«Je suis en colère, j’ai la rage contre les jeunes algériens d’aujourd’hui qui ont perdu leur sérieux et ne cherchent que des histoires sans lendemain. Nous ne sommes pas aux États-Unis, ni en France ou en Espagne, nous sommes en Algérie. Notre société maghrébine, musulmane, conservatrice, très à cheval sur les principes ne tolère pas qu’un homme et une femme puissent entretenir des relations sexuelles en dehors des liens sacrés du mariage et pourtant, il ne reste rien de ces principes jugés désuets par la jeune génération. Je vous explique l’origine de ma colère et je suis vraiment loin d’exagérer. Je suis une jeune fille algérienne âgée de 28 ans, je commence à croire que je finirais vielle fille si je ne me dépêche pas de trouver un mari et pour trouver ce précieux mari il faut passer, aujourd’hui, par une case que je n’apprécie pas, celle de renoncer à toutes mes valeurs. Mais, comment voulez-vous que je fasse quand nos jeunes d’aujourd’hui exigent de la nana avec qui ils désirent sortir de leur offrir plus que ce qu’elle est censée donner en dehors des liens légitimes de l’union sacrée ? Je ne suis pas à mon premier rancard et croyez-moi, à chaque fois, je tombe sur des salauds au sens propre du terme. Au départ, ils vous font croire à leur sérieux, qu’ils cherchent la femme de leur vie et qu’ils sont prêts à fonder un foyer, mais dès que vous commencez à les fréquenter, vous découvrez que tout n’est qu’illusion et mensonge. Les moins audacieux attendent jusqu’au troisième rencard pour vous voler un baiser, les plus pressés commencent dès le premier rendez-vous à vous signifier qu’ils attendent de vous plus qu’une simple sortie amicale. Non, mais je rêve ou quoi ? Le mec vous paye une pizza et, à la sortie du restaurant, vire vers la forêt de Ben Aknoun ou à Sidi Fredj pour que vous le payer, en retour, «en nature ». Mais quel culot ? Ce n’est pas parce que nous cherchons des maris que nous sommes prêtes à coucher avec le premier venu. Le pire dans tout cela est que quand vous vous abstenez à répondre aux avancés peu courtoises de monsieur, il vous accuse de ne pas être une fille moderne. Depuis quand la modernité signifie-t-elle facilité et absence de mœurs ? Depuis quand une femme moderne doit se conduire en dévergondée pour se marier ? Quelle horreur ? Une fille qui préserve sa dignité, qui passe son honneur en priorité, qui croit en l’amour et refuse d’être associée à un objet sexuel est une personne démodée à leur yeux ? Alors, si pour me marier, je dois devenir la putain d’un tel ou un tel jusqu’à ce que je tombe sur le bon prétendant, non merci, je préfère rester vieille fille. Je ne veux pas me conduire de façon légère même si je suis condamnée à demeurer seule, car nos jeunes aujourd’hui n’hésitent pas à vous balancer à la figure, dès que vous refuser leurs avances : « je dois bien savoir si t’es un bon coup ou pas ». Non, mais c’est incroyable de voir que pour réussir à trouver un homme en Algérie, il faudrait coucher avec le maximum, histoire de tester ses compétences dans le domaine. Je trouve absurde la situation dans laquelle nous nous trouvons. Nous sommes perçus comme des filles faciles en quête d’aventures, alors que nous nous cherchons qu’un mari digne pour fonder un foyer et avoir des enfants.» Meriem, 28 ans.
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