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Sommet Etats-Unis / Afrique: L’objectif américain, les vertus chinoises et la carte algérienne

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  • Sommet Etats-Unis / Afrique: L’objectif américain, les vertus chinoises et la carte algérienne

    Par Sabrina Miloudi et Halim Midouni

    C’est aujourd’hui que s’ouvre à Washington le sommet Etats-Unis/Afrique. 50 chefs d’Etat et de gouvernement africains ont été invités à cette occasion par la Maison-Blanche avec l’objectif affiché d’avoir de meilleurs échanges économiques et commerciaux avec le continent. La première économie du monde est classée troisième partenaire économique de l’Afrique, avec 85 milliards de dollars d’échanges en 2013. Elle vient après l’Union européenne et la Chine dont les échanges commerciaux avec le continent ont totalisé 210 milliards de dollars durant l’année passée. D’après les observateurs, Washington cherche à « recadrer » son engagement envers l’Afrique en raison de la « nouvelle concurrence de la Chine » qui se rend « très visible » avec d’importants projets d’infrastructures. C’est le point de vue de James Shikwati, directeur du centre de réflexion économique Inter Region Economic Network, basé au Kenya, cité par l’AFP. M. Shikwati s’attend à ce que Washington « ajoute » à ces discours sur la démocratie et les droits de l’Homme – des dossiers sur lesquels l’administration américaine est de moins en moins audible, notamment en raison de son alignement sur la politique israélienne au Proche-Orient et son traitement sélectif de la question des droits humains en fonction de ses intérêts stratégiques – des « projets solides et visibles (…) tels qu’un grand barrage fournissant de l’électricité ». « Les projets massifs en matière d’infrastructures de la Chine rendent en quelque sorte minuscule l’effort américain », affirme pour sa part Christopher Wood, de l’Institut sud-africain des Affaires internationales. « De plus en plus, nous voyons un effort des Etats-Unis pour tenter de revenir dans la course, par exemple, via des tentatives de développer les capacités énergétiques sur le continent ». Mais, selon de nombreux experts, il est faux d’analyser les efforts américains actuels en matière de commerce avec l’Afrique via le prisme de la compétition avec la Chine. « Cette platitude sans cesse répétée et inexacte déforme à la fois les réalités géopolitiques actuelles et les opportunités commerciales », écrivait récemment Dane Erickson, de l’Université du Colorado, dans le magazine American Interest. Selon lui, « les intérêts américains, chinois et africains se rejoignent ». « L’administration Obama est sous une pression croissante des milieux d’affaires américains afin qu’elle fasse de la politique africaine une priorité. Ce sommet Etats-Unis/Afrique est plus une réponse à cela qu’un concours de beauté avec la Chine », affirme Alex Vines, analyste de l’institut de recherches britannique Chatham House interrogé par l’AFP.

    Opérateurs américains sélectifs et vertus chinoises
    Dans la réalité, l’administration américaine peine à inciter des opérateurs américains à investir dans des pays qu’ils considèrent comme non rentables pour leur « business » en raison du retard en infrastructures qu’ils connaissent. Washington s’emploie alors à multiplier les accords de coopération et encourage les banques américaines à dégager des crédits avantageux à ceux qui souhaitent investir les marchés africains. La démarche réussit dans certains pays comme l’Afrique du Sud et le Ghana par exemple. Elle semble moins pertinente dans d’autres pays et fait entendre un discours nouveau, qu’on n’entendait pas souvent dans le cœur de l’empire américain sur les grandes vertus de l’investissement chinois.
    Selon Dane Erickson, « les investissements chinois dans les infrastructures – sur un continent qui a terriblement besoin de routes, de ponts, de ports afin de soutenir la croissance économique et les populations – peuvent bénéficier aux Africains, aux Américains et à d’autres investisseurs étrangers ». « Il est devenu extrêmement difficile pour un cadre international de faire des affaires en Afrique aujourd’hui sans conduire sur une route chinoise, avoir une réunion dans un centre de conférences de construction chinoise ou transporter du matériel sur un chemin de fer fabriqué par les Chinois », souligne-t-il. Selon les analystes, l’heure est partout à la redéfinition des relations avec le continent africain dont le taux de croissance a, selon le Fonds monétaire international (FMI), désormais dépassé celui de l’Asie. Il s’agit de modifier l’image de l’Afrique, perçue comme ravagée par la guerre et où l’essentiel des liens se limite à de l’aide. «L’objectif n’est plus l’aide et l’assistance humanitaire (…) nous avons trop longtemps tardé à faire évoluer cette relation vers la sphère économique, où l’on peut quasiment arriver à un partenariat », a déclaré la ministre kényane des Affaires étrangères, Amina Mohamed. Pour l’Afrique, cette concurrence pour « sa part du gâteau africain » offre autant d’opportunités que de risques, estime le Kenyan James Shikwati.

    Un sommet qui tombe à point pour Alger
    Quid de l’Algérie ? Lors de son audition par le Sénat américain, la nouvelle ambassadrice US à Alger a fait savoir qu’elle et son gouvernement attendent beaucoup des discussions qu’ils auront avec le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal à Washington. Sur ce point, une lourde responsabilité pèse sur lui et sa délégation pour convaincre les milieux politiques et d’affaires à Washington de l’intérêt qu’ils ont à s’intéresser au marché algérien. « Nous avons hâte d’entendre le Premier ministre Abdelmalek Sellal » qui doit bien défendre la carte algérienne, a déclaré la diplomate. Sur la question de l’énergie, on peut supposer qu’il n’y a pas trop de soucis à se faire. « En tant que l’un des plus grands producteurs de pétrole et de gaz au Moyen-Orient et en Afrique, l’Algérie est un fournisseur essentiel d’énergie pour l’Europe et les marchés mondiaux », a déclaré la nouvelle ambassadrice des Etats-Unis à Alger. Notre pays, a-t-elle estimé, a encore d’importantes ressources énergétiques inexploitées et potentiellement de vastes ressources en hydrocarbures non conventionnels, et son gouvernement est impatient de collaborer avec nos entreprises [américaines], dont l’expertise dans ce secteur est sans équivalent dans le monde. « Je vais plaider pour les entreprises américaines qui peuvent être les partenaires de l’Algérie pour développer en toute sécurité les gaz de schiste et d’autres ressources pour assurer la stabilité des marchés mondiaux de l’énergie et apporter davantage de développement et de prospérité au peuple de l’Algérie », a assuré Mme Polaschik. Pour les autres domaines, un ministre comme Abdesselam Bouchouareb chargé du dossier délicat de l’industrie doit faire preuve de persuasion, d’autant que l’état d’esprit américain reste positif selon Mme Polaschik. « Le marché algérien est d’un grand potentiel pour les entreprises américaines», a-t-elle affirmé.
    REPORTERS.DZ
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    la blague, un sommet avant les actes des investisseurs, aucun sens..un sommet c'est pour catalyser les efforts pas pour en créer.

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