Bonjour, l'exploitation est-elle planétaire ou seulement est-ce une spécificité africaine ? Et d'ailleurs quel est le sens du mot exploitation de nos jours ?
-------------------------------------------------------------------------
Les méthodes d’embauche et conditions de travail des employés chez les riches commerçants arabo-musulmans constituent une exploitation d’êtres humains, et frôlent le racisme; mais elles restent ignorées ou impunies dans ce pays où il est presque impossible de trouver un travail bien rémunéré.
Au Burundi, les gens ont tendance à dire que le "travail appelle le travail", signifiant que c’est au sein d’un travail qu’on peut en trouver un autre, ou aussi longtemps qu’on ne travaille pas, il sera en pratique difficile de trouver un travail ; ou encore, pour espérer trouver un travail rémunérateur, il faut commencer par un travail moins rémunérateur. Et ce travail moins rémunérateur se trouve généralement chez les commerçants arobo-musulmans, appelés aussi "njinji" au Burundi.
Ces commerçants, pour la plupart, sont originaires de la péninsule arabique, principalement des Émirats arabes-unis, et sont présents au Burundi depuis plus de quatre décennies.
Quatre-vingts pour cent de ces Arabes viennent de Mascat, territoire faisant partie des Émirats arabes-unis, même si plus de deux tiers ne sont jamais partis chez eux, rendre visite à leurs ancêtres ou aux membres de leurs familles vivant dans la péninsule arabique.
Ces riches commerçants vivent avec leurs familles dans le quartier appelé quartier asiatique, où ils sont majoritairement représentés.
Dans ce quartier vivent plus de trois générations d’Arabes, dont certains ont épousé des femmes burundaises et donné naissance aux enfants métis, lesquels ont aussi épousé des femmes burundaises, qui ont donné naissance à des enfants difficilement identifiables aux Arabes. Ce qui fait que ce quartier regorge d’Arabes blancs, métis et noirs.
Ces familles arabes sont détentrices de deux tiers des commerces de détail, notamment des magasins, centres commerciaux, cybercafés, transport des marchandises, commerce de carburant, etc. Bénéficiant des apports de capitaux des Émirats arabes-unis, surtout de Dubaï et Mascat, ils sont parvenus à bâtir un empire commercial et économique au Burundi.
Cependant, leurs méthodes de travail, et les conditions dans lesquelles se trouvent leurs employés, relèvent de l’esclavagisme et frôlent le racisme.
D’abord, ils évitent d’employer les personnes qui ont fréquenté l’école, puisqu’ils les considèrent comme suspectes et capables de dévoiler leurs mauvaises méthodes de travail. D’ailleurs, ces Arabes ne sont jamais passés sur les bancs de l’école, le commerce étant leur seule préoccupation.
Les employés qui acceptent de travailler avec eux doivent cumuler des fonctions au sein de la société ou de la maison ; il n’est pas rare de trouver un comptable faire aussi le chauffeur ou le précepteur de leurs enfants.
Les employés vendeurs doivent aussi faire les travaux domestiques dans leurs maisons après les heures de travail.
Le système d’embauche n’est fonction ni de la compétence ou aptitude du demandeur d’emploi, ni de son CV, mais des affinités qui rapprochent le demandeur d’emploi de la famille.
La hiérarchisation au sein du travail est aussi inexistante, parce qu’un planton ou portier peut avoir un salaire plus élevé que celui d’un chef comptable ou d’un magasinier.
Les salaires fixés par ces commerçants ne tiennent aucunement compte de la position de l’employé dans la société. Comme les salaires sont fixés arbitrairement, selon le bon vouloir du patron, ils sont payés irrégulièrement, sans respect du calendrier convenu.
D’ailleurs, les salaires payés par ces commerçants arabes ne garantissent en rien le pouvoir d’achat du consommateur : un employé perçoit en moyenne 25 000 francs mensuels, soit 24 dollars US ; un planton ou veilleur de nuit a à peine 10 000 francs par mois, soit l’équivalent de 9 dollars US.
Parfois, les maigres salaires ne sont pas versés en espèces, mais en nature, habits ou objets vendus dans le magasin.
La suite...
-------------------------------------------------------------------------
Les méthodes d’embauche et conditions de travail des employés chez les riches commerçants arabo-musulmans constituent une exploitation d’êtres humains, et frôlent le racisme; mais elles restent ignorées ou impunies dans ce pays où il est presque impossible de trouver un travail bien rémunéré.
Au Burundi, les gens ont tendance à dire que le "travail appelle le travail", signifiant que c’est au sein d’un travail qu’on peut en trouver un autre, ou aussi longtemps qu’on ne travaille pas, il sera en pratique difficile de trouver un travail ; ou encore, pour espérer trouver un travail rémunérateur, il faut commencer par un travail moins rémunérateur. Et ce travail moins rémunérateur se trouve généralement chez les commerçants arobo-musulmans, appelés aussi "njinji" au Burundi.
Ces commerçants, pour la plupart, sont originaires de la péninsule arabique, principalement des Émirats arabes-unis, et sont présents au Burundi depuis plus de quatre décennies.
Quatre-vingts pour cent de ces Arabes viennent de Mascat, territoire faisant partie des Émirats arabes-unis, même si plus de deux tiers ne sont jamais partis chez eux, rendre visite à leurs ancêtres ou aux membres de leurs familles vivant dans la péninsule arabique.
Ces riches commerçants vivent avec leurs familles dans le quartier appelé quartier asiatique, où ils sont majoritairement représentés.
Dans ce quartier vivent plus de trois générations d’Arabes, dont certains ont épousé des femmes burundaises et donné naissance aux enfants métis, lesquels ont aussi épousé des femmes burundaises, qui ont donné naissance à des enfants difficilement identifiables aux Arabes. Ce qui fait que ce quartier regorge d’Arabes blancs, métis et noirs.
Ces familles arabes sont détentrices de deux tiers des commerces de détail, notamment des magasins, centres commerciaux, cybercafés, transport des marchandises, commerce de carburant, etc. Bénéficiant des apports de capitaux des Émirats arabes-unis, surtout de Dubaï et Mascat, ils sont parvenus à bâtir un empire commercial et économique au Burundi.
Cependant, leurs méthodes de travail, et les conditions dans lesquelles se trouvent leurs employés, relèvent de l’esclavagisme et frôlent le racisme.
D’abord, ils évitent d’employer les personnes qui ont fréquenté l’école, puisqu’ils les considèrent comme suspectes et capables de dévoiler leurs mauvaises méthodes de travail. D’ailleurs, ces Arabes ne sont jamais passés sur les bancs de l’école, le commerce étant leur seule préoccupation.
Les employés qui acceptent de travailler avec eux doivent cumuler des fonctions au sein de la société ou de la maison ; il n’est pas rare de trouver un comptable faire aussi le chauffeur ou le précepteur de leurs enfants.
Les employés vendeurs doivent aussi faire les travaux domestiques dans leurs maisons après les heures de travail.
Le système d’embauche n’est fonction ni de la compétence ou aptitude du demandeur d’emploi, ni de son CV, mais des affinités qui rapprochent le demandeur d’emploi de la famille.
La hiérarchisation au sein du travail est aussi inexistante, parce qu’un planton ou portier peut avoir un salaire plus élevé que celui d’un chef comptable ou d’un magasinier.
Les salaires fixés par ces commerçants ne tiennent aucunement compte de la position de l’employé dans la société. Comme les salaires sont fixés arbitrairement, selon le bon vouloir du patron, ils sont payés irrégulièrement, sans respect du calendrier convenu.
D’ailleurs, les salaires payés par ces commerçants arabes ne garantissent en rien le pouvoir d’achat du consommateur : un employé perçoit en moyenne 25 000 francs mensuels, soit 24 dollars US ; un planton ou veilleur de nuit a à peine 10 000 francs par mois, soit l’équivalent de 9 dollars US.
Parfois, les maigres salaires ne sont pas versés en espèces, mais en nature, habits ou objets vendus dans le magasin.
La suite...
Commentaire