de place les plus marquants, outre Cannavaro (+73, 99e pour L’Équipe) et les Italiens de 1994 précédemment cités: Sneijder (+51, 84e pour le Guardian); Didi (+49, 79e pour le Guardian); Kocsis (+36, 58e pour le Guardian); Ronaldinho (+34, 57e pour L’Équipe); Kahn (+28, 70e pour L’Équipe); Xavi (+28, 43e pour L’Équipe); Meazza (+27, 40e pour le Guardian); Ghiggia (+26, 60e pour le Guardian); Iniesta (+25, 65e pour le Guardian); Zico (+23, 45e pour L’Équipe).

    Les plus gros craquages de L’Équipe: Ballack, Salenko, Feghouli, Materazzi, Deco.

    Les plus gros craquages du Guardian: Frank de Boer (et pourquoi pas Ronald?), Popescu.

    Les oublis: Bergkamp, Rep, Föster, Littbarski, Overath, Völler, Goycochea, Caniggia, Pirlo, Zambrotta.



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