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Cyclo-taxi : emploi d'avenir ?

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  • Cyclo-taxi : emploi d'avenir ?

    Les cyclo-taxis, à la fois moyens de transport écologiques et supports publicitaires, développent un secteur d'activité porteur d'emplois





    Depuis quelques années, les cyclo-taxis (ou vélo-taxis) fleurissent dans les villes de France, et tout particulièrement dans la capitale. Ces triporteurs, sortes de pousse-pousse version XXIe siècle, transportent les touristes et autres passagers désireux de se déplacer autrement qu'en voiture. Ils sont de plus en plus nombreux, et pourtant, on ne sait pas grand-chose des coulisses de cette activité, qui pourrait être porteuse d'emplois dans les années à venir. À la fois moyen de transport et support publicitaire 100 % écologique, le cyclo-taxi présente de nombreux avantages. Quelles sont donc les perspectives de ce marché ?

    Un vivier principalement parisien

    Gérald Lévy est le gérant de Cyclopolitain, une entreprise qu'il a co-créée en 2003 à Lyon avant de l'étendre à Paris en 2010. Cyclopolitain est aujourd'hui la flotte de cyclo-taxis la plus importante de la capitale, avec sa cinquantaine de triporteurs, loués à la journée à des pilotes autoentrepreneurs ou bien utilisés pour des missions de street-marketing. "Cyclopolitain a su anticiper le besoin des centres-villes en véhicules alternatifs", explique Gérald Lévy, qui réalise aujourd'hui un chiffre d'affaires de deux millions d'euros. L'entreprise fabrique elle-même ses véhicules de conception française (en Alsace) et les vend dans le monde entier, ce qui lui permet de lier des partenariats avec de nombreux exploitants de cyclo-taxis en France.



    Ainsi, on trouve des cyclo-taxis à Marseille, à Lille, à Bordeaux ou encore à Toulouse, bien que, de l'avis général, l'activité soit beaucoup plus rentable à Paris, grâce aux touristes. Stephen Feingold, fondateur de Trip Up (une flotte de 21 véhicules basée dans le 6e arrondissement), constate en effet que, dans certaines villes de province, l'engouement pour le cyclo-taxi est très relatif. "Je connais un jeune pilote de Carcassonne, une ville pourtant très touristique, qui peine à rentrer 30 euros par jour", déclare-t-il. Paris dispose d'un vivier d'environ 250 pilotes de cyclo-taxi autoentrepreneurs, qui louent leur véhicule entre 30 et 35 euros la journée et gèrent ensuite leurs courses comme ils le souhaitent.

    Des pilotes de 18 à 60 ans

    Les pilotes de cyclo-taxi sont, sans surprise, majoritairement des étudiants, pour qui l'activité pratiquée ponctuellement est une manière de financer leurs études. Ils se positionnent donc principalement sur les missions événementielles. Mais on trouve aussi des pilotes à plein temps, âgés de 18 à 60 ans. Alex, par exemple, jeune diplômé de 25 ans, circule quotidiennement dans la capitale depuis le mois de janvier 2014. À l'époque, il voit dans l'activité un moyen de patienter le temps de trouver un emploi. Même s'il envisage de raccrocher un jour, il apprécie son aspect lucratif (jusqu'à 3 000 euros les très bons mois, dont il faut néanmoins déduire les impôts et les cotisations liées au statut autoentrepreneur) et la totale liberté dont il dispose pour organiser ses journées de travail.

    Il fixe lui-même ses tarifs en fonction de la course, sur la base de 30 euros pour une heure de trajet, et travaille au minimum cinq jours par semaine. L'entente entre pilotes de cyclo-taxi est très bonne, sa relation avec la clientèle aussi. Il a également souvent l'occasion de rencontrer des personnalités, comme ce jour où il a eu pour cliente une ex-première dame. Seule ombre au tableau, la pollution, véritable problème selon lui. "Les pilotes de cyclo-taxi, qui militent à leur façon contre la pollution en utilisant des véhicules écologiques, en sont les premières victimes puisqu'ils la respirent tous les jours", ironise-t-il. Les pilotes de cyclo-taxi sont majoritairement franciliens, mais on trouve aussi une importante population bulgare, estimée à 30 % par Stephen Feingold, de Trip-Up.

    Un flou juridique contraignant

    Fort du succès de Cyclopolitain, Gérald Lévy milite désormais pour que son activité soit reconnue à sa juste valeur et encadrée par une législation adaptée, grâce à l'association AFECT (Association française des exploitants de cyclo-taxis). En effet, de nombreux pilotes dénoncent une forme de harcèlement de la part des forces de police, qui distribuent les P-V à foison pour "stationnement illicite" des cyclo-taxis sur les pistes cyclables. Un comble. L'AFECT souhaite que les différentes institutions parisiennes reconnaissent le statut des cyclo-taxis au même titre que les taxis et les VTC, mais n'a pour le moment reçu aucune réponse de la ville malgré ses sollicitations. "Nous représentons une activité innovante, estime Gérald Lévy, il est dommage qu'un flou juridique vienne freiner son développement."

    Récemment, Cyclopolitain s'est associée à l'ADIE (Agence pour le développement de l'initiative économique), autour d'un projet de micro-franchises de cyclo-taxis destiné aux chômeurs qui peinent à trouver un emploi. L'idée est de développer des business models adaptés à chaque ville et à chaque quartier. L'ADIE finance le projet tandis que Cyclopolitain conseille les pilotes et les aide à répondre aux problématiques de leurs quartiers. Déclarée "projet d'avenir" dans le cadre du programme La France s'engage présenté à l'Élysée le 24 juin dernier, l'initiative de Cyclopolitain et de l'ADIE se concrétisera dès septembre, et pour trois ans, par le déploiement d'une centaine de micro-franchises à travers la France. "L'activité des cyclo-taxis a un fort potentiel, avec à la clé la création de plusieurs milliers d'emplois", prédit Gérald Lévy.

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