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100 tonnes saisies en six mois en Algérie

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  • 100 tonnes saisies en six mois en Algérie

    Le cannabis, la nouvelle arme du Maroc


    Des femmes cultivant le cannabis dans le Rif marocain

    Un rapport de l’Office des Nations unies pour la lutte contre la drogue et la toxicomanie affirme que le Maroc est le plus grand producteur et exportateur de cannabis au monde.


    Ce qui n’était que de simples soupçons est confirmé par les chiffres. La quasi-totalité de la drogue qui transite par l’Algérie provient du Maroc, classé désormais, par l’Office des Nations unies pour la lutte contre la drogue, premier fournisseur mondial en la matière. Les chiffres dévoilés, hier, par le directeur général par intérim de l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie, Mohamed Benhalla, donnent le tournis.

    «Au total, 95 592,973 kg de résine de cannabis ont été saisis durant les six premiers mois de l’année en cours, contre 70 202,043 kg durant la même période de 2013», a-t-il dit dans un entretien à l’agence officielle APS. «La quantité saisie de résine de cannabis durant le premier semestre de l’année 2014 en comparaison avec la même période de 2013 a augmenté de 36%», a-t-il précisé.

    Selon le même responsable, ce bilan englobe également 1191,126 grammes de cocaïne saisis durant les six premiers mois de 2014, contre 217,778 g à la même période de 2013, ainsi que la découverte et l’éradication de 2060 plants de cannabis et 7470 plants d’opium. Mais Mohamed Benhalla ne s’arrête pas là. Il précise que «toute la quantité de résine de cannabis saisie provient du Maroc». Une affirmation qui confirme, au moins, que les soupçons qui ont toujours été portés sur le royaume du Maroc ne sont pas une pure invention des médias ou des autorités algériennes.

    Car la réputation du Maroc comme pays producteur et exportateur de drogue est bien établie ; elle vient d’être confirmée par un rapport de l’Office des Nations unies pour la lutte contre la drogue et la toxicomanie qui explique, en gros, que le Maroc est le premier producteur mondial de résine de cannabis.

    La drogue, seule arme…

    Mettre fin à la vente et au trafic de stupéfiants a été une des exigences principales de l’Algérie lors des négociations autour de l’ouverture de la frontière terrestre. Un point que les autorités marocaines refusent d’aborder sous cet angle. Ces dernières utilisent même le commerce de drogue comme moyen d’agression contre l’Algérie.

    Ayant perdu tous les moyens de pression sur l’Algérie, le Maroc recourt à cette redoutable arme qu’est le cannabis pour droguer un maximum de jeunes Algériens, déjà mis à l’épreuve par les difficultés d’accès à l’emploi et au logement. Si les Américains attaquent leurs adversaires avec des drones et des moyens de renseignement sophistiqués, le Maroc n’a donc pas trouvé mieux que de laisser passer des escadrons entiers de vendeurs de drogue. Les chiffres annoncés par les services de sécurité prouvent que d’énormes quantités sont interceptées, alors que des dizaines d’autres kilos réussissent à traverser la frontière.

    Malgré les déclarations de bonnes intentions, il est difficile de ne pas voir en cette politique marocaine une attitude belliqueuse. Surtout que la culture de l’opium, comme c’est également le cas des autres drogues, se fait à ciel ouvert, ce qui facilite la neutralisation de ses promoteurs.
    Ce que les Marocains ne font pas. Il est vrai que cette place, peu glorieuse, qu’occupe le Maroc n’est pas nouvelle. Elle s’apparente à la réaction d’une bête blessée suite à sa perte de vitesse dans la région. Et puis, c’est vraisemblablement la seule arme encore entre les mains du makhzen, qui commence à être inquiété par une population à qui aucune alternative n’est présentée.

    Le Cannabis représente 10% du PIB marocain

    Le Maroc est le principal producteur mondial de cannabis avec plus de 38 000 tonnes en 2012, loin devant le Mexique (12 166 tonnes), d’après le dernier rapport, paru fin juin, de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC). Les surfaces cultivées sont estimées à 52 000 hectares contre 47 000 en 2011. Il y a dix ans, les superficies consacrées à la culture du cannabis étaient de 130 000 ha.

    Ces données sur les superficies cultivées de cannabis ont été fournies par le gouvernement marocain, alors que l’ONUDC n’a plus été autorisé par le Maroc à effectuer d’enquête sur le terrain depuis 2005, lorsqu’il avait évalué cette superficie à 72 500 hectares. Si les surfaces cultivées ont été certainement réduites sous la pression de l’Union européenne, le trafic n’a jamais cessé.

    Au royaume chérifien, plus de 800 000 personnes vivent de la culture du cannabis dont les ventes annuelles sont estimées à 10 milliards de dollars, une somme qui correspond à 10% du PIB marocain. Selon l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime, les exportations marocaines de résine de cannabis s’élèveraient à 114 milliards de dirhams par an (soit 13,5 milliards de dollars).

    Destinée principalement aux marchés européen et africain, la production de cannabis est concentrée dans le nord du pays, dans les montagnes du Rif, une région berbère réputée pour sa dissidence envers le palais et qui affiche les taux de pauvreté les plus élevés du royaume.

    Ce rapport publié par l’ONUDC corrobore celui élaboré en mars dernier par l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS), un groupe d’experts indépendants associé à l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

    Les récents chiffres de cet organisme mondial indiquent que 72% de la quantité de résine de cannabis saisie dans le monde proviennent du Maroc. Dans son rapport, l’OICS avait mis l’accent sur l’ampleur des coûts économiques et sociaux de l’abus de drogue du point de vue de la santé, de la sécurité publique et de la criminalité.

    Le rapport de l’OICS avait alors indiqué que l’Afrique du Nord, l’Algérie en tête, représentait la sous-région de l’Afrique qui enregistre les plus grandes saisies de résine de cannabis provenant du Maroc, estimant aussi qu’un tiers de la résine produite au Maroc transite par les pays de la région du Sahel. Face à un phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur, la classe politique marocaine a relancé le débat sur la nécessité d’une légalisation sur la culture du cannabis à des fins thérapeutiques et industrielles.

    Deux formations politiques, à savoir l’Istiqlal et le Parti de l’authenticité et de la modernité, proches du palais royal, ont déposé des projets de loi au Parlement pour sa dépénalisation. Le débat avait été lancé pour la première fois en 2008 par la Coalition marocaine pour l’utilisation du cannabis à des fins médicinales et industrielles.

    A l’indépendance du Maroc, en 1956, Mohammed V, le grand-père de l’actuel monarque, avait permis la plantation de kif dans le Rif par décret royal pour éviter l’importation de cigarettes françaises. H. L.
    source elwatan
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