Boualem Aliouat, professeur des Universités à l’université de Nice Sophia-Antipolis:
Dans cet entretien, le professeur Aliouat donne son point de vue sur les critiques émises sur le retard enregistré quant à l’exécution du programme économique du gouvernement. Pour lui, un plan quadriennal et des lois de finances cohérentes et stables doivent être mis en place après fixation de quelques objectifs de croissance et de développement clairs et urgents.
Reporters : Certains experts en économie trouvent que le programme économique du gouvernement tarde à se concrétiser. Plusieurs chantiers sont ouverts dans différents secteurs d’activité, mais, selon certains, les résultats sont loin d’être visibles sur le terrain. La relance industrielle en est un exemple. Quel commentaire faites-vous de cette situation ?
M. Aliouat : Rappelons-nous que si la stratégie est un art simple, son succès repose surtout sur sa bonne exécution. Si les problèmes de gouvernance s’orientent vers un plus grand consensus avec les opérateurs économiques et que le changement se veut réel et pyramidal, c’est-à-dire à tous les niveaux de décision et institutionnels et ne reposant pas simplement sur quelques efforts imposés à la base et seulement quelques effets d’annonce par et pour le sommet, il est en effet possible d’envisager quelques voies de sortie d’enlisement des entrepreneurs hors énergies et minerais.
D’abord, il est indispensable d’établir des feuilles de route justes et compréhensibles par tous. Ensuite, il est essentiel de définir des secteurs prioritaires qui feront l’objet de politiques d’accompagnement et d’incitation fortes. Enfin, il est nécessaire d’adopter des formes de dérégulation et de re-régulation positives et stimulantes.
Pour être plus précis, un plan quadriennal et des lois de finances cohérentes et stables doivent être mis en place après fixation de quelques objectifs de croissance et de développement clairs et urgents. Inutile de démultiplier les objectifs dans tous les sens pour constater in fine qu’aucun n’a vraiment été mis en action avec des moyens forts et sérieux. En Algérie, on a trop tendance à tirer des plans sur la comète, sans accompagner aucun objectif national de moyens d’action sérieux, ni même de calendriers réalistes ou de procédures de contrôle et de redevabilité des autorités. C’est la porte ouverte aux frustrations, aux interrogations, à la corruption et à l’irresponsabilité générale. Quelques récents projets d’infrastructures nationaux en témoignent. Sans compter les revirements législatifs désastreux de juillet 2009 qui ont jeté la suspicion sur le risque pays en Algérie. Le grand plan de relance de l’économie du gouvernement Sellal qu’on nous annonce ne sera-t-il qu’un autre effet d’annonce ou sera-t-il suivi d’effets ? C’est une grande question à laquelle nul ne peut répondre actuellement. Tout espoir est permis à condition d’être optimiste.Ensuite, il est nécessaire de définir trois ou quatre grands axes de développement hors énergies et minerais, activités essentiellement étatiques. L’urgence nationale et l’opportunité internationale doivent guider nos choix. A court terme, nous devons privilégier les secteurs de première nécessité nationale (agroalimentaire, infrastructures…) et les secteurs pour lesquels les opérateurs économiques algériens pourraient avoir une position de force à l’international, dans le Maghreb-Machrek, l’Afrique ou l’Euro-Méditerranée (transformation des matières premières de carrières, minéraux et autres matériaux, agroalimentaire, etc.). A moyen et long terme, nous devons privilégier l’innovation, la technologie et les sciences afin de renouveler nos sources de création de valeur en favorisant l’émergence de ressources renouvelables, car actuellement notre croissance repose essentiellement sur des actions de destruction de nos ressources non renouvelables et handicape notre avenir économique et les générations futures. Enfin, rien ne se fera sans le concours des entrepreneurs eux-mêmes. D’abord, en dérégulant pour rompre avec les abus d’autorité trop nombreux et ensuite en leur permettant de participer à la re-régulation des pratiques managériales et commerciales par l’édification de normes professionnelles et de bonnes pratiques qui vont d’ailleurs dans le sens des intentions de l’Algérie de rejoindre la politique européenne de voisinage qui a pour objectif de renforcer la coopération politique, sécuritaire, économique et culturelle entre l’Union européenne et ses pays proches.
La relance de l’industrie repose sur le développement de l’entreprise en Algérie, mais celle-ci souffre de plusieurs problèmes contraignant son développement. A qui revient la faute ?
Toutes les entreprises connaissent tout particulièrement des difficultés à la fois exorbitantes et injustes. Exorbitantes, car leurs difficultés financières, leur besoin en facilitations administratives (et fiscales ou douanières), leur besoin en ressources humaines, leur volonté de croissance et de déploiement stratégique… ne rencontrent que très peu d’écho auprès des autorités politiques. Les autorités administratives n’accompagnent pas suffisamment les entrepreneurs dans leurs processus de développement. Dans bien des cas, au contraire, les uns agissent contre les autres au lieu de jouer de concert, comme c’est le cas dans les pays développés et les pays émergents. Injustes, car les entreprises algériennes sont à la fois pénalisées et stigmatisées. Pénalisées, car elles n’ont jamais pu émerger réellement depuis l’indépendance en 1962 ; et stigmatisées, car on les affaiblit sans cesse dans un environnement concurrentiel mondial où elles ne trouvent pas vraiment leur place. Leur contribution ne dépasse pas 5% de la valeur ajoutée globale en Algérie. C’est vraiment peu encourageant pour l’avenir. Pourquoi une telle situation ? D’abord, parce que l’Algérie s’est construite avec l’idée (ou l’idéologie) que les entrepreneurs sont des exploiteurs comparables aux pires usurpateurs du temps de la colonisation. A l’inverse, l’administration publique ne fait pas l’objet non plus d’une considération particulière, car elle est paradoxalement aussi associée par le peuple, et donc par les opérateurs économiques, à une source d’injustice, d’abus d’autorité, de corruption et de spoliations. Ensuite, parce que notre pays n’a jamais cultivé le modèle de l’élitisme, qu’il soit économique ou académique… Pire, il le rejette. Intellectuels, entrepreneurs, élites sociales, etc. sont toujours mis à l’index comme si toute réussite individuelle était une tare sociale entachée de soupçons. Et finalement, dernière raison, parce que la gouvernance en Algérie, contrairement à d’autres pays, est trop centralisée, interventionniste et omnipotente. Tout cela a donné naissance, depuis la nationalisation pétrolifère de 1971 jusqu’au déclenchement de la décennie noire, à une économie contrôlée exclusivement par le secteur public, un capitalisme d’Etat prédateur des initiatives privées. Comparons avec la Chine socialiste qui n’était rien encore en 1976 à la mort de Mao. Le succès de la Chine repose sur le fait que la gouvernance est partagée entre trois parties prenantes : d’abord le pouvoir central et le parti communiste qui ne s’occupent que des grandes lignes politiques et culturelles destinées à l’unification de la nation entière, outre quelques municipalités majeures comme Beijing, Shanghai ou Tianjin ; ensuite, des gouverneurs locaux qui régentent l’économie, les industries et les entreprises dans les provinces et régions autonomes ; et enfin, les entreprises et leurs managers qui définissent les normes professionnelles et les bonnes pratiques managériales. Tout cela débouche sur un équilibre stable dans un pays à la fois socialiste politiquement, et terriblement libéral et compétitif dans son économie. La Chine, autrefois aussi éclatée que l’Algérie, a donc su développer une forme de régulation unificatrice pour le peuple et très encourageante pour les entrepreneurs pour lesquels elle déploie de grands efforts d’infrastructure. La voie choisie d’un « socialisme de marché » est passée par des réformes basées sur quatre modernisations majeures : l’agriculture, l’industrie, la science et les technologies et l’armée englobant le pouvoir central. Voilà un cas d’école dont nous aurions beaucoup à apprendre. Alors, puisque vous me demandez à qui revient la faute d’une telle situation peu favorable aux entrepreneurs et aux opérateurs économiques en Algérie, je vous répondrais en trois temps. D’abord, l’Algérie doit digérer son histoire qui est autant source de divisions que de tentatives d’unification des peuples qui la composent. Ensuite, elle doit revoir ses fondements constituants qui se sont éloignés des grands principes de la Révolution. Enfin, elle doit reconsidérer fondamentalement sa gouvernance en établissant des strates de contrôle et de régulation à trois niveaux : l’Etat et son administration centrale pour ses fonctions unificatrices, les wilayas en les rendant plus autonomes dans le cadre d’un pouvoir économique élargi, et les entrepreneurs pour l’édification de normes professionnelles, des bonnes pratiques de gouvernance et de concertation des politiques de régulation économiques et concurrentielles. C’est aussi un cadre plus responsabilisant pour les entrepreneurs qui, aujourd’hui, dans le contexte défavorable qui est le leur, sont parfois sujets à des stratégies de contournement des règles qu’ils jugent iniques. Cela aggrave la situation du pays et décourage les entrepreneurs qui s’emploient à adopter de bonnes pratiques dans une économie informelle croissante, une alimentation de la corruption, des fraudes fiscales, des fuites de capitaux, un marché parallèle de devises presque officiel… N’oublions jamais le bon mot de Machiavel : « Celui qui voudra faire profession d’être parfaitement bon parmi tant d’autres qui ne le sont pas ne manquera jamais de périr ». Cela explique pourquoi certains entrepreneurs, pourtant réguliers, sont tentés par l’informel actuellement en Algérie, alors que ce secteur était autrefois réservé à la simple économie de subsistance de petits entrepreneurs et commerçants de fortune. On a beau jeu ensuite de jeter la pierre aux entrepreneurs. Un système inique n’a jamais créé une économie vertueuse et prospère. C’est même tout le contraire. Des études très sérieuses réalisées en Europe démontrent que le développement et la croissance des pays nouvellement entrés dans l’Union européenne sont d’abord dus à une refonte de leur gouvernance vers plus de démocratie et de libertés individuelles favorables à l’entrepreneuriat.
Dans cet entretien, le professeur Aliouat donne son point de vue sur les critiques émises sur le retard enregistré quant à l’exécution du programme économique du gouvernement. Pour lui, un plan quadriennal et des lois de finances cohérentes et stables doivent être mis en place après fixation de quelques objectifs de croissance et de développement clairs et urgents.
Reporters : Certains experts en économie trouvent que le programme économique du gouvernement tarde à se concrétiser. Plusieurs chantiers sont ouverts dans différents secteurs d’activité, mais, selon certains, les résultats sont loin d’être visibles sur le terrain. La relance industrielle en est un exemple. Quel commentaire faites-vous de cette situation ?
M. Aliouat : Rappelons-nous que si la stratégie est un art simple, son succès repose surtout sur sa bonne exécution. Si les problèmes de gouvernance s’orientent vers un plus grand consensus avec les opérateurs économiques et que le changement se veut réel et pyramidal, c’est-à-dire à tous les niveaux de décision et institutionnels et ne reposant pas simplement sur quelques efforts imposés à la base et seulement quelques effets d’annonce par et pour le sommet, il est en effet possible d’envisager quelques voies de sortie d’enlisement des entrepreneurs hors énergies et minerais.
D’abord, il est indispensable d’établir des feuilles de route justes et compréhensibles par tous. Ensuite, il est essentiel de définir des secteurs prioritaires qui feront l’objet de politiques d’accompagnement et d’incitation fortes. Enfin, il est nécessaire d’adopter des formes de dérégulation et de re-régulation positives et stimulantes.
Pour être plus précis, un plan quadriennal et des lois de finances cohérentes et stables doivent être mis en place après fixation de quelques objectifs de croissance et de développement clairs et urgents. Inutile de démultiplier les objectifs dans tous les sens pour constater in fine qu’aucun n’a vraiment été mis en action avec des moyens forts et sérieux. En Algérie, on a trop tendance à tirer des plans sur la comète, sans accompagner aucun objectif national de moyens d’action sérieux, ni même de calendriers réalistes ou de procédures de contrôle et de redevabilité des autorités. C’est la porte ouverte aux frustrations, aux interrogations, à la corruption et à l’irresponsabilité générale. Quelques récents projets d’infrastructures nationaux en témoignent. Sans compter les revirements législatifs désastreux de juillet 2009 qui ont jeté la suspicion sur le risque pays en Algérie. Le grand plan de relance de l’économie du gouvernement Sellal qu’on nous annonce ne sera-t-il qu’un autre effet d’annonce ou sera-t-il suivi d’effets ? C’est une grande question à laquelle nul ne peut répondre actuellement. Tout espoir est permis à condition d’être optimiste.Ensuite, il est nécessaire de définir trois ou quatre grands axes de développement hors énergies et minerais, activités essentiellement étatiques. L’urgence nationale et l’opportunité internationale doivent guider nos choix. A court terme, nous devons privilégier les secteurs de première nécessité nationale (agroalimentaire, infrastructures…) et les secteurs pour lesquels les opérateurs économiques algériens pourraient avoir une position de force à l’international, dans le Maghreb-Machrek, l’Afrique ou l’Euro-Méditerranée (transformation des matières premières de carrières, minéraux et autres matériaux, agroalimentaire, etc.). A moyen et long terme, nous devons privilégier l’innovation, la technologie et les sciences afin de renouveler nos sources de création de valeur en favorisant l’émergence de ressources renouvelables, car actuellement notre croissance repose essentiellement sur des actions de destruction de nos ressources non renouvelables et handicape notre avenir économique et les générations futures. Enfin, rien ne se fera sans le concours des entrepreneurs eux-mêmes. D’abord, en dérégulant pour rompre avec les abus d’autorité trop nombreux et ensuite en leur permettant de participer à la re-régulation des pratiques managériales et commerciales par l’édification de normes professionnelles et de bonnes pratiques qui vont d’ailleurs dans le sens des intentions de l’Algérie de rejoindre la politique européenne de voisinage qui a pour objectif de renforcer la coopération politique, sécuritaire, économique et culturelle entre l’Union européenne et ses pays proches.
La relance de l’industrie repose sur le développement de l’entreprise en Algérie, mais celle-ci souffre de plusieurs problèmes contraignant son développement. A qui revient la faute ?
Toutes les entreprises connaissent tout particulièrement des difficultés à la fois exorbitantes et injustes. Exorbitantes, car leurs difficultés financières, leur besoin en facilitations administratives (et fiscales ou douanières), leur besoin en ressources humaines, leur volonté de croissance et de déploiement stratégique… ne rencontrent que très peu d’écho auprès des autorités politiques. Les autorités administratives n’accompagnent pas suffisamment les entrepreneurs dans leurs processus de développement. Dans bien des cas, au contraire, les uns agissent contre les autres au lieu de jouer de concert, comme c’est le cas dans les pays développés et les pays émergents. Injustes, car les entreprises algériennes sont à la fois pénalisées et stigmatisées. Pénalisées, car elles n’ont jamais pu émerger réellement depuis l’indépendance en 1962 ; et stigmatisées, car on les affaiblit sans cesse dans un environnement concurrentiel mondial où elles ne trouvent pas vraiment leur place. Leur contribution ne dépasse pas 5% de la valeur ajoutée globale en Algérie. C’est vraiment peu encourageant pour l’avenir. Pourquoi une telle situation ? D’abord, parce que l’Algérie s’est construite avec l’idée (ou l’idéologie) que les entrepreneurs sont des exploiteurs comparables aux pires usurpateurs du temps de la colonisation. A l’inverse, l’administration publique ne fait pas l’objet non plus d’une considération particulière, car elle est paradoxalement aussi associée par le peuple, et donc par les opérateurs économiques, à une source d’injustice, d’abus d’autorité, de corruption et de spoliations. Ensuite, parce que notre pays n’a jamais cultivé le modèle de l’élitisme, qu’il soit économique ou académique… Pire, il le rejette. Intellectuels, entrepreneurs, élites sociales, etc. sont toujours mis à l’index comme si toute réussite individuelle était une tare sociale entachée de soupçons. Et finalement, dernière raison, parce que la gouvernance en Algérie, contrairement à d’autres pays, est trop centralisée, interventionniste et omnipotente. Tout cela a donné naissance, depuis la nationalisation pétrolifère de 1971 jusqu’au déclenchement de la décennie noire, à une économie contrôlée exclusivement par le secteur public, un capitalisme d’Etat prédateur des initiatives privées. Comparons avec la Chine socialiste qui n’était rien encore en 1976 à la mort de Mao. Le succès de la Chine repose sur le fait que la gouvernance est partagée entre trois parties prenantes : d’abord le pouvoir central et le parti communiste qui ne s’occupent que des grandes lignes politiques et culturelles destinées à l’unification de la nation entière, outre quelques municipalités majeures comme Beijing, Shanghai ou Tianjin ; ensuite, des gouverneurs locaux qui régentent l’économie, les industries et les entreprises dans les provinces et régions autonomes ; et enfin, les entreprises et leurs managers qui définissent les normes professionnelles et les bonnes pratiques managériales. Tout cela débouche sur un équilibre stable dans un pays à la fois socialiste politiquement, et terriblement libéral et compétitif dans son économie. La Chine, autrefois aussi éclatée que l’Algérie, a donc su développer une forme de régulation unificatrice pour le peuple et très encourageante pour les entrepreneurs pour lesquels elle déploie de grands efforts d’infrastructure. La voie choisie d’un « socialisme de marché » est passée par des réformes basées sur quatre modernisations majeures : l’agriculture, l’industrie, la science et les technologies et l’armée englobant le pouvoir central. Voilà un cas d’école dont nous aurions beaucoup à apprendre. Alors, puisque vous me demandez à qui revient la faute d’une telle situation peu favorable aux entrepreneurs et aux opérateurs économiques en Algérie, je vous répondrais en trois temps. D’abord, l’Algérie doit digérer son histoire qui est autant source de divisions que de tentatives d’unification des peuples qui la composent. Ensuite, elle doit revoir ses fondements constituants qui se sont éloignés des grands principes de la Révolution. Enfin, elle doit reconsidérer fondamentalement sa gouvernance en établissant des strates de contrôle et de régulation à trois niveaux : l’Etat et son administration centrale pour ses fonctions unificatrices, les wilayas en les rendant plus autonomes dans le cadre d’un pouvoir économique élargi, et les entrepreneurs pour l’édification de normes professionnelles, des bonnes pratiques de gouvernance et de concertation des politiques de régulation économiques et concurrentielles. C’est aussi un cadre plus responsabilisant pour les entrepreneurs qui, aujourd’hui, dans le contexte défavorable qui est le leur, sont parfois sujets à des stratégies de contournement des règles qu’ils jugent iniques. Cela aggrave la situation du pays et décourage les entrepreneurs qui s’emploient à adopter de bonnes pratiques dans une économie informelle croissante, une alimentation de la corruption, des fraudes fiscales, des fuites de capitaux, un marché parallèle de devises presque officiel… N’oublions jamais le bon mot de Machiavel : « Celui qui voudra faire profession d’être parfaitement bon parmi tant d’autres qui ne le sont pas ne manquera jamais de périr ». Cela explique pourquoi certains entrepreneurs, pourtant réguliers, sont tentés par l’informel actuellement en Algérie, alors que ce secteur était autrefois réservé à la simple économie de subsistance de petits entrepreneurs et commerçants de fortune. On a beau jeu ensuite de jeter la pierre aux entrepreneurs. Un système inique n’a jamais créé une économie vertueuse et prospère. C’est même tout le contraire. Des études très sérieuses réalisées en Europe démontrent que le développement et la croissance des pays nouvellement entrés dans l’Union européenne sont d’abord dus à une refonte de leur gouvernance vers plus de démocratie et de libertés individuelles favorables à l’entrepreneuriat.
Commentaire