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Abdelmadjid Bouzidi vient de nous quitter Un économiste talentueux qui avait l’Algérie au cœur

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  • Abdelmadjid Bouzidi vient de nous quitter Un économiste talentueux qui avait l’Algérie au cœur

    Abdelmadjid Bouzidi vient de nous quitter
    Un économiste talentueux qui avait l’Algérie au cœur

    Liberté du 02/08/2014 - Par : K. Remouche

    Abdelmadjid Bouzidi s’est éteint, hier, à Paris, des suites d’une grave maladie, à l’âge de 69 ans. Par sa disparition, l’Algérie perd un spécialiste de l’économie algérienne et surtout un grand patriote qui avait l’Algérie dans le cœur. Natif de Skikda, il a obtenu son doctorat en sciences économiques en 1976. Il a été pendant des années professeur à l’Université d’Alger, chercheur au Cread, avant de devenir le directeur du Cneap de 1982 à 1991. “C’était un club algérois, il a ouvert le centre aux économistes de l’intérieur du pays, ceux notamment de Sétif et de Tizi Ouzou”, témoigne son ami, le professeur Belmihoub. Il devient ensuite conseiller du président Ali Kafi à l’époque du HCE et de Liamine Zeroual jusqu’à la fin des années 90. “Il est d’une grande probité. Il n’a jamais utilisé sa proximité avec le pouvoir à cette époque pour s’enrichir”, ajoute-t-il. Il est également connu pour avoir prôné parmi les premiers une économie de marché social. Abdelmadjid Bouzidi prend ensuite sa retraite, mais continue ses recherches et ses contributions aux grands débats sur l’économie algérienne dans les années 2000. Il fonde en 2011, avec l’éminent économiste Taïeb Hafsi, les professeurs Lamiri et Belmihoub, le think tank “Défendre l’entreprise”. Pendant presque deux ans, il s’impliquera sérieusement dans ce centre de réflexion en animant des conférences, des débats avec des spécialistes, tout en conjuguant des écrits sur l’évolution de l’économie algérienne. L’objectif de ce passionné de l’Algérie est la prise de conscience par nos gouvernants que l’entreprise, parce qu’elle crée la richesse et l’emploi, doit être placée au centre des politiques publiques. Mais la maladie l’empêchera de poursuivre cette œuvre. Il sera évacué à Paris pour soins en décembre 2012. Le think tank sera alors mis en veilleuse. Il mènera un combat pour vaincre sa maladie. Courageux dans cette épreuve, il n’arrêtera pas ses contributions aux débats parues dans différents quotidiens nationaux. La dernière, “L’économie algérienne est sur la bonne voie”, a été publiée par le quotidien Liberté en juillet 2014. Un dernier écrit prémonitoire où il soutiendra que l’Algérie a des ressorts et des atouts pour bien rebondir, notamment un modèle de croissance susceptible de la conduire, en dépit des insuffisances, vers une croissance solide et durable. Une position à contre-courant des thèses de plusieurs économistes de la place. On retiendra de ce parcours riche, outre sa passion pour l’Algérie, son côté provocateur, mais aussi ce courage d’assumer ses opinions. Repose en paix. D’autres patriotes ne manqueront pas de prendre le relais.
    Othmane BENZAGHOU

  • #2
    Professeur Abdelmadjid Bouzidi, économiste, à “Liberté”
    “L’économie algérienne est sur une bonne trajectoire”

    Par : K. Remouche
    Liberté Algérie du 06/07/2014

    L’ex-conseiller économique à la Présidence va dans cet entretien à contre-courant des avis des spécialistes de l’économie algérienne qui, selon eux, va mal.

    Liberté : Dans votre dernier écrit, vous avez laissé entendre que, tout compte fait, l’économie algérienne n’est pas si mal en point que cela —beaucoup d’observateurs de cette économie ont fait la moue —. Pouvez-vous clarifier un peu plus votre point de vue ?
    Abdelmadjid Bouzidi : Oui, je sais que ce que j’ai écrit se situe à contre-courant de la pensée dominante et que ce jour-là je ne me suis pas fait que des amis. Mais je persiste et signe : l’économie algérienne est sur une bonne trajectoire. Ce que j’ai dit et ce que je vais dire dans cet entretien, se base sur des faits et uniquement des faits. Il faut bien comprendre que dans ma réflexion, je ne suis pas dans une approche en termes de logique de pouvoir mais dans une approche en termes de sortie de crise et de reconstruction économique.
    Alors, les analyses en termes de luttes d’appareil et autres luttes de clans ne m’intéressent pas et c’est bien la société profonde, ses aspirations et ses inquiétudes, ses perspectives d’avenir qui m’intéressent. C’est faire un mauvais procès aux Algériens que de réduire l’Algérie à une personne, quel que soit son charisme. On ne doit pas non plus réduire l’Algérie à un clan ni à des clans.
    Ce sont des millions d’hommes et de femmes qui vaquent à leurs occupations quotidiennement, des fonctionnaires, des médecins et des infirmiers, des managers, des entrepreneurs, des ouvriers et des fellahs, des enseignants, des journalistes… qu’on ne doit pas balayer d’un revers de la main. C’est tout cela l’Algérie et non une personne ou un clan quels qu’ils soient — ce sont tous ces Algériens qui produisent chaque année 6 à 7% de croissance dans les secteurs hors hydrocarbures malgré les incuries des classes dirigeantes. C’est leur rendre hommage que de souligner que “des choses se font chez nous”. J’espère qu’enfin avec cet entretien, nos concitoyens vont apprendre que l’économie algérienne, ce n’est pas seulement l’aisance financière et la cagnotte hydrocarbures. L’économie réelle bouge même s’il ne s’agit pour l’instant que d’un frémissement. Que le débat s’engage !

    Y a-t-il un modèle de croissance aujourd’hui en Algérie ?
    La réponse est oui, même s’il faut la nuancer en précisant que c’est un modèle qui prend forme et qui est différent de celui des années 1970. Ce modèle s’inscrit dans un contexte de rattrapage économique sur deux volets :
    1- un programme de rééquipement du pays en infrastructures de base et autres utilités :
    2- un programme de ré-industrialisation.
    Comment peut-on caractériser ce modèle de croissance ? Selon trois axes :
    a- un rôle toujours déterminant de l’État… mais ;
    b- des entreprises publiques économiques qui reprennent l’investissement productif dans un nouveau mode de gouvernance et en recourant de manière plus nette au partenariat étranger ;
    c- un secteur privé de plus en plus dynamique et qui développe de plus en plus clairement une stratégie de gros conglomérats familiaux qui rappelle toutes proportions gardées le modèle sud-coréen. Ce modèle de croissance se développe sur la base du marché intérieur algérien qui soutient un ambitieux programme de ré-industrialisation par substitution aux importations avec montage et intégration industrielle, sous-traitance , formation de la ressource humaine. L’État reprend l’investissement productif, l’entreprise est encouragée dans le cadre d’une politique de l’offre, l’entreprise privée est beaucoup plus présente que par le passé. Ce modèle de croissance s’appuie sur une mise à plat de la politique énergétique et une réflexion sur un mix énergétique de l’après-pétrole. Voilà, très rapidement synthétisé, comment l’économie algérienne compte fabriquer de la croissance durant le quinquennat qui s’ouvre.

    Pensez-vous que lancer un nouveau grand programme d’équipement public au lieu d’investir sur la ressource humaine, le renforcement de l’outil de réalisation, des capacités nationales d’expertise, d’ingénierie, de managements de projets qui assurent une plus grande efficacité dans les dépenses publiques soit une démarché rationnelle ?
    Bien qu’on ait pu mieux faire tant au plan gestion technique des projets que de la maîtrise des enveloppes financières qui y ont été consacrées (on ne peut être que d’accord sur tout ce qui a été dit sur ce sujet), il reste que, incontestablement, les plans de relance I , II , III et bientôt IV ont rééquipé le pays et ont modernisé les infrastructures de base. Les ménages algériens, les opérateurs économiques nationaux, les investisseurs étrangers vont tous bénéficier de ces investissements publics et c’est tant mieux aussi bien pour la qualité de vie des Algériens que pour l’économie nationale qui a, ici, de quoi retrouver son dynamisme. De plus, il ne faut pas oublier que ces investissements constituent un patrimoine national acquis pour les générations futures et qui sera comptabilisé avec les richesses du pays.
    S’agissant de l’impact sur la croissance économique de ces dernières années, ces plans de relance ont facilité le retournement de la phase récessionniste du cycle dans laquelle risquait d’être engagée l’économie nationale. En effet, ceux qui soutiennent encore que cette relance par la demande n’a pas produit d’effets significatifs sont contredits par les données chiffrées.

    Voir TABLEAU N° 1 cliquez ici
    [IMG]http://www.liberte-************/images/images_editions/6658/tableau1.jpg[/IMG]
    Entre 2006 et 2014 (prévision de clôture), la croissance économique a évolué ainsi :
    Trois observations :
    1- la croissance globale a été molle au regard de l’importance des efforts financiers consentis par l’Etat. C’est un fait incontestable ;
    2- l’examen plus détaillé nous indique que le secteur des hydrocarbures est en crise durant toute la période et affichant une croissance négative chaque année durant toute la période à l’exception de 2014 où on prévoit plus de 2,6% de croissance. Et c’est bien ce secteur, considéré comme secteur-clé, qui a tiré la croissance globale vers le bas ;
    3- en éliminant les effets récessifs de ce secteur, la croissance hors hydrocarbures a affiché un taux positif moyen annuel de 6,7%, ce qui est appréciable.
    Ainsi, ceux qui affirment que les plans de relance n’ont pas produit de croissance disent une contrevérité même s’il faut reconnaître qu’avec un meilleur management des projets et moins de gaspillage, on aurait pu afficher des taux de croissance bien meilleurs.
    Quant à l’explosion des importations, elle est une conséquence directe des gigantesques programmes d’équipement du pays (nous ne produisons pas tous les biens intermédiaires en quantité suffisante nécessaires à ces projets (acier, ciment…) ni bien sur les équipements dont on a besoin). Il faut ajouter l’explosion de la dépendance alimentaire et des importations superflues dont on aurait pu se passer.

    L’Algérie table sur le gaz de schiste pour assurer la sécurité énergétique à long terme du pays. Elle a un programme peu ambitieux en matière de maîtrise de l’énergie et enregistre des progrès très timides en matière d’énergies renouvelables. Pensez-vous que la politique énergétique actuelle soit cohérente ?
    Quelques mots à propos du gaz de schiste et de la pertinence de son exploitation. Il y a, depuis quelques semaines, chez nous une floraison de spécialistes et autres experts en gaz de schiste. Je pense qu’il faut arrêter ce bavardage. Dans ce domaine, à part les connaissances livresques qui sont à la portée de tout le monde, quelle expérience avons-nous dans ce domaine qui nous autorise à trancher de manière définitive sur le bien-fondé ou non de l’exploitation de cette énergie non conventionnelle.
    L’expérience mondiale se réduit pour l’instant à deux majors (Halliburton et Shlumberger) qui accumulent une pratique dans ce domaine et qui disposent de données certainement très intéressantes qu’ils gardent pour l’instant pour eux bien entendu.
    D’autre part, qui peut prédire comment évolueront la technologie et les techniques dans ce secteur ? Il faut alors se calmer, se préparer sérieusement à maîtriser l’exploitation de cette énergie au cours des années à venir, préparer la ressource humaine, connaître les potentialités, être en veille permanente sur les progrès technologiques et techniques qui ne manqueront pas d’arriver : voilà pour l’instant le programme de gaz de schiste pour notre pays. Pour répondre à la deuxième partie de votre question, je ne pense pas qu’il soit juste d’affirmer que l’Algérie n’a pas de politique économique cohérente. Les cadres de ce secteur travaillent depuis quelques années déjà sur le mix énergétique le plus pertinent au regard de notre potentiel et nos contraintes, pas seulement financières et économiques. Les experts sérieux, et qui connaissent bien la question, nous affirment tout d’abord que les hydrocarbures conventionnels ont encore de beaux jours devant eux en Algérie. Secundo, le non-conventionnel, notamment le gaz de schiste, est en phase d’étude, de prospection, de recherche de partenaires, de formation de la RH. Tertio, la réflexion sur le solaire est bien avancée et la recherche de partenaires crédibles est déjà lancée. Il reste le problème du modèle national de consommation énergétique. Faut-il aller à la vérité des prix tout de suite pour contenir le gaspillage actuel ? Grosses questions qui soulèvent des problèmes économiques mais aussi politiques. En plein programme de politique de l’offre, de stratégie active pro-entreprise, faut-il augmenter le prix de l’énergie et donc les charges des entreprises ? Les ménages pourront-ils soutenir une hausse des prix du gaz, de l’électricité, des carburants ici et maintenant ? Le problème de la maîtrise de la consommation énergétique est sérieux. Il est aussi politiquement complexe. Mais il faut effectivement se préparer à le prendre en charge malgré les “douleurs” qu’il va engendrer.

    Le discours officiel insiste sur la diversification de l’économique depuis au moins une décennie, sans enregistrer d’avancée sur le terrain...
    Pour rester dans l’analyse factuelle, il est bon de rappeler quelques chiffres. La part des hydrocarbures dans le PIB (en volume) a été de 44% en 2007, 45,5% en 2008 , 34,5% en 2013 et de 27,5% en prévision de clôture en 2014 . La part de la fiscalité pétrolière dans le PIB et dans le budget de l’État est sur un trend baissier.
    En ce qui concerne la relance de l’investissement productif qui est à la base de la diversification de l’économie et pour ne citer que quelques projets qui sont déjà dans le pipe, il y a, à titre indicatif, quelque 100 usines qui sont en voie de réalisation, comme l’indique le tableau suivant :
    Othmane BENZAGHOU

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    • #3
      TABLEAU N° 2[IMG]http://www.liberte-************/images/images_editions/6658/tableau2.jpg[/IMG]
      Dans le domaine de l’agriculture, de nombreux projets sont en voie de réalisation, qui ont pour but de diminuer autant que faire se peut la facture alimentaire. Sur un autre plan et dans le seul dossier Algérie-France, la question de formation des ressources humaines est prise en charge dans des projets qui sont dans le pipe : création d’un établissement de formation dans l’industrie manufacturière (ingénieurs, cadres, techniciens intermédiaires).
      Création en cours :
      - d’une École supérieure des métiers de l’industrie ;
      - d’un Institut national de logistique ;
      - d’une École d’économie industrielle ;
      -du Centre algérien de calcul intensif et de simulation numérique ; des infrastructures technologiques, techniques et d’innovation sociale en lien avec les activités industrielles ; des partenariats productifs entre les deux pays.
      Ces quelques indications qui sont bien loin de rendre compte de tout ce qui se réalise actuellement montrent bien que la diversification est en route.
      Othmane BENZAGHOU

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      • #4
        Paix à son âme !

        J'ai toujours trouvé pertinentes ses analyses, même si on pouvait ne pas les partager entièrement. En tout cas, il n'a pas son pareil pour animer les débats économiques. De ce point de vue, c'est une énorme perte que sa disparition.

        Allah yarahmou.
        كلّ إناءٍ بما فيه يَنضَح

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        • #5
          Encore un pistonné du régime qui a atteint d'une grave maladie a été envoyé par le système , mourir dans un hôpital parisien .

          curieux que tous ceux qui soutiennent Roumeyssa n'y voitent aucun rapport.

          Qui a décidé du transfert ? La CMN ? Sur quels critères ?

          Pour l'équité des soins , la satisfaction de tous les malades algériens, les associations de malades devraient être en mesure de répondre à toutes nos questions.

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          • #6
            Khore

            Toujours aussi vindicatif et HS !.. pathétique

            Commentaire


            • #7
              @ Capo

              Toujours aussi vindicatif et HS !.. pathétique
              si être dans le sujet consiste à dresser des louanges au mort dans l'excès d'émotion propre aux arabes , je suis vindicatif

              le pathétique est celui qui ose soutenir des pétitionnaires et qui devant des cas flagrants d'abus d'autorité des décideurs ne relèvent pas les points communs entre deux cas médicaux traités dans les posts du forum

              Commentaire


              • #8
                Khore

                Toujours aussi vindicatif et HS !.. pathétique
                La réponse est là !!!

                Ce que j’ai dit et ce que je vais dire dans cet entretien, se base sur des faits et uniquement des faits. Il faut bien comprendre que dans ma réflexion, je ne suis pas dans une approche en termes de logique de pouvoir mais dans une approche en termes de sortie de crise et de reconstruction économique.
                ..

                C est ça qui n avait pas contenté " Notre" notre ami " KHORE ...""

                C était lui qui avait lancé " Rabrab " , celui que tu le gobes pas ( Rabrab ), réfère toi à tes commentaires ...sur son sujet

                Puisque ça se voit que l Algerie est sortie de la crise malgré la sombre crise de la décennie noire qui avait reculé le pays trente (30 ) ans en arrière

                Yak khore , la Libye n existe plus ???
                Yak kHORE le pays voisin de l Ouest pleurniche encore l inégalité et l injustice sociale ( le ROI ) ??

                Ce ne fait pas en Algérie


                Allah Yarhamaka , Repose en PAIX .
                A qui sait comprendre , peu de mots suffisent

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                • #9

                  C était lui qui avait lancé " Rabrab " , celui que tu le gobes pas ( Rabrab ), réfère toi à tes commentaires ...sur son sujet
                  je n'ai pas lancé REBRAB en tant qu'individu , mais dénoncé le REBRABISME qui depuis les BOUTEFLIKA a vu l'émergeance d'une classe d'oligarches milliardaires puissants qui dans l'ombre dirigent l'économie algérienne et interviennent dans le choix des ministres.

                  nous en tenant aux affaires rapportées par la presse , REBRAB tenait le devant de la scène , HADDAD l'a depuis rattrapé.

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