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ramadan moubarak

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  • ramadan moubarak

    7h20, le téléphone hurle, "debout! nooodh!", moi entrain de prendre conscience de ma situation, les lèvres sèches, la gorge irritée, la tête aussi lourde qu'une boule de plomb que je n'arrivais pas à détacher du coussin ... une voix vint me montrer la voie, tu es risk ben mokhtar, tu as 30 ans, et tu dois sortir pour affronter une journée aussi bonne que celle d'hier ... à travers les persians je devinais qu'une fournaise régnait dehors, mes yeux me piquaient, mes doigts firent tomber des bouts de ver au moment où je les ai passé sur eux, je me suis mis à genoux, au dessus du lit, difficilement, les os de mon corps engourdi craquaient, dans cette position, entrain de fixer la fenêtre, l'air de prier, de supplier ... puis la fatigue revint en force, fit s'abattre mon corps sur le lit, quelle douce sensation, la fraicheur des draps ... aller, encore quelque minutes et je me lève, je souris, que c'est bon de s'accorder encore du repos alors que normalement, je devrai être entrain de m'habiller, quelques instants dérobés aux contraintes, quelques minutes gratuites, je pars, je vogue, la réalité se perd, tout disparait petit à petit dans un océan de douceur, l'abandon ... soudain, une voix me crie "Risk!", je me lève en sursaut ... personne à part moi dans la chambre...

    07h35, ca va, j'ai encore le ... 7h35?!, une force que je ne me soupçonnais pas me fit sauter du lit et atterrir sur mes pieds comme un acrobate, pantalon enfilé, l'ongle d'un orteil s'accroche dans la couture et craque, pas le temps d'avoir mal, le plat de mon pied écrase une substance gluante ... un grain de raisin sans doute ou autre chose ... de vivant peut être, je cours dans la chambre à moitié éclairée, une chaise saute sur moi, je lui montre qui est le patron, mon ventre attire mon attention sur lui, vide ... gargouillant et ma bouche est plus sèche que le sahara, je me retrouve dans une pièce plus éclairée, la silhouette froide et blanche du frigo attire mon attention, ma main s'en vol, tire la portière, la fraicheur ravive mes sens, dedans éclairées par une lueur douce et agréable, des boissons de toute les couleurs, seule la transparente m'intéresse, viens là! magnifique chose en bouteille, mes lèvres frémissent au contacte du plastique, la tête penchée vers l'arrière attire le précieux liquide vers la grotte aride qu'était ma bouche, l'eau s'y infiltre , fait s'éclore mes yeux meurtris, quand tout d'un coup, la même voix me hurle "risk! rak sayem (tu jeûne!)" si tôt, l'eau est éjectée et s'éclabousse sur la portière.

    je commence à comprendre où et quand je suis, je suis en retard et loin du lieu de travail, très vite, un organigramme se dessine dans ma tête, toilettes, salle de bain, chaussures, clefs, argent, badge et me voilà dehors, entrain de cuire comme une kh'fafa (sfandj) dans de l'huile bouillante...

    en marchant, la ville déserte m'accable, pas un chat dehors, de temps en temps une voiture traversait le décor, tout les rideaux baissés, les fenêtres fermées, les cimes des arbres immobiles comme des bougies, un air irrespirable, mon ombre me montrait le chemin en silence, les pas me menèrent à l'arrêt de bus où une jeune femme se tenait derrière la ligne de fraicheur tracée par un lampa d'aire, mains collées au corps comme un soldat en garde à vous "elle m'a pris ma place cette garce!".

    quelques longues et suffoquantes minutes plus tard, un monstre métallique ouvrit sa gueule devant nous en grinçant, son haleine puait la transpiration et le renfermé, nous y pénétrâmes sans enthousiasme et la jeune femme se précipita comme une cinglée vers le dernier siège vide en heurtant quelques passagers assis dont les bras dépassaient des sièges minuscules ... "celle là, je te la cède volontier pauv' petite".

    je vais arriver en retard, mais ce n'est pas grave, je suis toujours le premier à arriver au boulot ... le bus démarre, le décors défile, quelques dos d'hmar venaient secouer les usagers, pas de quoi s'inquiéter cependant, tout les estomacs sont vides ... le "receveur" s'avance vers moi, agite la pille de pièces de monnaie, je lui en tends une qu'il ajoute à sa collection, il veut passer mais je suis sur son chemin, il me demande gentiment "pardon mon frère", mais pas un centimètre pour me permettre de m'écarter, il force son passage, fait tomber mon cartable et me demande de nouveau gentiment pardon.

    le bus s'arrête, tout le monde se précipite vers la sortie sans pouvoir bouger de sa place, juste en se mettant debout et en gesticulant comme des rats pris dans de la glu.

    je descends les marches ... le tramway n'a pas encore démarré, je cours, il est là, long et métallique, bleu comme l'eau fraiche d'une rivière reflétant le ciel azur... cours risk cours, inutile d'acheter un billet, j'en ai un dans mon cartable, mais au fait je l'ai ramassé quand l'autre l'a fait tomber?, tout en courant je vérifie que la ceinture qui m'étranglait depuis tout à l'heure est bien celle de mon cartable, le tram n'a pas l'air de se déplacer, je continue donc de courir, je me vide, la course augmente le besoin d'air qui passe désormais par ma bouche au lieu de mon nez, emportant avec lui les quelques misérable goutes de salive ... mes jambes commencent à flancher, ma tête à tourner, je vois ma vie défiler devant moi, des souvenirs lointains, quelques visages inconnus ... certainement de mon enfance chérie ... et toujours la même voix: "risk t'y es presque!" oui! j'arrive, noreddine morceli m'applaudit, dans ma tête il est à coté de hassiba bouchorba, ils sont fiers de moi, épatés ... le tram est toujours là, les gens me regardent bizarrement vos gueules! je contourne le tram et au moment d'entrer, un homme en gilet se tient là, un cachet et un carnet dans la main, stylo accroché sur son oreille, il me dit à travers des lèvres immobiles: billet. c'est pas vrai!, d'habitude ils vérifient les billets dans le tram, j'ouvre mon cartable, tout y est, et plus encore, des trucs que je cherchais depuis des jours sans les trouver sortaient de ce sac à la con mais pas la liasse de billets emballés soigneusement, j'étais comme le magicien sortant des choses insensées de son chapeau, quelque chose de pointu vint se placer entre l'ongle de mon majeur et la peau , le tout en essayant de retrouver mon souffle ...ah enfin, je sors un billet le tend au bonhomme, il gribouille dessus et impose son cachet et me le rend tendis qu'il continuait de bloquer la porte avec son corps, il finit par s'écarter j'avance pour entrer et la porte se referme sur mon nez, le tram démarre... je le regarde entrain de s'éloigner puis tourne ma tête vers le contrôleur, il me dit "le prochain est dans 8 minutes".

    belle journée, il n'était que 8h10, si je survis jusqu'à ce soir, on en discutera, si non ... smah binatna.
    La Réalité est la Perception, la Perception est Subjective

  • #2
    Haletant!

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    • #3
      Salut Riskou ... belle chronique du parcours du combattant ...course contre la montre matinale effrénée ...et répétitive ! Pendant ce mois sacré , la sinécure est du coté des enseignants ...
      Récit agréable à lire ...merci pour le partage !
      "La suprême élégance se confond avec la suprême simplicité."

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      • #4
        Wendy: bonjoir

        finalement, j'y ai survécu


        Na3im: salut frangin

        tout le plaisir est pour moi
        La Réalité est la Perception, la Perception est Subjective

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        • #5
          j ai lu juste le début, et j'étais morte de rire de l’intérieur , mais à chaque fois tu es juste entrain de suer ( tu dois etre batboute chouia, smimen lol )

          je m éfforce d'arreter de lire pour le moment car quelque chose à faire et je voulais mieux profiter de ce recit, c est comme un mousselssel qui se coupe là ou on veut pas lol

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          • #6
            Hahahah Yazou, batbout tu m as fait rire... Il a grossi depuis la dernière fois que je l ai vu en photo alors c'est vrai que ça remonte à au moins une voire deux ans oeilfermé


            Mon chroniqueur FAist préféré a posté, j ai un peu lu les premières lignes et ça promet, il faut que je le lise belséss (ne me demandez pas ce que cela veut dire) à tête reposée en gros, en dégustant un chocolat chaud ou une glace à la menthe.

            So' à plus tard !

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            • #7
              ah tu l'as vu en photo ?? non moi jamais ! il m a juste dit qu'il était trop trop beaugosse , je l'imagine batboute chouia, des cheveux lisses, légèrement claires ( coupe à la stone )

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              • #8
                Je crois qu il y a un trop en trop sinon oui

                Ih je l'ai vu les cheveux lisses jabtiha mais dans mon souvenir il était plutôt assez grand, mince pas maigre hein yaani bien taille mannequin (quoi c'est pas vrai ??) (machi batbout en tout cas), cheveux en effet lisses et un peu longs.. Genre "cha3rak aw iti7"... Le regard qui tue hadek taa genre bofff pas envie qu'on me prenne en photo mais 7atmou 3liya

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                • #9
                  hahahah je ris pour le regard de akhtiwni ( mais hadik en réalité c est genre ''mais arretez je sais que je suis trop beau , aya baadou lol )

                  ah ok cool , au moins pour les cheveux djebt'ha, oui mtn il a surement pris quelques kg b'da yekber, la rétention d'eau, bayene ihab yechreb de la bouteille en fermant les yeux oeilfermé
                  Dernière modification par absente, 16 juillet 2014, 18h54.

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                  • #10
                    Risk

                    Idem oeilfermé

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                    • #11
                      Meskine Risk

                      On attend la suite

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                      • #12
                        Envoyé par Zazoutta
                        j ai lu juste le début, et j'étais morte de rire de l’intérieur , mais à chaque fois tu es juste entrain de suer ( tu dois etre batboute chouia, smimen lol )

                        je m éfforce d'arreter de lire pour le moment car quelque chose à faire et je voulais mieux profiter de ce recit, c est comme un mousselssel qui se coupe là ou on veut pas lol


                        tchoutchoua mal'ha oeilfermé

                        non chui pas batbout, il fait 37° aujourd'hui, hier c'était deux ou trois degrés en moins
                        djahannama
                        La Réalité est la Perception, la Perception est Subjective

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                        • #13
                          @chouppina: ohhh, c'est trop chouu
                          La Réalité est la Perception, la Perception est Subjective

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                          • #14
                            @smoutta: raki hassa bya 3labali


                            @Koukou: ahh, enfin une âme compatissante

                            y'aura pas de suite koukoua oeilfermé (3yite )
                            La Réalité est la Perception, la Perception est Subjective

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                            • #15
                              Hahahaha trop drole, desolée si j en ris de tes souffrances mais ta façon de decrire est tres drole..

                              Surtout le passage de magicien qui sort tout de son sac.. Je me suis reconnu

                              Bravo encore, ta plume pour moi a remplace celle du guelil que j aimais lire chaque jour..
                              ..... ish.

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