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Le Parti républicain écarte la menace du Tea Party dans la course au Sénat américain

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  • Le Parti républicain écarte la menace du Tea Party dans la course au Sénat américain

    Candidat à un troisième mandat consécutif, le sénateur républicain Lamar Alexander, ici en campagne le 5 août, a remporté, jeudi 7 août, la primaire de son parti dans le Tennessee.
    Après Mitch McConnel, dans le Kentucky, Thad Cochran, dans le Mississippi et Pat Roberts, dans le Kansas, un nouveau cacique du Parti républicain au Sénat a douché les espoirs des radicaux du Tea Party en devançant très nettement leur représentant lors de la primaire organisée jeudi 7 août dans le Tennessee. Candidat à un troisième mandat consécutif, Lamar Alexander, 74 ans, s'est joué des assauts de Joe Carr, comme l'avait fait deux jours plus tôt Pat Roberts, dont l'adversaire, Milton Wolf, a pour particularité d'être un parent éloigné (d'un point de vue familial comme idéologique) du président Barack Obama.
    Cette brochette de septuagénaires, dont certains ont été élus pour la première fois pendant les mandats de Jimmy Carter et de Ronald Reagan, a subi les mêmes attaques visant leur âge et une fréquentation jugée excessive de la capitale fédérale, repoussoir par excellence du Tea Party. Mais jusqu'à présent, cette stratégie n'a pas payé. Les victoires confortables obtenues cette semaine par Pat Roberts et Lamar Alexander interdisent un ultime recours comme celui engagé devant les instances du parti par le vaincu du Mississippi, Chris McDaniel. Ce dernier avait été battu sur le fil au terme d'une campagne particulièrement féroce, suivie par le suicide de l'un de ses proches mêlé à une sordide affaire de photo volée de l'épouse du sénateur sortant, très affaiblie par la maladie.


    LES DÉMOCRATES SUR LA DÉFENSIVE

    Pour la direction du Parti républicain, sonnée en juin par la défaite surprise du chef de la majorité républicaine à la chambre des représentants, Eric Cantor, lors de la primaire organisée dans son Etat de Virginie, cette succession de revers essuyés par son aile la plus radicale préserve les chances de conquête d'un Sénat où les démocrates sont sur la défensive dans la perspective des élections générales de mi-mandat. Alors que la chambre des représentants est solidement détenue par le camp républicain, la perte du Sénat constituerait un handicap supplémentaire pour un président affaibli.

    Ne disposant que de six sièges d'avance, les démocrates ont en effet plus à perdre que leurs adversaires au cours du renouvellement partiel prévu en novembre. Des sortants démocrates en Louisiane, dans le Dakota du Sud, en Virginie-Occidentale, en Géorgie et au Montana sont désormais en ligne de mire. Dans ce dernier Etat, le sénateur John Walsh a d'ailleurs annoncé jeudi son intention de ne pas se représenter, empêtré dans une affaire de plagiat lié à l'obtention en 2007 d'un diplôme militaire. La Maison Blanche avait cru pourtant faire preuve de haute stratégie à propos de ce siège lorsqu'elle avait nommé en février son titulaire, Max Baucus, sénateur depuis 1978, ambassadeur à Pékin. Il avait été remplacé par M. Walsh, ainsi placé théoriquement dans les meilleures conditions pour l'élection de novembre.

    LE TEA PARTY NE DÉSARME PAS

    Dans le camp opposé, les appréhensions face au Tea Party ne sont pas sans fondements. En 2012, la victoire d'un candidat radical dans l'Indiana face à un autre sortant républicain modéré, Richard Lugar, avait débouché finalement sur la conquête de ce siège par un démocrate. La répétition de ce scénario aurait contrarié les espoirs républicains, mais les résultats des dernières semaines les laissent pour l'instant intacts.

    Les derniers échecs du Tea Party pour le Sénat, qui s'ajoutent à des revers déjà essuyés en Caroline du Nord, en Caroline du Sud et au Texas n'ont pourtant pas désarmé ses militants, ni asséché ses ressources financières. Des succès comme celui enregistré mardi soir par un membre sortant du Michigan à la chambre des représentants, Justin Amash, face à un candidat plus consensuel soutenu par les milieux d'affaires républicains, ainsi que la percolation de ses idées au Congrès, suffisent en effet à maintenir à flot l'aile droite du Grand Old Party dans la perspective de l'élection présidentielle de 2016.

    Gilles Paris (Washington, envoyé spécial)
    Journaliste au Monde
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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