Tweet
Quand la pollution menace leur santé, les habitants de la commune de Ben-Badis, étouffés par les fumées toxiques du CET de Boughreb, se révoltent. Mobilisés depuis quatre jours, ils interdisent tout passage aux camions de collecte d’ordures et réclament la fermeture sans délai du CET. Conséquence : six communes croulent sous les ordures, laissant planer ainsi une menace sur la santé publique. Dès que le vent se lève, les habitants de la commune de Ben-Badis (ex-El Heria) respirent la puanteur du gigantesque centre d’enfouissement technique (CET) de Bougherb, réputée tellement nauséabonde qu’on «laisse ses tripes», déplorent les riverains, qui, d’ailleurs, n’en peuvent plus de cette situation. Qu’à cela ne tienne, lors des épisodes de grande canicule, la ville en perpétuelle extension urbanistique, affirment les résidents, «suffoque», «et la vie au quotidien, ajoutent-ils, devient quasiment insupportable». La pollution de l’air et des nappes phréatiques, la propagation des maladies respiratoires et des affections dermiques, le non-respect des techniques d’enfouissement ont atteint des degrés tels que les habitants, en colère et se sentant surtout menacés dans leur santé et leur bien-être, ont fini par se révolter, réclamant bruyamment la fermeture sans délai de ce centre. Depuis quatre jours, les protestataires bloquent la route menant au CET et interdisent l’accès aux camions chargés d’ordures ménagères de six communes. Les autorités locales sont, semble-t-il, impuissantes et n’arrivent pas à dégager une solution. Pis encore, les parties concernées par cette crise, à savoir l’Epic en charge de la gestion du CET de Boughreb, les P/APC, la direction de l’environnement s’en lavent les mains et rejettent la responsabilité sur le voisin. Et ceci se passe au moment où un profond malaise commence à naître parmi les citoyens, encerclés par les ordures en ces grands jours de canicule. Le risque de voir ces derniers exprimer leur colère dans la rue n’est pas à écarter, notamment dans le cas où cette situation perdure. Par ailleurs, toutes les tentatives de conciliation entreprises par les éléments de la Gendarmerie nationale en vue de permettre le passage des chargements acheminés en camions depuis six communes se sont soldés par un échec devant l’intransigeance des contestataires. Ces derniers ont, en effet, formé un bouclier humain empêchant le passage des camions. Les retombées de cette action de protestation, qui du reste n’est pas la première du genre, n’étaient pas sans conséquences, puisque des tonnes d’ordures nauséabondes jonchent les rues des villes de Constantine et d’El Khroub notamment. La solution de rechange adoptée par les autorités locales et les élus communaux qui se sont rabattus sur les décharges contrôlées de Didouche-Mourad et du Kilomètre 13, sises à Aïn S’mara, n’a pas tenu longtemps. Et pour cause, les habitants de ces communes se sont opposés à cette idée et ont commencé à manifester leur courroux.
Auteur: Farid Benyamina
reporters.dz
Auteur: Farid Benyamina
reporters.dz