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L'impossible visa d'un hôtelier de Bourg-en-Bresse

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  • L'impossible visa d'un hôtelier de Bourg-en-Bresse

    Peut-être que pour avoir un visa pour la France, il faut être chômeur, toucher les aides sociales ou bien être analphabète...
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    Propriétaire depuis 1992 d'un établissement dont il acquitte les charges, un Algérien se voit refuser le droit de revenir en France.

    Aomar Azouaou répète souvent qu'il n'est «pas un sans-papiers comme les autres». Kabyle de 55 ans, il vit en Algérie mais possède un hôtel-restaurant en France, à Bourg-en-Bresse, dans l'Ain. L'établissement possède 23 chambres, il fonctionne bien, et la préfecture lui envoie de temps en temps des demandeurs d'asiles qu'elle ne parvient plus à loger. Aomar Azouaou a trois salariés, il paie des impôts en France, ainsi que des charges sociales et des taxes foncières. Mais par l'un de ces chassés-croisés ubuesques que l'administration réserve souvent aux étrangers, il n'a pas le droit de venir en France, même pour une réunion d'actionnaires de sa société ou des travaux à superviser dans l'hôtel.

    Carte de séjour. Expert géomètre auprès des tribunaux algériens, il a acheté son hôtel à Bourg en juillet 1992, avec un associé. Celui-ci est resté en France comme gérant, et Aomar Azouaou a fait durant quelques années des allers et retours, tout à fait légalement. La préfecture lui avait attribué une carte de séjour d'un an en tant que commerçant. Renouvelable trois fois, ce titre permet ensuite d'obtenir une carte de séjour de dix ans. Mais, à partir de 1994, Aomar Azouaou est resté en Algérie. «J'ai connu là-bas de sérieux souci, explique-t-il.

    Mon cabinet d'expertise a subi des menaces de groupes qui voulaient le racketter. J'ai dû déménager. Pendant toute cette période, j'ai mis mes enfants à l'abri et, pour l'hôtel, je me suis reposé sur mon associé.» Une fois la situation calmée, il a voulu reprendre ses affaires en main et a effectué une première demande de visa de court séjour, à titre professionnel, auprès du consulat général de France à Alger. Il n'a pas obtenu de réponse. Il a alors fait d'autres demandes, sans plus de succès. Alors, à partir de 2003, il a demandé et obtenu des visas auprès de l'ambassade d'Espagne. Il est ainsi revenu en Europe, et a pu se rendre en France tout à fait légalement, grâce à ces visas régis par la convention européenne de Schengen.

    A l'occasion de l'un de ces voyages, il a demandé à la préfecture de l'Ain un certificat de résidence d'un an avec la mention «commerçant», comme il avait avant. Mais sa requête a été rejetée. Le préfet lui a indiqué que, pour effectuer cette demande, il devait posséder un visa de long séjour (d'une durée supérieure à trois mois), délivré en Algérie par le consulat.
    Aomar Azouaou ne s'est pas découragé. Il est retourné en Algérie et a demandé ce visa de long séjour, en janvier 2004. Il a rassemblé tous les papiers nécessaires, donné un extrait de casier judiciaire vierge, et rédigé un chèque, que la trésorerie française a encaissé, avant l'examen du dossier. Les visas de long séjour coûtent 99 euros, et, même si la demande est rejetée, l'argent n'est pas remboursé.

    Le consulat général précise qu'il s'agit d'une décision européenne, appliquée par la France depuis le 1er janvier 2003. Aomar Azouaou a ainsi laissé plusieurs chèques, de 30,5 à 99 euros pour des demandes de court ou long séjour. Mais, à chaque chèque encaissé, les services du consulat ne se sont même pas donné pas la peine de lui répondre. «Le consulat n'étant pas en mesure de renseigner le demandeur sur l'état d'avancement des dossiers introduits, il est inutile de téléphoner ou d'envoyer des télécopies ou des télex», assènent les services.


    Visa grec. Aomar Azouaou a fini par se fâcher. Des travaux importants sont prévus dans son établissement : il veut le transformer en logement social, et un nouvel hôtel, de 26 chambres, sera construit à côté. Il a retraversé la Méditerranée cet été, avec un visa grec, cette fois. «Le comble, peste-t-il, c'est d'être obligé d'en passer par là alors que je paye tous les ans des impôts sur le revenu en France. Je comprends les craintes de votre pays, mais moi je ne veux pas m'installer chez vous. Je veux seulement circuler librement pour la bonne marche de mon commerce.»

    Il a fini, sur les conseils de la Cimade, une association oecuménique, par prendre un avocat, qui a écrit au préfet de l'Ain et au consulat de France à Alger, voilà un mois, pour leur demander des explications. Il n'a pas obtenu de réponse pour l'instant.

    Par Olivier BERTRAND
    2 novembre 2006 Libération
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

  • #2
    ces chassés-croisés ubuesques que l'administration réserve souvent aux étrangers
    Oui c'est tout à fait exact.

    Vous aurez constaté à travers ce cas particulier, le grand pouvoir que détient le consulat de France sur la délivrance des visas renforcé par les directives Sarkosy. Même ce monsieur qui justifie parfaitement de sa situation pour circuler ne reçoit pas de réponse...

    Devoir prendre un avocat pour avoir ce visa...

    En fait, contrairement à ce qu'on pense, de l'intérieur le macanisme est simple. Ils délivre un visa en essayant (par l'appréciation d'un dossier, d'un profil) de savoir si la personne pourrait vouloir s'établir en France c'est ce qu'il est désigné par "le risque migratoire".

    L'application stricte de cette politique aboutit à des abus comme en témoigne l'article.

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    • #3
      la diplomatie algerienne a raison sur le sujet du traite d'amitie

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