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La surdité du pouvoir.

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  • La surdité du pouvoir.

    << Les économistes soucieux d’objectivité savent, eux, que les maux essentiels dont souffre l’économie algérienne ont trait à l’absence de démocratie, d’ancrage culturel, d’Etat fort et intelligent et d’une élite. Ce que Hadj Nasser développe fort bien dans son entretien. >> Ce passage est tiré de la chronique d'Ali Bahmane ( El-Watan) que voici : http://www.elwatan.com/spip.php?page..._article=52803
    Et si vous voulez savoir qui est Hadj Nasser, ben, dirigez-vous là : http://www.elwatan.com/spip.php?mot127&id_rubrique=8114

    Je ne suis pas économiste, mais ça prend pas un doctorat pour comprendre ça. J'ai lu par le passé un tas d'économistes de chez nous. Ils mettaient souvent le doigt sur le bobo. C'est vrai. Mais jamais la pilule pour le soigner. Ah oui, des théories et des doctrines, en veux-tu en voilà... Pourtant, c'est tellement simple. Et ça se résume au petit paragraphe cité çi-haut. Ça prend pas un doctorat. Même que je peux banaliser les questions économiques en les comparant aux prévisions météorologiques : D'où vient le vent ? Et comment naviguer sous le vent ?

    Parlons de vent, je peux me tromper, mais si je lis bien l'histoire, et l'histoire se répète toujours, je peux vous dire que le peuple d'Algérie à le vent dans les voiles... Les gens semblent aller à leurs affaires, mais c'est seulement pour tromper la m-e-r-d-e secrète, en fait ils vont tous à la même affaire: la liberté. C'est le spectacle le plus exaltant que je connaisse. Oh ! Ce n'est pas encore le printemps de Prague, ni les oeillets de Lisbonne à la mort de Salazar. Un début d'ivresse seulement. La liberté c'est comme le vin, quand ça fait (132+44) ans que tu n'en as pas pris, quelques gouttes suffisent à enivrer. Si vous voulez mon avis, ce pays est légèrement pompette. Et les premières gouttes ont été prises en 1988. Vous Souvenez-vous ? On descendait dans la rue pour le pain et le beurre, pour des questions de justice sociale, El-Hogra, pour défendre les droits du peuple plutôt que celui des individus.

    Certains vont dire : Oui, mais ça n'a rien donné cette affaire-là !... Pardon ? Ça n'a rien donné ? On a crié fort, on a cogné du poing sur la table du pouvoir... Savez quoi ? On a commencé par crier pour que le pouvoir entende. Il n'entend jamais la première fois, le pouvoir. Ni la deuxième. Ni la cinquième. La dixième fois, une vitrine vole en éclats. C'est pas bien. Mais c'est pas si grave non plus.

    Je ne me souviens plus quel crétin officiel ( Chadli ou autre ), était sorti pour nous dire : Il n'y a pas de cause qui justifie le recours à la violence... P-utain que j'avais mal aux oreilles à cette époque-la. Ah non ? En connaît-il une seule qui se soit gagnée sans violence ? Pis d'abord, la violence n'est pas affaire d'opinion. Être contre la violence, c'est comme être contre les inondations. Personne n'est pour, pas vous, pas moi, elles arrivent. La violence sociale a moins à faire avec la fureur de manifestants qu'avec la surdité du pouvoir. On commence par crier pour qu'il entende. Il n'entend jamais la première fois. Ni la troisième. Ni la cinquième. La huitième fois, quelques meubles volent en éclats. C'est pas bien. Mais c'est pas si grave non plus.

    Si je suis pour la violence ? Va savoir mon vieux... Quand j'écoute Boutef, j'ai plus envie de lui botter le c-u-l que d'en rire. Quand je l'écoutais l'autre jour, comment dire, vous savez, ces rideaux de chez nous qui servent de porte aux restaurants et coiffeurs, autrefois ? Vous savez le cliquetis énervé qu'ils font quand on les écarte pour entrer ? Les mots du président faisaient ce bruit-là. Mais personne n'est entré. C'était juste le vent qui les agitait...

    Remarquablement absent durant de longues périodes, Boutef, labrisidane de la République a réussi à l'être encore plus en apparaissant. Un bon show. Fuck. Bref, j'ai rien appris du tout. Un peu quand même. J'ai appris que M. Boutef a appris qu'on aime ça qu'on nous amuse. Mais vous aimez qu'on vous amuse. Vous aimez que la justice, ou ce qui lui ressemble, se donne en spectacle. Vous aimez qu'on retourne sur le gril quelques ministres encravatés. Vous aimez cette fausse impression de déboulonnage, ces rats qui grouillent sous les poubelles qu'on renverse. Re-Fuck

    Si je suis pour la violence ? Faut vivre en Algérie pour y répondre. Pourtant, je peux avancer une idée à nos braves journalistes : Soyez cyniques. Je sais, je le sais bien, le cynisme est un bien vilain défaut, mais il présente l'avantage de faire l'économie de questions inutiles. La seule question qu'il faudrait poser , et la reposer mille fois en cognant du poing sur la table jusqu'à ce qu'elle fasse voler en éclats ce pays impossible, c'est : Pourquoi ?


    Je sais, c'est pêle mêle mon affaire, c'est voulu comme ça. Désordonée.

  • #2
    Désordonée?
    pas du tout. C'est claire comme l'eau de roche.

    Et en plus trés bien écrit. merci

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