Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Vous voulez être la chienne de l'Oncle Sam ? Vous en paierez le prix !

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Vous voulez être la chienne de l'Oncle Sam ? Vous en paierez le prix !

    The Saker
    legrandsoir.info
    ven., 15 août 2014
    Je fais juste une courte pause, depuis ma vie dans le « monde réel », afin de commenter les nouvelles du jour, qui sont d'importance : la Russie lance un embargo total de 12 mois sur l'importation de bœuf, porc, fruits et légumes, volaille, poisson, fromage, lait et produits laitiers en provenance de l'Union européenne, des États-Unis, de l'Australie, du Canada et du Royaume de Norvège. La Russie met également en place une interdiction de son espace aérien aux compagnies aériennes européennes et américaines qui survolent la Russie pour se rendre en Asie orientale, à savoir, dans la Région Asie-Pacifique, et envisage de modifier ce que l'on appelle les points d'entrée et de sortie de l'espace aérien russe pour les vols réguliers et les charters européens.

    En outre, la Russie est prête à revoir les règles d'utilisation des routes transsibériennes, et mettra également fin aux discussions avec les autorités aériennes américaines sur l'utilisation des routes de Sibérie. Enfin, à partir de cet hiver, il se peut que nous révoquions les droits supplémentaires accordés par les autorités aériennes russes au-delà de ce que prévoyaient les accords précédents. C'est un développement tellement intéressant et important qu'il nécessite une analyse beaucoup plus subtile que le simple calcul brut de ce que cela pourrait coûter à l'Union Européenne ou aux États-Unis. Je ne vais pas tenter un tel calcul, mais je tiens en revanche à souligner les éléments suivants :

    Tout d'abord, il s'agit d'une réponse typiquement russe. Il y a une règle de base que chaque enfant russe apprend à l'école, dans les combats de rue, dans l'armée ou ailleurs : ne jamais promettre et de ne jamais menacer ; agir et c'est tout. Contrairement aux politiciens occidentaux qui ont passé des mois à brandir des menaces de sanctions, les Russes se sont contentés de dire, de manière plutôt vague, qu'ils se réservaient le droit de répondre. Et puis, BANG !, cet embargo étendu et ambitieux qui, contrairement aux sanctions occidentales, aura un impact majeur sur l'Occident, mais bien davantage encore sur la Russie (plus à ce sujet dans un instant). Cette technique du « pas de mots, seulement de l'action » est conçue pour maximiser la dissuasion d'éventuels actes hostiles : puisque les Russes se gardent d'expliciter les mesures de représailles qu'ils pourraient être amenés à prendre, Dieu seul sait ce qu'ils feront ensuite ! :-) Pour couronner le tout, et augmenter le sentiment d'insécurité ainsi suscité, les Russes ont seulement fait savoir que c'était là les mesures dont ils avaient convenu, mais ils n'ont précisé ni quand elles seraient introduites, ni si c'était partiellement ou totalement, ni contre qui. Ils ont également fortement laissé entendre que d'autres mesures étaient à l'étude, c'est-à-dire dans les tuyaux.

    Deuxièmement, les sanctions sont merveilleusement ciblées. Les Européens ont agi comme des prostituées sans colonne vertébrale et sans cervelle dans toute cette affaire : ils ont été opposés à des sanctions contre la Russie dès le premier jour, mais ils n'ont pas eu le courage de le dire à l'oncle Sam, de sorte qu'à chaque fois ils ont fini par céder. Le message russe à la communauté européenne est simple : vous voulez être la chienne [NdT : ou la pute] de l'Oncle Sam ? Vous en paierez le prix ! Cet embargo va particulièrement mettre à mal l'Europe du Sud (Espagne, France, Italie, Grèce), dont la production agricole va souffrir grandement. Ces pays se trouvent également être les plus faibles de l'Union Européenne. En les frappant, la Russie va susciter le maximum de frictions - même si dans une certaine mesure, les frictions sont inévitables - à l'intérieur de l'Union Européenne sur la question des sanctions contre la Russie.

    Troisièmement, non seulement les transporteurs de l'Union Européenne seront désormais handicapés par des coûts et un temps de vol bien plus élevés sur le très important itinéraire Europe-Asie, mais il n'en sera pas de même des transporteurs asiatiques, ce qui confèrera à ces derniers un double avantage concurrentiel. Comment est-ce une façon de récompenser un côté tout en frappant l'autre ? L'Union Européenne a mis une compagnie aérienne russe en difficulté pour ses vols à destination de la Crimée (Dobrolet) et à cause de cela, c'est toute la communauté des compagnies aériennes de l'Union qui pourrait se trouver face à un énorme désavantage vis-à-vis de ses homologues asiatiques.

    Quatrièmement, la Russie a utilisé ces sanctions pour faire quelque chose de vital pour l'économie russe. Je m'explique : après l'effondrement de l'URSS, l'agriculture russe était en plein désarroi, et le bonhomme Eltsine n'a fait qu'empirer les choses. Les agriculteurs russes ne pouvaient tout simplement pas rivaliser avec les grosses entreprises du secteur agro-industriel avancé de l'Ouest, qui ont bénéficié d'énormes économies d'échelle, d'une recherche coûteuse et de haute technologie en matière de produits chimiques et biologiques, qui avaient une chaîne complète de production (souvent au sein de grandes exploitations) et une capacité de commercialisation d'une qualité supérieure. Le secteur agricole russe, lui, souffrait gravement, désespérément, d'un manque de barrières douanières et d'une absence de tarifs qui lui eussent permis d'être protégé des géants capitalistes occidentaux ; au lieu de cela, la Russie s'est astreinte volontairement à respecter les termes de l'OMC et finalement en est devenue membre. Aujourd'hui, la Russie utilise cet embargo total pour donner à l'agriculture russe un temps qui lui est absolument indispensable afin d'investir et de prendre une part beaucoup plus importante sur le marché russe. Gardez également à l'esprit que les produits russes sont sans OGM, et qu'ils ont beaucoup moins de conservateurs, d'antibiotiques, de colorants, d'exhausteurs de goût ou encore de pesticides. Comme de surcroit ils sont locaux, ils n'ont pas besoin, pour être mis sur le marché, d'utiliser le type de techniques de réfrigération/conservation qui font généralement que les produits ont un goût de carton. En d'autres termes, les produits agricoles russes ont bien meilleur goût, même si cela ne suffit pas pour être compétitifs. Cet embargo leur donne maintenant un puissant élan pour investir, se développer et conquérir des parts de marché.

    Cinquièmement, il y a 100 pays qui n'ont pas voté avec les États-Unis sur la Crimée. Les Russes ont déjà annoncé que ce sont les pays avec lesquels la Russie négociera pour leur fournir les produits qu'ils ne peuvent pas produire localement. Une belle récompense pour avoir tenu tête à l'Oncle Sam.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Sixièmement, petit mais savoureux : avez-vous remarqué que les sanctions adoptées par l'Union Européenne ont été mises en place pour trois mois seulement, et qu'« elles doivent être réexaminées » plus tard ? En introduisant un embargo de 12 mois, la Russie envoie également un message clair : qui, pensez-vous, va bénéficier de ce gâchis ?

    Septièmement, il est simplement faux de calculer que le pays X de l'Union Européenne exportait Y millions de dollars en Russie et d'en conclure que l'embargo russe va donc coûter Y millions de dollars au pays en question. Pourquoi est-ce une erreur ? Parce que la non-vente de ces produits va entraîner la création d'un surplus qui, à son tour, va nuire à la demande ou, si la production est réduite, affectera les coûts de production (économies d'échelle). En revanche, pour un pays hypothétique Z non-membre de l'Union Européenne, un contrat avec la Russie pourrait signifier assez d'argent pour investir, moderniser et devenir plus compétitif, non seulement en Russie, mais sur le marché mondial, y compris dans l'Union Européenne.

    Huitièmement, les pays baltes ont joué un rôle particulièrement agressif dans l'ensemble de l'affaire ukrainienne, et maintenant certaines de leurs industries les plus rentables (comme la pêche), qui étaient à 90 % dépendante de la Russie, devront fermer. Ces pays sont déjà en désordre, mais maintenant, ils vont aller encore plus mal. Encore une fois, le message qui leur est adressé est simple : vous voulez être la chienne de l'Oncle Sam ? Payez-en le prix !

    Neuvièmement, et c'est ce qui est vraiment important, ce qui se passe est un découplage progressif de la Russie d'avec les économies occidentales. L'Occident a rompu une partie des liens militaires, aérospatiaux et financiers, la Russie a rompu les liens monétaires, agricoles et industriels. Gardez à l'esprit que le marché US/UE est en train de couler, touché par des problèmes systémiques profonds et d'énormes difficultés sociales. En un sens, la comparaison parfaite est celle du Titanic, dont l'orchestre continuait à jouer de la musique tandis que les choses suivaient leur cours. Et bien, la Russie est comme un passager à qui l'on aurait dit que les autorités du Titanic avaient décidé de le débarquer à la prochaine escale. Bon, ma foi, c'est vraiment dommage, n'est-ce pas ?

    Dernier point, mais certainement pas le moindre, cette guerre du commerce, combinée avec la russophobie hystérique de l'Occident, réalise en faveur de Poutine une meilleure campagne de relations publiques que tout ce dont le Kremlin aurait pu rêver. Il suffit à ses préposés aux relations publiques de dire la vérité à la population russe : « nous avons fait les choses comme il fallait, nous avons joué exactement selon le manuel, nous avons fait tout notre possible pour désamorcer cette crise et tout ce que nous demandions, c'était : s'il vous plait, ne permettez pas le génocide de notre peuple en Novorossia ; et quelle a été la réponse de l'Occident à cela ? Cette campagne de haine démentielle, des sanctions contre nous et un soutien inconditionnel aux nazis génocidaires de Kiev ». De plus, étant quelqu'un qui suit attentivement les médias russes, je peux vous dire que ce qui se passe aujourd'hui ressemble beaucoup, pour paraphraser Clausewitz, à la « poursuite de la Seconde Guerre mondiale, mais par d'autres moyens » ; ou en d'autres termes, à une lutte jusqu'à la fin entre deux régimes, deux civilisations, qui ne peuvent coexister sur la même planète et qui sont bloquées dans une lutte à mort. Dans ces conditions, vous pouvez vous attendre à ce que le peuple russe n'en soutienne Poutine que davantage encore.

    En d'autres termes, dans un geste typique de judo, Poutine a utilisé à son avantage, et dans tous les domaines, l'élan pris par l'Occident dans sa campagne de dénigrement de la Russie et de dénigrement anti-Poutine : la Russie va en bénéficier économiquement et politiquement. Loin d'être menacé par une sorte de « Maidan nationaliste » cet hiver, le régime de Poutine sort renforcé par sa gestion de la crise (ses sondages sont plus élevés que jamais).

    Oui, bien sûr, les États-Unis ont montré qu'ils disposent d'un très large éventail de possibilités pour nuire à la Russie, en particulier grâce à un système de tribunaux (aux États-Unis et dans l'Union Européenne) qui est aussi subordonné à l'état profond des États-Unis que les tribunaux de la République populaire démocratique de Corée le sont à leur propre « Cher Leader » de Pyongyang. Et la perte totale du marché ukrainien (pour les importations et les exportations) affaiblira également la Russie. Temporairement. Mais à long terme, cette situation est extrêmement avantageuse pour la Russie.

    Dans l'intervalle, le Maidan brûle à nouveau, Andriy Parubiy a démissionné, les Ukies pilonnent les hôpitaux et les églises de Novorossia. Qu'y a-t-il de neuf ?

    Quant à l'Europe, elle est en état de choc et furieuse. Franchement, ma propre Schadenfreude [NdT : jubilation] ne connaît pas de limites, ce matin. Que ces non-entités arrogantes que sont Van Rompuy, Catherine Ashton, Angela Merkel ou José Manuel Barroso se débrouillent avec la tempête de m*** que leur bêtise et leur veulerie ont créé.

    Aux Etats-Unis, Jen Psaki a l'air persuadée que la région d'Astrakhan est à la frontière ukrainienne, tandis que le ministère de la Défense russe envisage « d'ouvrir des comptes spéciaux sur les réseaux sociaux et les ressources d'hébergement vidéo afin que le Département d'Etat américain et le Pentagone soient en mesure de recevoir des informations impartiales sur les actions de l'armée russe ».

    Est-ce que tout cela sera suffisant pour suggérer aux dirigeants de l'Union Européenne qu'ils ont misé sur le mauvais cheval ?
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

    Commentaire


    • #3
      Pour completer le tableau

      La Russie et la Chine évinceront le dollar en menant les transactions en monnaies nationales

      La Voix de la Russie
      Aujourd'hui, 13:46



      Par La Voix de la Russie | Moscou et Pékin facilitent les relations commerciales mutuelles sur le fond des sanctions économiques. La Banque centrale de Russie et la Banque populaire de Chine se sont mises d’accord sur l’organisation des échanges financiers (des swaps) en roubles et en yuans. Il s’agit des transactions qui prévoient simultanément l’achat et la vente d’une monnaie en échange de la monnaie d’un autre pays.

      Le projet d'accord sur les swaps a enfin été coordonné par les gouvernements des deux pays. Cependant la Banque centrale de Russie et la Banque populaire de la RPC n’ont fait aucun commentaire sur le volume éventuel des swaps en monnaies nationales. Et elles n’ont pas donné la date du lancement de ce programme. Pourtant, ce qui est évident, c’est que les deux pays vont faire tout leur possible pour ne pas s’entraîner dans des procédures formelles trop longues avant la signature de l’accord. Car les régulateurs ont déjà donné leur feu vert, ce qui permettra aux sociétés russes d’avoir l’accès au renminbi (yuan chinois). Quant à leurs partenaires chinois, ils auront également un accès direct au rouble russe.

      Cet accord entre les régulateurs russe et chinois est également un signal pour les Etats-Unis, qui montre que la Russie et la Chine construisent un nouveau modèle de collaboration sur le fond des sanctions, et ce modèle leur permettra de se passer du dollar américain.

      « Le renforcement de la pression de la part des pays occidentaux sur la Russie suscite naturellement l’élargissement des relations financières et commerciales de Moscou avec d’autres pays, et en premier lieu avec les pays d’Asie »,

      analyse Sergueï Khestanov, administrateur délégué du groupe de société Alor.

      « Un accord pour une durée de 30 ans sur la livraison du gaz russe en Chine a été conclu en mai dernier. Et après la signature de ce contrat, il est devenu évident que le vecteur des intérêts économiques de la Russie est en train de se déplacer progressivement des pays occidentaux vers les pays orientaux. Cela ne peut ne pas déplaire aux pays occidentaux ».

      Les sanctions des pays occidentaux contre la Russie avec sa position sur l’Ukraine ont déjà fait remonter le pouvoir financier du yuan chinois auprès des sociétés russes, alors que la monnaie chinoise bénéficiait d’une grande confiance sur le marché financier.

      En juillet, le volume des transactions « yuan-rouble » a fait un bond de 52% comparé au mois de juin. Et le 31 juillet dernier le binôme yuan-rouble a montré le meilleur résultat de toute son histoire des cotations à la Bourse de Moscou. Selon le chercheur de l’Institut de l’économie mondiale et des relations internationales (IMEMO) de l’Académie des sciences de Russie Alexandre Salitski, cette tendance ne fera que s’atténuer à l’avenir.

      « Nous allons devenir de plus en plus dépendants de la Chine », explique-t-il. « Il s'agit d'une tendance objective dans le développement de l'économie mondiale. La Chine est déjà une grande nation commerciale. Et la part des marchandises que nous allons acheter en Chine va inévitablement augmenter. En conséquence, notre part dans l'exportation des marchandises vers la Chine va augmenter aussi, notamment grâce aux contrats sur les hydrocarbures que nous avons signés.

      Il est donc important de prévoir que nos sociétés du complexe pétrolier et gazier puissent accepter les yuans pour les transactions commerciales réalisées avec la RPC. Peut-être que l'un des moyens d'accroître leur intérêt pour ce genre de transactions pourrait être la présence croissante de nos sociétés sur le marché intérieur chinois. Cela permettra d'accroître considérablement le volume des transactions en yuans et en roubles, faisant sortir de la circulation le dollar dans ce secteur d’économie ».

      Les experts soulignent que pour les États-Unis, les événements en Ukraine ne sont qu’un prétexte pour imposer les sanctions sur les livraisons de l’équipement gazier et pétrolier vers la Russie. Leur objectif – c’est de redessiner la carte mondiale de l'énergie, où la Russie joue actuellement un rôle dominant.

      Mais Moscou peut répondre à ces sanctions en évinçant progressivement le dollar de ses transactions avec les hydrocarbures. Le règlement des ventes du gaz et de pétrole en monnaies nationales avec la Chine, l'Inde, l'Iran, la Turquie, et en roubles et euros avec l'Union européenne, priverait les Etats-Unis de ce levier monétaire qui leur permettait jusqu’à présent de faire pression sur la Russie. Et ce nouvel accord créera une nouvelle marge de manœuvre permettant de se débarrasser de l'hégémonie du dollar dans le monde.

      Commentaire


      • #4
        On se dirige vers une guerre froide:22: et surement vers 2 blocs :22:bref une histoire qui n arrange personne et surtout pas les peuples
        C est quand le puit est sec que l eau devient richesse.

        Commentaire


        • #5
          citation.
          On se dirige vers une guerre froide:22: et surement vers 2 blocs :22:bref une histoire qui n arrange personne et surtout pas les peuples
          __________________

          S'est se qu'il peut arriver de mieux pour le monde , a l'époque de la guerre froide il y avait un équilibre moins de conflits et plus de respect entre les nations.
          La Russie fait que reprendre son rôle de baromètre .
          Poutine un fin stratège qui joue avec une longueur d'avance ,les USA et l'UE vont droit dans le mur ,ils cherche a déstabilisé la Russie mais leurs actions son irréfléchi et au coup par coup ,ils agissent a l'émotion et a la peur .
          Eux les Russes avance après mur réflexion avec un calme olympien et sans la peur au ventre .

          Commentaire

          Chargement...
          X