Algérie - Visas : la fin de la procédure de consultation.
Elle sera levée. Enfin. A partir de 2007, les Algériens demandeurs de visas pour l’Europe ne seront plus soumis à la procédure de consultation. Résultat immédiat : quand un Algérien déposera sa demande de visa auprès du consulat d’un pays européen, il obtiendra une réponse - positive ou négative - au bout de seulement quelques jours, contre parfois plusieurs semaines aujourd’hui.
Les Algériens seront ainsi traités de la même façon que leurs voisins tunisiens et marocains. Cette décision constitue le fruit d’un travail de plusieurs mois mené par le ministre français des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy auprès de ses homologues européens. Après son entretien, l’été dernier à Alger, avec le président Bouteflika, le chef de la diplomatie française avait promis une solution avant la fin de l’année.
Et il a tenu sa promesse. Dès son retour à Paris, il s’est personnellement occupé du dossier, en étroite collaboration avec le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy. Réticents au départ, les partenaires européens de la France ont fini par accepter les propositions françaises sur ce dossier.
Les arguments de Paris étaient en effet difficiles à refuser: il s’agit pour l’Europe de traiter les Algériens de la même façon que leurs voisins du Maghreb. Et avec l’apparition de la crise sur le gaz avec la Russie, l’Algérie apparaissait même comme un partenaire hautement stratégique que l’Europe devrait apprendre à ménager.
Instaurée dans les années 1990, la procédure de consultation était destinée à contrôler les mouvements des islamistes algériens en Europe. Or, depuis quelques années, la situation a évolué positivement en Algérie et la mesure est dans ce contexte vécue par les Algériens comme une discrimination à leur égard.
C’est Nicolas Sarkozy qui aura le privilège d’annoncer cette bonne nouvelle aux Algériens. Selon nos informations, le ministre français de l’Intérieur est attendu à Alger le 16 novembre prochain pour une visite de travail. Il sera notamment reçu par le président Bouteflika.
Le chef de l’Etat algérien suit personnellement le dossier de la procédure de consultation. Ces derniers mois, lors de ses différents entretiens avec les officiels français qu’il a reçus à Alger, il avait insisté sur la nécessité de régler ce problème. Il avait même laissé entendre que la signature du traité d’amitié algéro-français était étroitement liée au règlement du problème des visas.
Abdelaziz Bouteflika a été entendu. En venant à Alger, Nicolas Sarkozy, candidat probable de la droite à la prochaine élection présidentielle française, espère avec cette annonce améliorer sa cote de popularité auprès de l’électorat français d’origine arabe.
Les problèmes persistants dans les banlieues et ses multiples déclarations sur les délinquants d’origine arabe ont en effet terni son image auprès de cette population. Et il lui faudra sans plus qu’une annonce sur les visas pour regagner sa confiance.
Par Rabah Yanis - Quotidien d'Oran, le 31 octobre 2006.
Elle sera levée. Enfin. A partir de 2007, les Algériens demandeurs de visas pour l’Europe ne seront plus soumis à la procédure de consultation. Résultat immédiat : quand un Algérien déposera sa demande de visa auprès du consulat d’un pays européen, il obtiendra une réponse - positive ou négative - au bout de seulement quelques jours, contre parfois plusieurs semaines aujourd’hui.
Les Algériens seront ainsi traités de la même façon que leurs voisins tunisiens et marocains. Cette décision constitue le fruit d’un travail de plusieurs mois mené par le ministre français des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy auprès de ses homologues européens. Après son entretien, l’été dernier à Alger, avec le président Bouteflika, le chef de la diplomatie française avait promis une solution avant la fin de l’année.
Et il a tenu sa promesse. Dès son retour à Paris, il s’est personnellement occupé du dossier, en étroite collaboration avec le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy. Réticents au départ, les partenaires européens de la France ont fini par accepter les propositions françaises sur ce dossier.
Les arguments de Paris étaient en effet difficiles à refuser: il s’agit pour l’Europe de traiter les Algériens de la même façon que leurs voisins du Maghreb. Et avec l’apparition de la crise sur le gaz avec la Russie, l’Algérie apparaissait même comme un partenaire hautement stratégique que l’Europe devrait apprendre à ménager.
Instaurée dans les années 1990, la procédure de consultation était destinée à contrôler les mouvements des islamistes algériens en Europe. Or, depuis quelques années, la situation a évolué positivement en Algérie et la mesure est dans ce contexte vécue par les Algériens comme une discrimination à leur égard.
C’est Nicolas Sarkozy qui aura le privilège d’annoncer cette bonne nouvelle aux Algériens. Selon nos informations, le ministre français de l’Intérieur est attendu à Alger le 16 novembre prochain pour une visite de travail. Il sera notamment reçu par le président Bouteflika.
Le chef de l’Etat algérien suit personnellement le dossier de la procédure de consultation. Ces derniers mois, lors de ses différents entretiens avec les officiels français qu’il a reçus à Alger, il avait insisté sur la nécessité de régler ce problème. Il avait même laissé entendre que la signature du traité d’amitié algéro-français était étroitement liée au règlement du problème des visas.
Abdelaziz Bouteflika a été entendu. En venant à Alger, Nicolas Sarkozy, candidat probable de la droite à la prochaine élection présidentielle française, espère avec cette annonce améliorer sa cote de popularité auprès de l’électorat français d’origine arabe.
Les problèmes persistants dans les banlieues et ses multiples déclarations sur les délinquants d’origine arabe ont en effet terni son image auprès de cette population. Et il lui faudra sans plus qu’une annonce sur les visas pour regagner sa confiance.
Par Rabah Yanis - Quotidien d'Oran, le 31 octobre 2006.
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