Turbulences politiques, alliances changeantes, désinformation, propagande… C’est peu dire que la situation au Moyen-Orient est confuse. Y a-t-il une explication générale à ce fouillis ?
En Égypte, ils sont nombreux à penser détenir la réponse. En novembre dernier, un correspondant au Caire de The Economist a livré leur version, d’autant plus d’actualité au vu de la situation à Gaza. « Les puissances occidentales, menées par l’Amérique, sont en train de réaliser leur objectif de longue date, qui est de diviser et d’affaiblir les mondes arabe et musulman ».
Dans quel but ? Aider Israël, pour certains; contrôler le monde, pour d’autres.
« La première phase de ce plan, selon cette théorie, s’est déroulée en Irak, où les Américains ont atteint un double objectif. Ils ont détruit une puissante armée arabe et ont déclenché une guerre civile, creusant entre sunnites et chiites un fossé dont les fissures se font sentir à travers toute la région. L’ingérence occidentale a également coupé le Soudan en deux, séparant dans le sud un tout nouvel État hostile au nord arabe et musulman. La deuxième phase est intervenue avec le financement occidental de mouvements révolutionnaires composés de cybermilitants, d’ONG et d’activistes des droits de l’Homme, dont la machination séditieuse a aidé à donner naissance au printemps arabe. Pendant que les régimes arabes s’effondraient dans le chaos, les puissances occidentales ont fait irruption pour amplifier le désordre. »
Le plan machiavélique américain ne s’est pas arrêté là, selon les Égyptiens cités par The Economist : il s’est étendu jusqu’au Liban, où les « bombes de l’OTAN ont détruit une autre armée arabe », et en Syrie, où l’Occident a encouragé la population à se révolter tout en fournissant juste assez de munitions aux opposants pour faire durer une atroce guerre civile. Avec, en bout de ligne, « l’éviscération » d’un pays et l’anéantissement d’une autre armée arabe.
L’objectif ultime de ce complot, selon ces conspirationnistes, est l’Égypte, l’État le plus populeux et influent du monde arabe. « Après avoir réussi à faire tomber Hosni Mubarak lors de la révolution de 2011, les agents occidentaux ont fomenté un conflit entre musulmans et chrétiens. Secrètement, l’Amérique a formé une alliance avec les Frères musulmans dans l’espoir qu’une fois au pouvoir, ils pourraient assujettir l’armée égyptienne. En effet, les Américains avaient prévu d’utiliser les Frères musulmans comme un fer de lance dans la région, afin de déstabiliser les gouvernements et limiter le progrès intellectuel, scientifique et économique. »
En renversant Mohammed Morsi et les Frères musulmans, le peuple égyptien a évité la réalisation de ce complot. Menée par l’armée et avec le soutien de riches alliés des pays du Golfe, l’Égypte pourrait maintenant être à la base de la renaissance de la puissance arabe, disent en substance les personnes citées.
Pour la plupart des Occidentaux, cette théorie peut paraître absurde, mais « la simplicité de l’histoire la rend étrangement attrayante aux oreilles de ceux qui vivent au milieu de ces bouleversements politiques », qu’ils soient chauffeurs de taxi, consultants financiers, étudiants à l’université ou fonctionnaires gouvernementaux. Et l’appareil gouvernemental serait loin d’être imperméable à ces visions conspiratrices, explique The Economist.
Comme le note le magazine britannique, les théories du complot sont (en partie) le résultat de l’abondance d’informations et d’un plus large éventail de points de vue filtrés à travers des prismes de plus en plus kaléidoscopiques.
Plusieurs réalités, combien de vérités ?
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En Égypte, ils sont nombreux à penser détenir la réponse. En novembre dernier, un correspondant au Caire de The Economist a livré leur version, d’autant plus d’actualité au vu de la situation à Gaza. « Les puissances occidentales, menées par l’Amérique, sont en train de réaliser leur objectif de longue date, qui est de diviser et d’affaiblir les mondes arabe et musulman ».
Dans quel but ? Aider Israël, pour certains; contrôler le monde, pour d’autres.
« La première phase de ce plan, selon cette théorie, s’est déroulée en Irak, où les Américains ont atteint un double objectif. Ils ont détruit une puissante armée arabe et ont déclenché une guerre civile, creusant entre sunnites et chiites un fossé dont les fissures se font sentir à travers toute la région. L’ingérence occidentale a également coupé le Soudan en deux, séparant dans le sud un tout nouvel État hostile au nord arabe et musulman. La deuxième phase est intervenue avec le financement occidental de mouvements révolutionnaires composés de cybermilitants, d’ONG et d’activistes des droits de l’Homme, dont la machination séditieuse a aidé à donner naissance au printemps arabe. Pendant que les régimes arabes s’effondraient dans le chaos, les puissances occidentales ont fait irruption pour amplifier le désordre. »
Le plan machiavélique américain ne s’est pas arrêté là, selon les Égyptiens cités par The Economist : il s’est étendu jusqu’au Liban, où les « bombes de l’OTAN ont détruit une autre armée arabe », et en Syrie, où l’Occident a encouragé la population à se révolter tout en fournissant juste assez de munitions aux opposants pour faire durer une atroce guerre civile. Avec, en bout de ligne, « l’éviscération » d’un pays et l’anéantissement d’une autre armée arabe.
L’objectif ultime de ce complot, selon ces conspirationnistes, est l’Égypte, l’État le plus populeux et influent du monde arabe. « Après avoir réussi à faire tomber Hosni Mubarak lors de la révolution de 2011, les agents occidentaux ont fomenté un conflit entre musulmans et chrétiens. Secrètement, l’Amérique a formé une alliance avec les Frères musulmans dans l’espoir qu’une fois au pouvoir, ils pourraient assujettir l’armée égyptienne. En effet, les Américains avaient prévu d’utiliser les Frères musulmans comme un fer de lance dans la région, afin de déstabiliser les gouvernements et limiter le progrès intellectuel, scientifique et économique. »
En renversant Mohammed Morsi et les Frères musulmans, le peuple égyptien a évité la réalisation de ce complot. Menée par l’armée et avec le soutien de riches alliés des pays du Golfe, l’Égypte pourrait maintenant être à la base de la renaissance de la puissance arabe, disent en substance les personnes citées.
Pour la plupart des Occidentaux, cette théorie peut paraître absurde, mais « la simplicité de l’histoire la rend étrangement attrayante aux oreilles de ceux qui vivent au milieu de ces bouleversements politiques », qu’ils soient chauffeurs de taxi, consultants financiers, étudiants à l’université ou fonctionnaires gouvernementaux. Et l’appareil gouvernemental serait loin d’être imperméable à ces visions conspiratrices, explique The Economist.
Comme le note le magazine britannique, les théories du complot sont (en partie) le résultat de l’abondance d’informations et d’un plus large éventail de points de vue filtrés à travers des prismes de plus en plus kaléidoscopiques.
Plusieurs réalités, combien de vérités ?
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