La monarchie marocaine et le problème de la richesse
Le 17/08/2014 à 12h58
Tout débat libre portant sur la question de la richesse nationale ne peut esquiver les questions portant sur la richesse des gouvernants, notamment sur son caractère légitime et légal. Dans les régimes autoritaires, la position du gouvernant en haut de la pyramide politique et l'absence de ses actes par la justice , par le parlement ou par toute autre institution lui laisse le champ libre pour accumuler une fortune colossale en très peu de temps .
Le Maroc ne constitue pas une exception de ce point de vue puisque la richesse accumulée par le roi Hassan II avait fait l'objet d'un vif débat dans les partis du mouvement national de gauche dans les années 1960 et 1970.
Ces partis avaient dénoncé l'appropriation par la monarchie de milliers d'hectares de terre agricole que le Maroc a repris des mains du colonisateur français et don devait bénéfier le peuple marocain . On sait également que la monarchie s'est appropriée plusieurs sociétés coloniales dont la plus importante est "l'Omnium Nord Africain " (ONA) créée par les autorités du protectorat et investissant dans les secteurs bancaires , touristiques , minier et foncier . En outre le groupe ONA a bénéficié d'avantages dans plusieurs de ses marchés , sans jamais faire l'objet d'un audit financier indépendant et crédible .
Même les lois etaient conçues de façon a servir les intérêts privés du roi et sa richesse personnelle , prévoyant par exemple l'exemtion fiscale au bénéfice de toutes les entreprises du secteur agricoles, y compris les entreprises royales . Plusieurs entrepreneurs et hommes politiques ont gardé un silence complice tout en bénéficiant de leur proximité des centres de pouvoir pour obtenir des marchés douteux dans une économie ou l'Etat reste le plus important acteur en termes de volume d'affaires .Le nouveau régne n'a rien changé dans la relation incestueuse entre le pouvoir et l'argent puisque selon la revue américaine " Forbes "la fortune du roi Mohamed VI de 500 millions de dollars en 1999 à 2,5 milliards de dollars en 2015 .
Séparer argent et pouvoir
Même en fermant les yeux sur l'origine de la fortune royale accumulée par le passé, nous avons besoin d'un véritable débat autour de la relation entre richesse et pouvoir ,particuliérement la question du conflit d'intérêt qui permet aux affaires royales de bénéficier de privilèges dans plusieurs secteurs. Le Maroc ne pourra pas se démocratiser tant que l'état ne mettra pas fin aux conflits d'intérêts et tant que les pouvoir du roi ne seront pas transférés au gouvernement élu et responsable devant le peuple . En outre les affaires et les comptes royaux doivent être controlés par une institution financiére indépendante comme la cour des compte,comme c'est le cas en Suéde ,en Norvège, au Royaume Uni et en Espagne .
Depuis la fin du dix-neuvième siécle, la monarchie britannique a donné tous es revenus à l'Etat en contrepartie de la prise en charge par l'argent public de l'ensemble des dépenses du roi ou de la reine, ainsi que de la famille royale .Grâce a ce systéme juste et transparent, la monarchie coûte annuellement à l'Etat 32 millions de livres sterling , mais elle verse au budget général les revenus issus des biens royaux d'un montant de 231 million s en 2011. Autrement dit la monarchie britannique verse annuellement à l'Etat une contributions nette de prè de 200 millionsn de livres sterling, là où la monarchie marocaine coùte au contribuable plus de 2,5 milliards de dirhams .
Si le roi représente effectivement l'Etat marocain et sa continuité dès le moment ou il monte sur le trône , il se doit de donner tous ses biens à l'Etat, sachant qu'il n'a pas besoin de fortune personnelles et que toutes ses dépenses sont financées par le contribuable marocain.Une telle décision serait une premiére dans le monde arabe,et contribuerait de maniére décisive à la moralisation de l'économie de la vie publique et serait un premier pas vers la distribution équitable de la richesse nationale .
Youssef Bellal
ya biladi .
Le 17/08/2014 à 12h58
Tout débat libre portant sur la question de la richesse nationale ne peut esquiver les questions portant sur la richesse des gouvernants, notamment sur son caractère légitime et légal. Dans les régimes autoritaires, la position du gouvernant en haut de la pyramide politique et l'absence de ses actes par la justice , par le parlement ou par toute autre institution lui laisse le champ libre pour accumuler une fortune colossale en très peu de temps .
Le Maroc ne constitue pas une exception de ce point de vue puisque la richesse accumulée par le roi Hassan II avait fait l'objet d'un vif débat dans les partis du mouvement national de gauche dans les années 1960 et 1970.
Ces partis avaient dénoncé l'appropriation par la monarchie de milliers d'hectares de terre agricole que le Maroc a repris des mains du colonisateur français et don devait bénéfier le peuple marocain . On sait également que la monarchie s'est appropriée plusieurs sociétés coloniales dont la plus importante est "l'Omnium Nord Africain " (ONA) créée par les autorités du protectorat et investissant dans les secteurs bancaires , touristiques , minier et foncier . En outre le groupe ONA a bénéficié d'avantages dans plusieurs de ses marchés , sans jamais faire l'objet d'un audit financier indépendant et crédible .
Même les lois etaient conçues de façon a servir les intérêts privés du roi et sa richesse personnelle , prévoyant par exemple l'exemtion fiscale au bénéfice de toutes les entreprises du secteur agricoles, y compris les entreprises royales . Plusieurs entrepreneurs et hommes politiques ont gardé un silence complice tout en bénéficiant de leur proximité des centres de pouvoir pour obtenir des marchés douteux dans une économie ou l'Etat reste le plus important acteur en termes de volume d'affaires .Le nouveau régne n'a rien changé dans la relation incestueuse entre le pouvoir et l'argent puisque selon la revue américaine " Forbes "la fortune du roi Mohamed VI de 500 millions de dollars en 1999 à 2,5 milliards de dollars en 2015 .
Séparer argent et pouvoir
Même en fermant les yeux sur l'origine de la fortune royale accumulée par le passé, nous avons besoin d'un véritable débat autour de la relation entre richesse et pouvoir ,particuliérement la question du conflit d'intérêt qui permet aux affaires royales de bénéficier de privilèges dans plusieurs secteurs. Le Maroc ne pourra pas se démocratiser tant que l'état ne mettra pas fin aux conflits d'intérêts et tant que les pouvoir du roi ne seront pas transférés au gouvernement élu et responsable devant le peuple . En outre les affaires et les comptes royaux doivent être controlés par une institution financiére indépendante comme la cour des compte,comme c'est le cas en Suéde ,en Norvège, au Royaume Uni et en Espagne .
Depuis la fin du dix-neuvième siécle, la monarchie britannique a donné tous es revenus à l'Etat en contrepartie de la prise en charge par l'argent public de l'ensemble des dépenses du roi ou de la reine, ainsi que de la famille royale .Grâce a ce systéme juste et transparent, la monarchie coûte annuellement à l'Etat 32 millions de livres sterling , mais elle verse au budget général les revenus issus des biens royaux d'un montant de 231 million s en 2011. Autrement dit la monarchie britannique verse annuellement à l'Etat une contributions nette de prè de 200 millionsn de livres sterling, là où la monarchie marocaine coùte au contribuable plus de 2,5 milliards de dirhams .
Si le roi représente effectivement l'Etat marocain et sa continuité dès le moment ou il monte sur le trône , il se doit de donner tous ses biens à l'Etat, sachant qu'il n'a pas besoin de fortune personnelles et que toutes ses dépenses sont financées par le contribuable marocain.Une telle décision serait une premiére dans le monde arabe,et contribuerait de maniére décisive à la moralisation de l'économie de la vie publique et serait un premier pas vers la distribution équitable de la richesse nationale .
Youssef Bellal
ya biladi .
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