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Maison de Kabylie (Architecture traditionnels Méditerrané )

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  • Maison de Kabylie (Architecture traditionnels Méditerrané )

    Maison de Kabylie

    Les maisons de la Kaby lie occupent en général une crête, un plateau ou un v ersant ; elles sont construites perpendiculairement aux courbes de niveau et face au soleil lev ant.
    Elles sont groupées autour d’une même cour à laquelle on accède par une porte unique. Le village est constitué par l’agglomération de ces petites cours, que les ruelles, en général en impasse, relient à la voie principale.
    Chaque maison a des dimensions réduites et fonctionne comme habitation et étable.
    Implantation
    En général, ce type de maisons est implanté en montagne, sur la ligne de crête et sur la pente. Ce sont des maisons groupées autour d’une même cour à laquelle on accède par une porte unique ; l’agglomération de ces petites cours constitue le village où les ruelles, en général en impasse, les relient à la v oie principale. Les rues décrivent un réseau concentrique aux limites du village, croisé par une ou deux voies perpendiculaires.


    Usage/activité associée
    Habitation de résidence permanente, liée à la culture de l’olivier et à l’élevage.
    Datation
    Cette typologie remonte à l'antiquité, elle est utilisée dans le monde berbère.
    Altitude
    150 à 800 m.
    Orientation
    L’orientation se fait perpendiculairement aux courbes de niveau et f ace au soleil levant.
    Surface au sol
    Un ou plusieurs modules de 30 m² en moyenne, constituant une cour d’une surface totale de 150 à 200 m².
    Surface du logement
    Env iron 60-200 m2 (sans la cour)
    Nombre d’étages
    S + RC + 1
    Nombre de logements
    Un logement
    Nombre de familles
    1 à 3 familles
    Nombre moyen d e membres par famille
    2 à 10 personnes par famille
    Schéma fonctionnel
    Les maisons comportent un étage en soupente pour dormir, un rez-dechaussée pour l'activité journalière et un espace en contre-bas suivant la pente du terrain pour le ou les animaux


    .
    dz(0000/1111)dz

  • #2
    Architecture traditionnels Méditerrané
    Murs
    Les murs sont constitués de moellons de pierres hourdés.
    Très rationnellement, l’épaisseur des murs v arie de 15 à 100 cm. Elle peut atteindre 100 cm à la base pour être réduite sur la terrasse à un acrotère de 15 cm. Le cloisonnement, toujours porteur, est réalisé en 15 ou 20 cm d’épaisseur. Le mortier de hourdage en Kabylie est composé de terre particulièrement adhérente, additionnée parfois de paille hachée pour lui donner plus de cohésion et de solidité.
    Ossature
    Les maisons sont couvertes par une charpente empilée. La charpente est faite de grosses poutres (issoulès), le plus souvent en frêne, rarement en olivier. Elles sont placées en travers suivant la longueur de la maison.
    La poutre du milieu (assalèsa lmès), constitue le faîtage. Des chevrons carrés ou ronds, posés ensuite transversalement, servent de liteaux. Ils sont f ixés aux poutres par des cordes en diss (graminée vivace du tell), et opposés deux à deux. Leur partie souvent fourchue, qui donne sur le mur, est entourée de mortier. Les intervalles sont comblés de roseaux ou de branchages. On étale ensuite une couche de mortier de terre. Les tuiles sont disposées avant que le mortier ne sèche. Elles sont donc enfoncées dans le mortier et imbriquées en écaille. Sur le haut, on place une rangée de tuiles faîtières. Par surcroît de précaution, des pierres sont posées sur la couverture en tuiles.
    Couverture
    Les maisons sont couvertes d'une toiture en pente de tuiles rondes fabriquées par les femmes de la même manière que leurs poteries. Les tuiles sont posées à l’aide d’une couche épaisse de mortier de terre. On commence l’opération à l’un des pignons et l’on progresse du bas vert le haut, c’est-à-dire depuis le mur jusqu’au faîte. Les tuiles sont enfoncées dans le mortier de terre en alternant les rangées. On peut donc distinguer des rangées d’écoulement (tuiles en creux) et des rangées de recouvrement (tuiles ensaillie).
    Au sommet, on finit en plaçant une rangée de tuiles faîtières de même nature que les autres.
    Revêtements de finition
    Les murs extérieurs demeurent nus. Le mortier de hourdage utilisé avec parcimonie vers l’extérieur donne l’apparence d’un mur élevé uniquement en pierre sèche.
    À l’intérieur, le mortier est largement employé. Il f orme avec l’enduit composé de terre glaise, de bouse de vache et de paille finement hachée, la protection du mur. Celle-ci est renforcée en surface par l’application d’un enduit de dressage en terre
    blanche.
    Ouvertures et saillies en façade
    Systèmes traditionnels de conditionnement de l’air Le chauffage de la maison se f ait par la présence des animaux en contre-bas sous l'espace de la soupente.
    Systèmes d’approvisionnement en eau potable L'approvisionnement en eau potable se f ait à la fontaine du village. Systèmes d’évacuation des eaux usées L'évacuation se fait grâce à la pente, et à la récupération de fumier.


    ETAT ACTUEL DE VITALITE E T CONSERVATION
    La région de Kabylie a connu une forte émigration des hommes qui sont allés chercher en France des revenus pour leur famille. Celle-ci a continué à v ivre dans une région d'agriculture de montagne très peuplée. Le retour des hommes est périodique, jusqu'au retour définitif au moment de la retraite, qui a lieu dans une nouvelle maison qu'ils ont f ait construire, selon les nouveaux modèles acquis en France, sur la même parcelle. La vieille maison en pierre est conservée comme abri jusqu'au moment de son démontage.
    Barrières qui empêchent/provoquent que l’usager ne décide pas de réhabiliter
    • Difficultés administratives
    • Difficultés techniques importantes
    • Dégradation irréversible du bâti
    • Catalogage/protection du bâtiment
    • Coût important de réhabilitation
    • Absence d’aides économiques/subventions
    • Coût du projet et des autorisations
    • Statut du bâti/location
    • Inflation des prix immobiliers
    • Dégradation sociale (délinquance, etc.)
    • Dégradation environnementale (absence d’infrastructures minimales, etc.)
    • Désir de changer ce bâti pour du bâti moderne
    • Manque de sensibilisation/valorisation de la part des usagers
    • N’est pas jugé nécessaire (par l’usager)
    Commentaires
    La région de Kabylie connaît un fort développement, dans un premier temps par un programme spécial de développement, la création d'une université dès la fin des années 70 dans la capitale régionale de Tizi Ouzou, ensuite par les apports de capitaux et les investissements dans les logements de la population émigrée. Lanouvelle maison de plusieurs étages en béton armé est synonyme de réussitesociale, et l'ancienne maison n'a donc de valeur pour le moment que pour les personnes âgées qui y vivent encore avant leur disparition
    Dernière modification par katiaret, 19 juillet 2014, 02h37.
    dz(0000/1111)dz

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    • #3
      voila quelque carte postale pour l'urbanisme, le patrimoine et l'ancien bati de architecture traditionnels méditerrané et europienne

      dz(0000/1111)dz

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      • #4
        Excellent topic et excellents tes documents comme toujours, merci Ktiaret pour le partage.

        J'ai eu un moment d'émotion en regardant et écoutant Na thasaa3dhith, j'avais juste envie de l'embrasser et de lui dire, que Dieu vous prète longue vie athemettouth el3ali
        Hope is the little voice you hear whisper "maybe" when it seems the entire world is shouting "no!"

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        • #5
          Maisons traditionnelles de Beni Ourtilane

          Théâtre d’une vie passée
          Elles sont accrochées à un massif abrupt où seules les chèvres devraient pouvoir se frayer un chemin. Les maisons kabyles de Beni Ourtilane défient les lois de l’apesanteur ; Elles sont construites à flanc de coteau le plus haut possible. Ali Benarab, professeur à la retraite à Ain Legradj, commune de la petite Kabylie, explique : « la maison kabyle doit répondre à quatre critères, elles doivent être éloignées de la route, en hauteur sur un piton de montagne…. Les raisons sont principalement sécuritaires. Le kabyle doit voir avant d’être vu, de manière à surveiller les horizons pour d’éventuelles attaques. On évite toujours de construire le village sur des terres agricoles. Le site doit être tout prêt de l’approvisionnement en eau potable ». Cette occupation du territoire a toujours cours. Même si les maisons ne sont plus de pierre et d’argile. Même si les habitations sont plus grandes. Même si les ouvertures sur l’extérieur sont encore plus nombreuses, le kabyle a gardé dans une sorte de mémoire collective les marqueurs territoriaux ajustés par les ancêtres.



          Il est un village dans la région de Beni Ourtilane qui se distingue. Les kabyles le citent en exemple aux touristes. « Il s’agit d’un site merveilleux, incontournable. La preuve vivante et encore debout du village kabyle traditionnel ». El Koléaa, dont l’orthographe change d’une source à l’autre et qu’aucun panneau n’annonce, est atypique. Aucun autre village moderne kabyle ne lui ressemble. Mais il est le type même du village berbère. On lui trouve des ressemblances avec les balcons de Roufi. A la différence que l’environnement montagneux et verdoyant injure la roche stérile du canyon de Biskra. Les balcons de Roufi, entre steppe et désert ne doivent de verdure qu’à la lutte de l’homme sur la pierre et la sécheresse. Les deux sites sont comme deux faces différente d’une même pièces. D’abord elles sont toutes deux à flanc de montagne. Escarpées. Toutes en terre et en argile. Presque toujours un oued en contrebas bordé de jardins d’agrumes. Seule particularité à El Koleaa : les maisons sont debout, entières presque vivantes. Pourtant la plupart des populations kabyles se sont déplacées. Très souvent durant la colonisation. Aujourd’hui les maisons kabyles ne sont plus en pierre. Le béton et le parpaing est la nouvelle dénomination commune de ces villages. Le confort et la chaleur ont pris le dessus sur l’esthétique. Il ne reste que quelques sites de maisons de pierre inoccupées.


          Les rues étroites et pavées acheminent en pente raide. Les chemins mènent tous vers la grande mosquée. Qui n’est en fait que le site de trois grandes zaouias ( chadilia, Alaouia, Rahmania). Les familles déambulent les rues étroites et pavées empêchant les véhicules de s’y rendre. Le village d’el Koléaa a en fait été restauré par le ministère de la culture, selon Ali Benarab. La plupart de ses habitants ont migré vers Bordj Bou Arreridj, Alger ou l’étranger. Reviennent –ils dans leur maison d’el koléaa le temps d’un week-end ? Ce qui expliquerait l’entretien des cours intérieures. Le soir, de retour à l’auberge de Ain Legradj, grande discussion autour du feu de la cheminée avec le vieil Ali Benarab et Hafid Haddar, ancien maire de Ain Legradj et directeur de l’auberge Delaga. Comment préserver ces villages ? L’Etat peut-il entretenir des sites sans vies ? Avec quel argent ? Comment mobiliser les kabyles de ces villages pour développer une économie et permettre à ces maisons de survivre au temps ? L’Etat doit- il exproprier au nom du patrimoine culturel ?! N’est-il pas plus sage d’accepter de voir ces villages mourir, les pierres et l’argile des maisons retournant à la nature, de là même où elles ont été prélevées

          Les jardins

          Le village d’el Koleaa est intéressant sur différents plans. D’abord parce qu’il est l’archétype même du village kabyle abandonné. En effet, presque plus aucune famille n’y vit. Mais en même temps il n’est pas en ruine. Le ministère de la culture a veillé à sa réhabilitation. Mais les propriétaires qui ont migré n’ont pas totalement délaissé leur maison. Le village est à l’instar d’une carte postale, une photographie, un témoignage architectural des villages kabyles. Mais il n’en demeure pas moins qu’il est un village fantôme, sans vie, sans activité. En contrebas, un oued qui court. Tout le long de l’oued, des jardins. Certains sont abandonnés. D’autres ont l’air de reprendre vie. Ils sont soignés, travaillés. La saison hivernale offre un repos au jardin. Mais en cela, le jardin ne peut resplendir et jouer de ses charmes à cette époque de l’année. Le jardin kabyle d’el Koleea est en terrasse. Balcons sur balcons de verdures que l’homme a dû aplanir et dompter pour se poser et jouir des quelques culture de la terre. Des agrumes, des grenadiers, des amandiers, des oliviers, des figuiers occupent ces balcons végétaux. Quelques hommes travaillent encore la terre en cette journée humide et fraiche. Des coups de pioches se font entendre jusque loin dans la montagne. De vieilles maisons kabyles sont abandonnées, à quelques kilomètres du site principal d’el Koléaa. « Toutes ces maisons sont les propriétés des Ben Athman. Je suis nés dans une de ces maisons », indique un homme essoufflé. Son visage est caché derrière les feuilles d’un arbre. Il a une pelle à la main et s’est arrêté de travailler son compagnon et lui le temps de notre passage. « Nous avons quitté les lieux en 1977. Plus personne ne vit là mais on revient pour entretenir les jardins. », précise-t-il. Il regrette de ne pouvoir nous offrir des grenades ou des figues. Il se répète plusieurs fois : il regrette notre visite hivernale, en été il aurait pu faire cadeau de fruits. Offrir les produits de la terre à l’étranger de passage est important ; Cela conjure le mauvais sort et ajoute de la baraka. Kabyles ou arabes, les rites et les croyances sont partout les mêmes. A Biskra, quelle stupéfaction de voir tant de palmeraies à vendre. Indiquées sur les murs encerclant les palmiers, j’ai cru tenir là un scoop. Y’aurait ils une nuisance qui pousserait les gens à vendre leur parcelle de palmeraie ? Il n’en était rien. Un natif et ami de Biskra apporte froidement la réponse :la récolte de datte a été excellente, il n’ y a aucune nuisance. Certains inscrivent « à vendre » sur la façade pour faire croire que la récolte a été mauvaise. Et faire éloigner ainsi le mauvais œil.

          Une maison

          L’escalade vers les sommets est fastidieuse. Le chemin est de plus en plus étroit au fur et à mesure que l’on monte. Les cailloux ont roulés et le parcours est de moins en moins dégagé. Aveu d’un chemin que nul n’entreprend à part les sangliers. Pourtant les maisons au-dessus ont l’air d’être debout. La terre des jardins est nouvellement retournée. L’oued roule dans un bruit rythmé juste en contrebas. Des odeurs de terre mouillée. Des relents de bêtes. Les narines sont titillées par des effluves de printemps. Nous sommes pourtant en janvier. Une première maison se découvre. Une porte en bois massif ferme l’entrée ; le mur de soutènement au-dessus de la porte menace de tomber. Des interstices laissent entrevoir une cour mangée par des plantes sauvages. Mais encore d’autres portes, d’autres ouvertures … A quelques mètres : d’autres maisons, d’autres murs de pierre et d’autres jardins quasi-abandonnés. Une porte de bois est poussée ouvrant le passage vers une cour carrée de laquelle donnent d’autres portes. Certaines pièces sont de dimension identique. D’autres sont plus petites, peut-être destinées aux bêtes de somme. Certaines ont le toit défoncé. On retrouve le bois de peupliers utilisé comme poutrelle pour soutenir la paille puis les tuiles fabriquées localement. Certaines pièces communiquent les unes les autres par une espèce de petite ouverture. Ali Benarab expliquera que l’homme kabyle, chef de famille, a besoin d’avoir un œil sur ses biens : nourritures et bêtes. De grandes jarres en terre ornent les trois coins de la pièce. Elles sont moulées à même le sol donc scellées. L’une d’elle est cassée. Des morceaux jonchent le milieu de la pièce. Les autres sont debout comme des totems. Une petite lucarne en bas devait servir d’ouverture. Que contenaient ces jarres, des réservées de blé ? De semoule ? On peut également trouver dans certaines pièces, une structure en terre surélevée par rapport au sol d’à peine dix centimètre. Elle prend un angle de pièce et au-dessus des tâches noirâtres témoignant de l’usage de feu. Ce n’est pas un kanoun mais devait servir à faire cuire ou chauffer quelques choses. Ali Benarab, encyclopédie de la région kabyle de Beni Ourtilane, pense qu’il s’agit d’une structure servant à faire cuire le plâtre.




          L’écho des peuples

          La visite des maisons kabyles abandonnées donne toujours l’impression d’entrer par effraction. Dans une culture, un logis, une intimité, une histoire. Les murs peuvent –ils parler ? Savent-ils garder le secret des demeures familiales. L’effraction est consommée dès lors où l’on passe la porte. La poutrelle qui maintient le reste du toit pourrait s’effondrer et venger l’esprit des anciens occupants. On quitte les lieux avec le désir de prendre un caillou ou ces jarres si imposantes et si mystérieuses. Après l’effraction, le recel ! le bruit de l’oued en contrebas rappele à l’ordre. Celui de la nature. Celui des chants des anciens qui désirent demeurer en paix. Laissons l’argile et la pierre se consumer d’elle-même. Et retourner à la source. L’histoire et la mémoire de l’homme commande de rapporter. Quelles furent la vie des kabyles dans ces contrées froides et montagneuses. Quelle leçon pourraient-ils nous léguer ? Les murs n’ont que peu livrés et les paysans ne se sont pas fait l’écho de ces murs non plus. Sauf peut-être un petit peu Da Ali Benarab.



          *Ali Benarab ( dit Da Ali)

          « Notions sur la commune d’Ain Legradj Région de Beni Ourtilane » Edition Dar El Balagha

          PAR Zineb A. Maïche
          dz(0000/1111)dz

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          • #6
            Excellent topic..merci !

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            • #7
              Il faut bien signaler que ces anciennes constructions (maisons de campagnes)
              n'existent plus sinon, en ruine ou préserver pour les souvenirs.

              La compagne et les villages actuels de Kabylie sont splendides...Et merci Katiaret encore une fois pour tes partages instructifs et superbes en décors.
              Dernière modification par rosierbelda, 13 août 2014, 15h29.
              " C’est la rivière qui apporte dans son cours l’espoir aux chercheurs d’or…Elle n’attends jamais de ces derniers qu’ils en remettent dans le sien" (r.b)

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              • #8
                J'ai parcouru ce topic avec beaucoup de plaisir KAtiaret, merci d'avoir pensé à le créer

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