Une soirée inoubliable avec Sayed Nasrallah (1) L’équipe du site Ils se sont rendus à quatre chez Sayed Nasrallah de l’équipe du journal libanais al-Akhbar. Son rédacteur en chef Ibrahim al-Amine, ses chroniqueurs Hassan Olleik, Wafic Kanso, et chroniqueuse aussi, Maha Zaraket.
Ils sont restés 5 heures chez lui. Après l’avoir interviewé, il les a gardés au diner. Et puis ce fut une soirée jusqu’à l’aube.
« Ce fut une soirée inoubliable », ont-ils confié pour notre confrère al-Ahed news. Ils semblaient aussi confus que fascinés. « Son apparition n’est comparable à aucune des autres personnages », assurent-ils, à l’unanimité.
Ce n’est pas le même homme
« Il est d’une grande modestie voire d’une grande timidité... il parait si bon... il a veillé à faire notre connaissance un à un,..., il a été d’une grande gentillesse. Durant l’interview, il émaillait la discussion de blagues et de plaisanteries », décrit Kanso.
Dans son article sur les conditions qui ont entouré cette rencontre, Kanso constate que Sayyed Nasrallah distribue ses regards équitablement à ses hôtes. « Il parait beaucoup plus jeune que sur l’écran d’al-Manar ... à la recherche de son doigt qui énerve plus d’un, tu trouves des mains d’une blancheur éclatante. Et lorsque tu entends sa voix si calme tu te demandes si c’est le même homme qui enflamme son public ».
C’est en se penchant sur la personnalité de secrétaire général du Hezbollah, sur les changements qui l’ont marqué, ses habitudes et son comportement, et en rapportant ses révélations sur la guerre du Liban 2006, et son analyse de celle de Gaza 2014 que le journal a voulu fêter la huitième commémoration de la victoire de la résistance contre Israël de juillet 2006.
La raison qui contrôle tout
« La particularité de Sayed Nasrallah pour ceux qui l’ont suivi, méticuleusement, est l’ampleur des changements qui ont affecté sa réflexion, la façon dont il conçoit les évènements, comment il se comporte avec eux en toute quiétude, comment il contrôle avec sa raison tout son système nerveux ... Jamais son cœur n’est lésé, jamais sa foi en la destinée divine n’est ébranlée », apprécie Ibrahim al-Amine.
Il poursuit en s’interrogeant : « est-ce que les gens savent ce que veut dire que cet homme ne ment jamais,... ,qu’il plaisante, flatte et absorbe tout sans jamais contrecarrer ses convictions,..., le fait qu’il reste sur ses deux pieds alors que les gens lui dressent l’icône d’un homme suspendu au ciel, le fait que ni la corruption, ni l’orgueil, ni la vanité, ni le mensonge, ni la artifice n’osent approcher sa raison et son cœur.»
« Il est vrai que sa sacralisation est la chose qui l’a le plus lésé, pour son passé et son présent, mais cette aura n’a nullement affecté ses convictions, ni ses calculs. Elle s’est transformée en un véritable fardeau », considère Amine qui interroge de nouveau les gens : «les gens savent-il à quel point il appréhende vexer les sentiments des autres, qu’il s’agisse d’individus ou de groupes, lorsque ses paroles ont été violentes ou dures ».
Le seul qui détient le secret
Amine dévoile que depuis que Sayed Nasrallah a été désigné à la tête du Hezbollah, en 1993, il a édifié autour de lui un mécanisme d’action, et s’est encadré d’équipes d’assistants et d’employés, d’une grande complexité.
« Malgré l’expansion populaire, organisationnelle, militaire, sécuritaire et matérielle que le Hezbollah a connue durant un quart d’un siècle, il n’en demeure pas moins un monde totalement inconnu aussi bien aux plus proches qu’aux plus lointains. Ce monde-là, seul Sayed en détient le secret », ajoute Amine.
A la question qu’il pose, où se trouve Sayed Nasrallah ces jours-ci, sur l’échiquier politique, Amine se charge de répondre : « il suit le dossier de la résistance eu Liban, celui du Liban dans toutes ses ramifications, il se trouve au cœur des décisions qui brosseront l’avenir du conflit avec Israël, il se trouve aussi au cœur de la décision qui décidera l’avenir de la Syrie. Il est désormais au cœur de l’échiquier irakien et dans celui, très sensible, qui entoure la péninsule arabe ».
Et Amine de conclure dans tout cela : « il ne cesse de répéter sa foi en la certitude que nous allons vers la victoire ».
Guerre 2006 : emprisonner des militaires
Dans les autres articles d’alAkhbar , Sayed Nasrallah révèle certains dessous de l’opération d’emprisonnement des deux soldats israéliens le 12 juillet 2012 qui avait alors pour but d’obtenir en échange la libération des détenus libanais dans les geôles israéliennes et dont la riposte israélienne a été son offensive contre le Liban.
« L’opération a été exécutée plusieurs mois après la prise de décision au sein du Conseil jihadiste que je préside... plusieurs tentatives ont été tentées au cours desquelles nos frères sont à plusieurs reprises rentrés dans la région voire en Palestine occupée. Ils embusquaient en attendant le moment propice. .. Nous voulions à tout prix emprisonner des militaires et non des colons pour ne pas qu’on dise qu’on a enlevé des civils », a-t-il relaté.
Le rôle du secrétaire général
Dans des cas pareils, comment se comporte le numéro un du Hezbollah, quel sont son rôle et ses prérogatives, telle a été la question suivante.
« Le secrétaire général est la partie qui prend les décision dans la gestion de l’action jihadiste. Bien sûr, il ne commande pas directement les unités jihadistes et combattives sur le terrain. Il ne dirige pas les opérations dans le sens technique du mot...
c’est le commandement jihadiste, c’est-à-dire les assistants jihadistes qui le font tout en suivant avec le secrétaire général. La raison en est que les politiques dessinées par le choura (conseil consultatif) sont chez lui. Il a été chargé avec une certaine marge d’action et il connait bien la situation jihadiste et les moyens disponibles et la situation politique.
Donc le secrétaire général est la partie qui prend décision même dans les questions opérationnelles, il le fait en consultant voir parfois en s’entendant avec les membres du conseil jihadiste.
Par exemple les régions que nous bombardons à l’intérieur de la Palestine occupée, c’est à nous de les décider lesquelles et les responsables jihadistes sont chargés d’exécuter en coordonnant entre les différentes unités d’artillerie, de missiles... lorsque nous disons que nous sommes entrés dans la phase de Haïfa, cela relève aussi de la décision. L’armement que nous devons utiliser relève aussi de la décision comme le fait d’avoir bombardé la frégate israélienne Saer 5 ...
Pourquoi cela relève-t-il de la décision, et bien parce que chaque démarche a ses propres conséquences.
Lorsque nous utilisons pour la première fois un armement, cela veut dire que le conseil jihadiste a décidé de le dévoiler. Par la suite, le recours à cet armement devient exécutoire et ne relève plus du cercle de la pris de décision...
Ils sont restés 5 heures chez lui. Après l’avoir interviewé, il les a gardés au diner. Et puis ce fut une soirée jusqu’à l’aube.
« Ce fut une soirée inoubliable », ont-ils confié pour notre confrère al-Ahed news. Ils semblaient aussi confus que fascinés. « Son apparition n’est comparable à aucune des autres personnages », assurent-ils, à l’unanimité.
Ce n’est pas le même homme
« Il est d’une grande modestie voire d’une grande timidité... il parait si bon... il a veillé à faire notre connaissance un à un,..., il a été d’une grande gentillesse. Durant l’interview, il émaillait la discussion de blagues et de plaisanteries », décrit Kanso.
Dans son article sur les conditions qui ont entouré cette rencontre, Kanso constate que Sayyed Nasrallah distribue ses regards équitablement à ses hôtes. « Il parait beaucoup plus jeune que sur l’écran d’al-Manar ... à la recherche de son doigt qui énerve plus d’un, tu trouves des mains d’une blancheur éclatante. Et lorsque tu entends sa voix si calme tu te demandes si c’est le même homme qui enflamme son public ».
C’est en se penchant sur la personnalité de secrétaire général du Hezbollah, sur les changements qui l’ont marqué, ses habitudes et son comportement, et en rapportant ses révélations sur la guerre du Liban 2006, et son analyse de celle de Gaza 2014 que le journal a voulu fêter la huitième commémoration de la victoire de la résistance contre Israël de juillet 2006.
La raison qui contrôle tout
« La particularité de Sayed Nasrallah pour ceux qui l’ont suivi, méticuleusement, est l’ampleur des changements qui ont affecté sa réflexion, la façon dont il conçoit les évènements, comment il se comporte avec eux en toute quiétude, comment il contrôle avec sa raison tout son système nerveux ... Jamais son cœur n’est lésé, jamais sa foi en la destinée divine n’est ébranlée », apprécie Ibrahim al-Amine.
Il poursuit en s’interrogeant : « est-ce que les gens savent ce que veut dire que cet homme ne ment jamais,... ,qu’il plaisante, flatte et absorbe tout sans jamais contrecarrer ses convictions,..., le fait qu’il reste sur ses deux pieds alors que les gens lui dressent l’icône d’un homme suspendu au ciel, le fait que ni la corruption, ni l’orgueil, ni la vanité, ni le mensonge, ni la artifice n’osent approcher sa raison et son cœur.»
« Il est vrai que sa sacralisation est la chose qui l’a le plus lésé, pour son passé et son présent, mais cette aura n’a nullement affecté ses convictions, ni ses calculs. Elle s’est transformée en un véritable fardeau », considère Amine qui interroge de nouveau les gens : «les gens savent-il à quel point il appréhende vexer les sentiments des autres, qu’il s’agisse d’individus ou de groupes, lorsque ses paroles ont été violentes ou dures ».
Le seul qui détient le secret
Amine dévoile que depuis que Sayed Nasrallah a été désigné à la tête du Hezbollah, en 1993, il a édifié autour de lui un mécanisme d’action, et s’est encadré d’équipes d’assistants et d’employés, d’une grande complexité.
« Malgré l’expansion populaire, organisationnelle, militaire, sécuritaire et matérielle que le Hezbollah a connue durant un quart d’un siècle, il n’en demeure pas moins un monde totalement inconnu aussi bien aux plus proches qu’aux plus lointains. Ce monde-là, seul Sayed en détient le secret », ajoute Amine.
A la question qu’il pose, où se trouve Sayed Nasrallah ces jours-ci, sur l’échiquier politique, Amine se charge de répondre : « il suit le dossier de la résistance eu Liban, celui du Liban dans toutes ses ramifications, il se trouve au cœur des décisions qui brosseront l’avenir du conflit avec Israël, il se trouve aussi au cœur de la décision qui décidera l’avenir de la Syrie. Il est désormais au cœur de l’échiquier irakien et dans celui, très sensible, qui entoure la péninsule arabe ».
Et Amine de conclure dans tout cela : « il ne cesse de répéter sa foi en la certitude que nous allons vers la victoire ».
Guerre 2006 : emprisonner des militaires
Dans les autres articles d’alAkhbar , Sayed Nasrallah révèle certains dessous de l’opération d’emprisonnement des deux soldats israéliens le 12 juillet 2012 qui avait alors pour but d’obtenir en échange la libération des détenus libanais dans les geôles israéliennes et dont la riposte israélienne a été son offensive contre le Liban.
« L’opération a été exécutée plusieurs mois après la prise de décision au sein du Conseil jihadiste que je préside... plusieurs tentatives ont été tentées au cours desquelles nos frères sont à plusieurs reprises rentrés dans la région voire en Palestine occupée. Ils embusquaient en attendant le moment propice. .. Nous voulions à tout prix emprisonner des militaires et non des colons pour ne pas qu’on dise qu’on a enlevé des civils », a-t-il relaté.
Le rôle du secrétaire général
Dans des cas pareils, comment se comporte le numéro un du Hezbollah, quel sont son rôle et ses prérogatives, telle a été la question suivante.
« Le secrétaire général est la partie qui prend les décision dans la gestion de l’action jihadiste. Bien sûr, il ne commande pas directement les unités jihadistes et combattives sur le terrain. Il ne dirige pas les opérations dans le sens technique du mot...
c’est le commandement jihadiste, c’est-à-dire les assistants jihadistes qui le font tout en suivant avec le secrétaire général. La raison en est que les politiques dessinées par le choura (conseil consultatif) sont chez lui. Il a été chargé avec une certaine marge d’action et il connait bien la situation jihadiste et les moyens disponibles et la situation politique.
Donc le secrétaire général est la partie qui prend décision même dans les questions opérationnelles, il le fait en consultant voir parfois en s’entendant avec les membres du conseil jihadiste.
Par exemple les régions que nous bombardons à l’intérieur de la Palestine occupée, c’est à nous de les décider lesquelles et les responsables jihadistes sont chargés d’exécuter en coordonnant entre les différentes unités d’artillerie, de missiles... lorsque nous disons que nous sommes entrés dans la phase de Haïfa, cela relève aussi de la décision. L’armement que nous devons utiliser relève aussi de la décision comme le fait d’avoir bombardé la frégate israélienne Saer 5 ...
Pourquoi cela relève-t-il de la décision, et bien parce que chaque démarche a ses propres conséquences.
Lorsque nous utilisons pour la première fois un armement, cela veut dire que le conseil jihadiste a décidé de le dévoiler. Par la suite, le recours à cet armement devient exécutoire et ne relève plus du cercle de la pris de décision...
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