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    Bonjour à tous,

    Une amie à moi était à la manif de samedi a paris 18. Voici son témoignage.


    Quelques mots pour tenter de vous faire un retour un peu honnête sur ce que j’ai vécu lors de la manifestation samedi pour protester contre les bombardements sur la bande de Gaza.
    Nous sommes partis en direction de la manifestation avec mes enfants et un groupe de leurs amis, tous âgés de 21 à 25 ans, tous choqués, indignés par les morts des civils et des enfants qui ne cessent d’augmenter depuis le début des bombardements sur Gaza.
    Beaucoup de gens n’ont pas pu atteindre le carrefour de Barbès, lieu de rendez-vous des manifestants car les rues étaient bloquées par des cars de CRS ou des grillages, le rassemblement étant interdit par les autorités.
    Nous avons réussi à nous infiltrer par une petite rue qui était restée sans contrôle. Très vite, les gens se sont entassés sur la portion du boulevard Barbès comprise entre le pont de Barbès et le métro Château rouge, ces deux extrémités étant complètement bloquées par les CRS. Les manifestants étaient très calmes, les slogans criés demandaient que cessent les violences contre les Palestiniens, certains plus politiques dénonçaient les agissements d’Israël, la complicité de François Hollande, mais*à aucun moment nous n’avons entendu un propos antisémite.
    Les pancartes affichaient «*I have a dream*: Free Palestine*», «*L’enfer à Gaza doit cesser*», les autocollants «*Non au blocus de Gaza, boycott Israël*», «*Gaza oui*! le blocus est un crime*», «*Boycott Israël, état raciste*», «*Peace need Justice*», «*Halte au massacre à Gaza*», quelques tee-shirts «*Justice en Palestine*», des drapeaux palestiniens étaient agités.
    Nous sommes restés un peu plus d'une heure rassemblés sans aucun heurt, sans aucune violence,*j’insiste sur le côté paisible et l’esprit peaceful qui animaient ce moment.
    Dans la première heure la manifestation a tenté un mouvement pour descendre en direction du boulevard Magenta, nous avons été bloqués par la ligne des CRS déployée sous le pont de Barbès. Puis le rassemblement s’est retourné pour partir en direction de la porte de Clignancourt, bloqué par l’autre ligne de CRS étirée en travers du boulevard.
    Comme tout mouvement était impossible, les manifestants sont restés sur place, sans aucun énervement, vraiment tranquilles, à crier leurs slogans, brandir leurs pancartes et leurs drapeaux, une forte tristesse saturait l’atmosphère, on pouvait lire les vagues d’émotion monter et disparaître sur les visages, la déception. Certains se sont assis faute de pouvoir déambuler, d’autres circulaient dans ce périmètre délimité par les forces de police, en dehors des slogans criés les gens étaient plutôt silencieux. Il n’y avait aucune provocation de la part des manifestants vis-à-vis des CRS, les gens ont accepté sans broncher d’être cantonnés dans l’espace que les forces de l'ordre délimitaient.


    Alors que tout était calme, les CRS ont commencé à faire claquer des "pétards" (je suis bien ignorante en armes de persuasion), le bruit était assez impressionnant, ceux qui étaient assis se sont levés. Ces salves bruyantes ont duré peut-être 10*minutes, puis tout à coup, sans aucune raison particulière, alors que tout était paisible, les CRS ont avancé sur nous du côté Château rouge en projetant des flash-balls et en lançant des gaz lacrymogènes, franchement agressifs. Un des jeunes qui nous accompagnaient a reçu un flash-ball juste au-dessus d’un œil. Comme nous étions coincés du côté Barbès par les CRS, *nous sommes partis en courant dans les rues adjacentes pour fuir les gaz lacrymogènes, la panique a gagné la foule, nous avons vraiment eu peur. Personne ne comprenait pourquoi les CRS se sont montrés subitement si violents.*J’insiste sur le fait qu’aucun manifestant ne les avait agressés, mais que l’agression des CRS a provoqué les premières réactions qui ont généré ensuite la violence. La foule s’est dispersée dans les rues adjacentes au bout desquelles dans chaque rue un CRS était en faction de sorte qu’il a fallu pour notre petit groupe monter par les escaliers de Montmartre pour sortir du périmètre cerné par les forces de l’ordre, de l’autre côté du boulevard mon fils et ses amis ont mis une vingtaine de minutes à trouver un moyen de sortir des rues contrôlées par les CRS. Une partie du groupe a emmené aux urgences de Lariboisière leur camarade blessé. Tous ces jeunes ont été très choqués par l’issue de la manifestation, ils ne croyaient pas vraiment à ce qui venait de se passer, ils étaient très en colère contre les autorités.
    *
    Il semble ensuite que des provocateurs qui cherchaient la violence se soient insérés à ce moment-là pour réellement se battre, avec la suite des événements que les médias ont relayé sans aucun discernement, sans évoquer les premiers moments de la très tranquille manifestation à laquelle nous avons participé et sans évoquer l’action violente menée par les CRS contre les manifestants non-violents.
    Je m’interroge parfois, souvent, sur notre métier de journaliste…
    *
    Hélène
    Dernière modification par Akinator, 23 juillet 2014, 13h01.
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