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Serval a créé un lien inédit entre les services de renseignements français et algériens

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  • Serval a créé un lien inédit entre les services de renseignements français et algériens

    La France a mis un terme à l’opération militaire Serval lancée en janvier 2013 dans le nord du Mali. Si Paris installe le nouveau dispositif militaire «Barkhane», le nouveau livre de Jean-Christophe Notin clarifie les réalités des actions de Serval, une mission à objectif limité.


    - Quelle est la réalité du lien entre l’Algérie et le Mujao ?

    Les autorités algériennes ont d’abord dit aux autorités françaises qu’il fallait s’appuyer sur Ansar Dine et Iyad Ag Ghali. Puis, ils ont changé de discours, et annoncé qu’ils ne le soutenaient plus. Je ne sais pas quelle est la réalité de cette distance mise entre Alger et Ansar Dine. La famille de Iyad est passée dans le Sud algérien. Mais des membres des services secrets français m’ont affirmé que Iyad Ag Ghali faisait désormais partie des cibles à éliminer.

    - Quel a été le lien entre Alger et Paris pendant cette période ?

    L’histoire de Iyad Ag Ghali a créé de la méfiance, mais l’opération Serval a obligé Paris et Alger à travailler ensemble. Un lien inédit s’est créé entre services de renseignements français et algériens. Serval a permis cela. La coopération entre les deux pays est très ciblée. La France, l’Algérie et les Etats-Unis ont en effet des intérêts communs sur des cibles communes, c’est-à-dire tout ce qui peut menacer la stabilité de la région, tout ce qui peut menacer la France, de Aqmi à El Mourabitoune.

    - L’opération Serval a-t-elle permis d’arrêter l’avancée de terroristes comme l’Elysée annonçait le vouloir ?

    Le danger était avéré. Il y avait vraiment une emprise des djihadistes sur une partie de la région. Le travail des hommes politiques consiste à trouver un habillage pour faire passer un message. On a alors parlé de «colonnes» de djihadistes «fonçant sur Bamako». Il n’y avait pas de colonnes, et la cible de ces groupes était plutôt la région de Mopti et Sévaré.

    Iyad Ag Ghali voulait montrer sa valeur à Aqmi. Il n’y a pas eu de scénario à l’irakienne, l’ambition était de déstabiliser et d’affirmer l’existence d’une zone dans le nord du Mali. Lors du conseil de défense français du 11 janvier 2013, les ordres de François Hollande sont très clairs, contrairement aux dix années précédentes. Il faut tuer un maximum de djihadistes. Au cours des quatre premiers mois de l’opération, entre 400 et 800 djihadistes ont été tués.

    - Qu’en est-il de l’objectif annoncé de l’opération Barkhane, «éradiquer le terrorisme au Sahel» ?

    Les hommes politiques doivent faire passer des messages rapidement. La réalité est que Barkhane est une nouvelle opération, car Serval avait pour but de mettre fin à l’emprise djihadiste dans une région précise à un moment donné. Barkhane est le prolongement de cela, c’est une combinaison de forces spéciales et d’acteurs de la DGSE (direction générale de la sécurité extérieure) qui ont des cibles précises et localisées. C’est également ce système qui a le mieux fonctionné pendant Serval. Mais l’élimination du risque terroriste passe par d’autres mécanismes. Les autorités françaises ne se sont pas occupées du problème touareg.

    Traiter les terroristes un par un, c’est une solution à court terme. Si l’irrédentisme continue, ce territoire restera un terreau de prolifération du terrorisme. Des tribus en rébellion contre un pouvoir central, accompagné d’une misère économique, c’est une situation où le discours des djihadistes peut devenir très séduisant. Barkhane sera un dispositif pérenne, comme le dispositif épervier au Tchad. C’est un dispositif plus ajusté que Serval qui était une opération de reconquête.

    Leïla Beratto
    ELWATAN
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Iyad Ag Ghali : une vidéo pour signer la rupture avec Alger

    «L’Algérie avait tout intérêt à le neutraliser. Les services algériens qui ont vu en lui un élément important pour l’équilibre de la région, l’ont formé, financé, ils lui ont donné beaucoup trop d’importance», regrette Maiga Mahamadou, observateur pour plusieurs centres de recherche. Et voilà qu’aujourd’hui Iyad Agh Ghali, ex-chef de la rébellion touareg, sans doute le notable le plus influent au nord du Mali, se retourne contre ses anciens alliés.


    C’est en tout cas le sens donné à la vidéo diffusée fin juillet sur les réseaux djihadistes, où le chef d’Ançar Eddine adopte tous les codes de la communication d’AQMI. De la scénographie (kalachnikov et drapeau salafiste, barbe longue et moustache rasée, turban blanc) qui fait oublier l’homme bleu qu’il a été au réseau utilisé pour la diffusion (Al Andalus, le canal de communication d’Al Qaîda), en passant par les éléments de langage. Bien sûr, le message est d’abord adressé à «la France et à ses alliés» contre lesquels il appelle «toute la communauté musulmane à faire face».

    «Mais il est surtout la preuve que Iyad Ag Ghali a signé une nouvelle alliance avec AQMI avec laquelle il avait pris ses distances pendant l’opération Serval, assure un cadre des services algériens. Ses hommes n’avaient rien tenté contre l’armée française, car il était pour un cessez-le-feu et négociait avec les Algériens qui l’ont écarté des négociations menées avec les autres groupes armés. Tous les indices montrent qu’il compte retourner la population du nord du Mali une fois que les négociations auront abouti avec Bamako.» Une autre source militaire malienne croit savoir que «s’il est toujours en contact avec les agents de terrain, toute liaison est rompue avec les Affaires étrangères algériennes qui n’ont pas apprécié le fait qu’il ne réponde pas aux différents appels de l’Algérie pour la libération des otages kidnappés par le Mujao à Gao en octobre 2012.

    L’exécution de l’un d’entre eux, Tahar Touati, par Abou Walid Sahraoui, n’a rien arrangé.» Un haut fonctionnaire du ministère malien de la Défense nuance : «Iyad est très en colère, car les Algériens avec lesquels il avait, depuis des années, des accords, ne lui font plus confiance depuis début 2013. Pour autant, il ne peut pas mordre la main qui nourrit sa famille. Il ne tentera rien contre l’Algérie, il ne leur viendra pas non plus en aide.»

    Indésirable

    Mais ceux qui le connaissent savent aussi qu’Alger, qui joue la transparence et ne peut plus se permettre d’inviter cet hôte indésirable, ne pourra pas se défaire de lui aussi facilement. Mohamed Ag Aharib, ex-membre d’Ançar Eddine, aujourd’hui porte-parole du Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad, estime que le leader islamiste est considéré «à tort» comme un terroriste. «Je le connais bien, je connais ses hommes et je peux vous dire qu’il est toujours possible de négocier avec eux. Il faudra compter avec lui, car sa légitimité aux yeux de la population de l’Azawad est intacte, quelle que soit l’issue des négociations.» Car cette vidéo tombe à un moment important du dialogue mené entre les groupes armés du nord du Mali et Bamako, décidé par la Déclaration d’Alger signée le 9 juin dernier et dont le prochain round se tiendra du 17 août au 11 septembre.

    Le MNLA, qu’il a dirigé à son retour d’Arabie Saoudite, ne veut plus entendre parler de lui. Le haut fonctionnaire malien de la Défense ajoute : «Iyad s’est également retourné contre le MNLA avec ses opérations de sabotage, ses attentats et ses kamikazes envoyés au cœur de Kidal. Pour lui, il n’est plus question de revendiquer un territoire pour en faire ‘‘un Etat’’. Il est convaincu qu’aujourd’hui la ‘‘guerre’’ est générale et les ennemis sont à l’intérieur comme à l’extérieur.» Si le rebelle touareg devenu émir n’a plus de soutien à attendre de la part du MNLA, d’Alger et même de la France qui lui reproche son manque de coopération pour libérer les otages, Iyad Ag Ghali n’a donc plus qu’Al Qaîda vers qui se tourner pour garder son influence. «Ce contexte arrange l’organisation terroriste qui se sent menacée par Daesh et entend montrer que c’est elle qui a le plus d’hommes au Sahel, relève un Algérien proche des mouvements islamistes.

    Et pour cela, AQMI a besoin d’Ançar Eddine, qui reste la première force dans la région avec près de 800 hommes contre 700 pour Al Qaîda.» Dans son message, Iyad Ag Ghali proclame d’ailleurs clairement son soutien aux «émirats islamistes dans le monde», ce qui fait penser à Diarra Diallo, militaire malien, «que les sources occidentales qui nous ont confirmé ses connexions avec Boko Haram, le Mujao et AQMI ont raison.» Et, plus alarmiste, de prévenir : «Iyad ne sort pas de sa cachette, il est là pour affirmer sa position et lancer aux partenaires du Mali qu’il est temps de le prendre au sérieux et de le prendre en compte car il représente un danger pour leurs intérêts.»


    H. Faten, Mel. M. et Aziz M.
    ELWATAN
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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    • #3
      L’histoire de Iyad Ag Ghali a créé de la méfiance, mais l’opération Serval a obligé Paris et Alger à travailler ensemble. Un lien inédit s’est créé entre services de renseignements français et algériens.
      bla bla de journalises drsistes qui veulent noyer le poisson

      avant de démettre CHADLI , les services algériens avaient sollcité l'aval de Paris et depuis la collaboration entre les agents des DAF et leurs patrons s'est développée avec en particulier la délégation de dizaines de policiers en France chargés des écoutes téléphoniques des Algériens suspects. Le DRS quant à lui , outre les rapports classique , a durant la décennie noire vu MEDIENE déléguer régulièrement le général SMAIN à Paris pour faire le point et décider de la guerre menée contre les "terroristes". La repression des contestaires des génocidaires se réalise , plus que jamais depuis BOUTEFLIKA , avec l'appui des services français.

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