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MAROC: Parole de patrons Les affaires vont mal, très mal

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    Alors qu'il y a eu dégradation de la trésorerie et de la rentabilité de plus de 40% des entreprises et diminution du chiffre d'affaires de 39% d'entre elles, 18% des patrons pensent à réduire leurs effectifs et 63% n'investiront pas. Le constat est plus qu'alarmant : le climat des affaires ne fait que s'assombrir davantage.

    Le baromètre de conjoncture trimestriel de la Confédération générale des entreprises marocaines (CGEM) relatif au 2ème trimestre de l'exercice en cours précise, en effet, que le pessimisme gagne de plus en plus de terrain parmi les patrons, lesquels «estiment que la conjoncture économique se dégrade».

    44% d'entre eux considèrent la situation économique comme mauvaise, 15% la qualifient de «très mauvaise» et 30% «plutôt mauvaise». Des taux en nette détérioration, qui renseignent sur la poursuite de la dégradation de la situation, puisqu'ils étaient seulement 38% à estimer la situation économique comme détériorée un trimestre auparavant, dont 10% «beaucoup détériorée» et 28% «plutôt détériorée». Pendant ce temps, ils sont seulement 12% à estimer qu'elle est bonne et 32% affichent une perception moins négative concernant les 3 prochains mois.

    La proportion des patrons qui considère que la situation économique est très bonne n'a, en toute évidence, pas dépassé 1% durant les deux derniers trimestres et restera la même pour les trois prochains mois. La perception des chefs d'entreprises à l'égard de la situation du secteur d'activité s'est elle aussi assombrie. En effet, alors qu'ils n'étaient que 30% à juger qu'elle était mauvaise durant le premier trimestre de l'année en cours, 39% d'entres eux l'ont jugée mauvaise durant le deuxième trimestre, dont 14% l'ont considérée «très mauvaise», alors que 13% pensent qu'elle s'est améliorée par rapport au trimestre précédent.

    Pour ce qui est des perspectives, d'après la même source, seulement 28% s'attendent à une amélioration tandis que 58% envisagent une situation inchangée ou pareille, au moment où 17% continueront à la percevoir comme très mauvaise. Concernant les indicateurs de l'entreprise, à l'exception de la situation actuelle des stocks, la majorité des indicateurs de performance de l'entreprise affichent une perception plutôt négative au 2ème trimestre 2014, et en recul par rapport au 1er trimestre 2014. 39% des patrons la considèrent comme mauvaise, dont 11% l'évaluent comme très mauvaise.

    Un chiffre en hausse par rapport au premier trimestre au cours duquel ils n'étaient que 26% à avoir cette perception. Sur le même registre, 45% des entreprises sondées affirment que leur trésorerie s'est dégradée, selon le présent baromètre. Pour 40%, la rentabilité a été affectée, pour 39%, le chiffre d'affaires est en baisse, alors que 18% seulement jugent leur carnet de commandes satisfaisant.

    S'agissant de la situation future de l'entreprise, les managers sont sensiblement moins nombreux ce trimestre à envisager une amélioration. Ainsi, plus des 2/3, voire les 3⁄4 des dirigeants jugent que la situation de leur entreprise restera inchangée durant les 3 prochains mois, et ce quel que soit l'indicateur pris en considération, indique la même source. Pour l'emploi, le document publié sur le portail officiel de la CGEM, montre que 13% ont augmenté leurs effectifs au cours des 3 derniers mois et 18% pensent qu'ils baisseront au cours des 3 prochains mois.

    Les entreprises de BTP sont celles qui ont le plus opéré de changements en termes d'effectifs au cours des 3 derniers mois (32% ont diminué les effectifs et 21% les ont augmentés). Globalement, les intentions de recrutement pour les trois prochains mois sont en baisse en comparaison avec le trimestre précédent.

    Sur le plan de l'investissement, 76% des entreprises enquêtées n'ont pas investi au cours des 3 derniers mois et 63% pensent qu'elles n'investiront pas au cours des 3 prochains mois. Les entreprises ayant le plus investi sont celles de nationalité étrangère. Grosso modo, la perception à l'égard du climat des affaires qui est plus négative qu'au trimestre précédent, a été affectée par plusieurs facteurs négatifs, en l'occurrence l'accès au financement (54%), la fiscalité (52%), le système judiciaire (49%) et le climat social (39%).

    Sur la base de ces indicateurs décevants et préoccupants, la perception des entreprises à l'égard des actions menées par le gouvernement afin d'améliorer la situation est globalement moyenne. Moins d'un dirigeant sur deux juge que les solutions sont adaptées à la situation économique et un sur trois pense qu'elles prennent en compte les préoccupations des chefs d'entreprises. L'appréciation de l'action du gouvernement concernant la loi sur les délais de paiement est insatisfaisante pour 58% des enquêtés.

    Rappelons que le climat des affaires a été considéré comme défavorable, pour la première fois depuis 2009, durant le deuxième trimestre de 2012 par Bank Al-Maghrib (enquête de conjoncture relative au troisième semestre de 2012) et depuis, le gouvernement ne cesse de parler de mesures prises pour l'amélioration du «doing business», qui restent apparemment sans impact.


    Libération-Maroc: 06.08.2014

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