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Cancers : radiothérapie en "flashes" pour réduire les effets secondaire

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  • Cancers : radiothérapie en "flashes" pour réduire les effets secondaire

    Même s'il déclare que les résultats obtenus chez la souris doivent être confirmés chez l'homme, Vincent Favaudon se sent près du but. Ce radiobiologiste, chercheur à l'Institut Curie (U612 INSERM) et directeur de recherche émérite INSERM, vient de démontrer que le fait de traiter fort et vite pourrait être un moyen de limiter les effets secondaires de la radiothérapie. Ses derniers travaux, réalisés en collaboration avec Marie-Catherine Vozenin*, ont été très récemment publiés dans Science Translational Medicine. Ils pourraient modifier considérablement la prise en charge de certains cancers.

    Tout a commencé en 1995 par le lancement d'une première étude sur les effets de flashes d'irradiation sur des cellules en culture et les mécanismes mis en cause. Les résultats de cette étude fondamentale ont été publiés en 2000. Vincent Favaudon n'avait alors de cesse d'expérimenter ses théories chez l'animal, plus précisément chez une espèce de souris qui développe systématiquement une fibrose pulmonaire après avoir été soumise à des irradiations. Il lui a fallu attendre la création de l'Institut National du Cancer (en 2005) pour obtenir les financements nécessaires.


    Aujourd'hui, les résultats sont impressionnants : "Quand on administre de manière conventionnelle une dose de quinze grays sur les poumons d'une souris, cela entraîne à coup sûr la survenue d'une fibrose pulmonaire entre 8 semaines et 6 mois après le traitement", explique le spécialiste. "En revanche, il faut presque doubler la dose pour obtenir le même effet secondaire avec une irradiation flash." Il faut savoir qu'une séance de la radiothérapie standard dure en moyenne une minute, alors que le flash dure moins de 0,5 seconde.

    "Sculpter" le volume à traiter

    Cet effet protecteur est également observé sur l'apoptose (mort programmée des cellules produites à la suite de dommages non réparés de l'ADN), les capillaires sanguins et les lésions cutanées. "En revanche, l'efficacité antitumorale reste la même sur tous les modèles que nous avons testés", constate Marie-Catherine Vozenin. L'irradiation "flash" protège donc les tissus sains de la survenue d'effets secondaires de manière très sélective.

    On imagine aisément les conséquences d'une telle découverte pour l'homme - à condition que les résultats soient extrapolables. Car la radiothérapie reste l'un des traitements de référence du cancer. Certes, depuis plus de 20 ans, les progrès de l'imagerie, de l'informatique, de la dosimétrie et des accélérateurs ont permis de "sculpter" de plus en plus précisément le volume à traiter en fonction de la localisation et de la forme de la tumeur. Mais les effets secondaires dus à l'irradiation des tissus sains demeurent un problème crucial.

    Vincent Favaudon et Marie-Catherine Vozenin ont mené leurs travaux dans les laboratoires de l'Institut Curie sur le site d'Orsay où se trouve un accélérateur linéaire d'électrons expérimental qui permet de délivrer des doses de rayonnement élevées en un temps très court, comme un flash. Les appareils actuellement utilisés dans la plupart des services de radiothérapie et qui fonctionnent avec des rayons X ne sont pas assez performants pour générer les débits de dose nécessaires à des irradiations "flashes". "Cependant, le système par Pencil Beam Scanning qui est en cours d'installation au Centre de protonthérapie de l'Institut Curie à Orsay sera capable de telles performances et l'équipe médicale, assistée par les chercheurs, envisage de procéder très rapidement à un essai préclinique", ajoute Vincent Favaudon. À condition que les autorités sanitaires délivrent rapidement les autorisations nécessaires ...


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