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L'"Escherichia coli" est responsable des cystites, mais aussi des septicémies hospitalières, et entraîne une résistance aux antibiotiques. Explications.
Elle est la plus fréquente des épidémies dans les pays développés. L'infection urinaire à colibacille (ou Escherichia coli). Cette bactérie banale est l'agent le plus commun des cystites. 40 à 50 % des femmes ont eu dans leur vie au moins une fois une infection urinaire, et (aux États-Unis) 3 % d'entre elles consultent leur médecin tous les ans pour cette raison.
C'est aussi la première responsable, avec le staphylocoque doré, des septicémies hospitalières. Détecté dans le sang des patients hospitalisés, le germe entraîne jusqu'à 15 % de mortalité. Au CHU de Marseille, nous isolons chaque année 270 E. coli dans le sang et 3 700 dans les urines de patients. On estime que 2 000 personnes meurent tous les ans en France à cause d'E.coli. En Angleterre, une souche unique d'Escherichia coli a provoqué 25 % de toutes les infections urinaires du pays pendant deux ans.
Il y a dix ans, nous avons découvert, grâce à des études réalisées en Californie, en Angleterre et en France, que cette bactérie extrêmement banale dans notre tube digestif était, à elle seule, à l'origine de toutes les épidémies d'infections urinaires. Un mutant, comme le virus de la grippe. Plus ennuyeux encore, ces germes sont porteurs de gènes qui entraînent une résistance aux antibiotiques.
Les boues d'épuration vendues comme engrais
Le plus souvent, la source est d'origine alimentaire et provient des élevages de volailles. On vient seulement de comprendre les raisons de la diffusion dans les poulaillers de ces germes résistants aux antibiotiques. En fait, si les stations d'épuration, en particulier celles des hôpitaux font diminuer de manière importante les bactéries dans l'eau filtrée, elles concentrent les gènes de résistance. Par ailleurs, les boues d'épuration de ces stations sont vendues comme engrais aux maraîchers alentour. Or, ces engrais sont farcis de germes résistants ! L'eau filtrée qui va servir à arroser les zones agricoles en aval des hôpitaux contient donc aussi des bactéries multirésistantes...
Afin d'éviter que des microbes dangereux se diffusent, il faudrait décontaminer les effluents et les déchets hospitaliers extrêmement concentrés en bactéries multirésistantes et commencer par interdire l'utilisation des boues d'épuration des hôpitaux !
le point
Elle est la plus fréquente des épidémies dans les pays développés. L'infection urinaire à colibacille (ou Escherichia coli). Cette bactérie banale est l'agent le plus commun des cystites. 40 à 50 % des femmes ont eu dans leur vie au moins une fois une infection urinaire, et (aux États-Unis) 3 % d'entre elles consultent leur médecin tous les ans pour cette raison.
C'est aussi la première responsable, avec le staphylocoque doré, des septicémies hospitalières. Détecté dans le sang des patients hospitalisés, le germe entraîne jusqu'à 15 % de mortalité. Au CHU de Marseille, nous isolons chaque année 270 E. coli dans le sang et 3 700 dans les urines de patients. On estime que 2 000 personnes meurent tous les ans en France à cause d'E.coli. En Angleterre, une souche unique d'Escherichia coli a provoqué 25 % de toutes les infections urinaires du pays pendant deux ans.
Il y a dix ans, nous avons découvert, grâce à des études réalisées en Californie, en Angleterre et en France, que cette bactérie extrêmement banale dans notre tube digestif était, à elle seule, à l'origine de toutes les épidémies d'infections urinaires. Un mutant, comme le virus de la grippe. Plus ennuyeux encore, ces germes sont porteurs de gènes qui entraînent une résistance aux antibiotiques.
Les boues d'épuration vendues comme engrais
Le plus souvent, la source est d'origine alimentaire et provient des élevages de volailles. On vient seulement de comprendre les raisons de la diffusion dans les poulaillers de ces germes résistants aux antibiotiques. En fait, si les stations d'épuration, en particulier celles des hôpitaux font diminuer de manière importante les bactéries dans l'eau filtrée, elles concentrent les gènes de résistance. Par ailleurs, les boues d'épuration de ces stations sont vendues comme engrais aux maraîchers alentour. Or, ces engrais sont farcis de germes résistants ! L'eau filtrée qui va servir à arroser les zones agricoles en aval des hôpitaux contient donc aussi des bactéries multirésistantes...
Afin d'éviter que des microbes dangereux se diffusent, il faudrait décontaminer les effluents et les déchets hospitaliers extrêmement concentrés en bactéries multirésistantes et commencer par interdire l'utilisation des boues d'épuration des hôpitaux !
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