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PÉNÉTRANTE AUTOROUTIÈRE DE BÉJAÏA- Le projet bute sur le problème des expropriations

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  • PÉNÉTRANTE AUTOROUTIÈRE DE BÉJAÏA- Le projet bute sur le problème des expropriations

    Par : OUYOUGOUTE M.

    Nombreux sont les citoyens concernés par l’indemnisation qui estiment que les prix pratiqués dans le cadre des expropriations sont minorés par la Direction des Domaines. Cette direction, relevant des impôts, n’hésite pourtant pas à redresser les particuliers lorsque leur parcelle de terrain est l’objet de transaction.

    La pénétrante autoroutière devant relier la wilaya de Béjaïa à l’autoroute Est-Ouest, via la commune d’Ahnif à Bouira, est sans doute le projet qui a suscité le plus de polémiques. La raison : il a été reporté un nombre incalculable de fois au point que lorsque les travaux avaient été entamés, vers la mi-décembre 2013, le pouvoir politique ne s’était pas empêché d’en faire une opération de com.
    Retour sur un projet éminemment structurant, qui va coûter à l’État la bagatelle de 101 milliards de dinars, et qui doit être livré, en principe, en juin 2016. Le délai fixé étant de 36 mois bien que le Premier ministre, en visite de travail dans la wilaya le 27 avril 2013, ait réussi à faire engager, face aux caméras, les dirigeants du groupement sino-algérien, CRCC-Sopta, à livrer le projet en 30 mois. Un engagement difficile à tenir car, dans la réalité, quelques jours après, le matériel du groupement sino-algérien était encore en mer dans les eaux profondes du Sud-Est asiatique ; les Chinois finalisaient à peine la régularisation de leur situation pour se conformer à la réglementation en matière de droit de séjour et de travail. Il fallait ensuite trouver les terrains susceptibles de recevoir les bases de vie et réceptionner le matériel.
    Plus encore, l’ODS, l’ordre de service, ne sera notifié que le 12 décembre 2013. Forcément, quand le premier coup de pioche avait été donné, on a tenu à le faire savoir. Le compte à rebours de 36 mois a été enclenché à partir de cette date. Mais l’épreuve du terrain s’est révélée plus compliquée. Aux problèmes techniques, surmontables — problèmes d’agrégats (9 millions de tonnes nécessaires), de tout-venant d’oued (6 millions de tonnes nécessaires), 36 000 tonnes de ciment,
    22 millions de mètres cubes de remblais, 12 millions de mètres cubes de déblais —, le maître de l’ouvrage, l’Agence nationale des autoroutes (ANA), le groupement sino-algérien et les collectivités locales ont été confrontés par la suite aux problèmes des oppositions des propriétaires terriens ou de villas et de maisonnettes concernés par les démolitions.
    Quelque 120 maisons sont concernées par les démolitions, a indiqué M. Ourabah, le directeur des travaux publics à Béjaïa. L’État, qui a mobilisé une cagnotte de près de 900 millions de dinars pour les indemnisations, a recensé quelque 1 480 personnes susceptibles d’être indemnisées. Elles seront remboursées dans le cadre de la démolition de leurs maisons ou de l’expropriation de leurs terrains. Les quatre experts géomètres désignés ont estimé la superficie concernée par le tracé à 4,7 millions de m2, à quelque 20 000 oliviers, 18 000 orangers, 1 400 figuiers, 800 grenadiers, 600 poiriers, etc.
    Pour le directeur des travaux publics de Béjaïa, il n’y a pas que les 100 kilomètres à réaliser. Il faut ajouter, a-t-il indiqué avec insistance, “plus de 30 kilomètres car il faut aussi rétablir les routes secondaires, construire des échangeurs, des rampes, etc. Il y a quelque 60 ouvrages d’art, trois viaducs, un tunnel de 1 160 mètres linéaires au niveau de Sidi-Aïch, trois aires de services (Timezrit, Amalou et Boudjellil)”.
    Au 31 juillet 2014, il a été réalisé 31,6 kilomètres sur les 86 prévus dans la wilaya de Béjaïa. Le rythme d’avancement des travaux a été jugé satisfaisant par M. Ourabah, qui explique qu’ils sont en train d’avancer au fur et à mesure de la libération des emprises. Les directions des travaux publics ont pour mission de libérer les emprises nécessaires pour la réalisation des travaux et de déplacer les réseaux qui se trouvent le long du tracé de quelque 100 kilomètres : 86 à Béjaïa et 14 autres à Bouira.
    Et pour permettre au projet d’avancer rapidement, le groupement CRCC-Sopta s’est subdivisé en quatre entreprises autonomes. Chaque entité prenant en charge un tronçon de 25 kilomètres. Il s’agit, a expliqué M. Ourabah, d’une autoroute en deux fois trois voies. C’est la raison pour laquelle le partenaire chinois travaille depuis le début de l’été en équipes 3x8. Et pour combler le déficit en agrégats, qui est de 1,5 tonne par an, deux arrêtés d’exploitation de carrières à Toudja et Amalou ont été pris. Les carrières ont été confiées au groupement sino-algérien. En matière de tout-venant d’oued, les pouvoirs publics viennent de lever l’interdiction d’exploitation à l’échelle nationale. “On a été autorisé à exploiter deux sites situés au niveau de l’oued Soummam”, a confirmé M. Ourabah, lequel a tenu à préciser que des études d’impact sur l’environnement sont achevées. Les enquêtes commodo et incomodo sont en cours.
    S’agissant des indemnisations, nombreux sont les citoyens qui estiment que les prix pratiqués dans le cadre des expropriations sont minorés par la direction des Domaines. Cette direction relevant des impôts n’hésite pourtant pas à redresser les particuliers lorsque leur parcelle de terrain est l’objet de transaction. “On ne comprend pas, a déploré Si Idir, qu’on sous-évalue lorsque c’est l’État qui paie. On surévalue quand deux particuliers décident d’une transaction. Il y a un problème. Le problème s’est posé un peu partout et je ne suis pas le seul dans ce cas.” Un élu local, qui a requis l’anonymat, a confirmé que ce problème a été posé lors d’une réunion à la salle de délibération de l’APW de Béjaïa. Le prix pratiqué n’est pas le même tout le long du couloir de la vallée de la Soummam. “Sur quelle base peut-on estimer qu’un terrain qui a le même relief est plus cher dans tel ou tel endroit, alors que c’est le prolongement du même oued, l’oued Soummam en l’occurrence ?”
    Le directeur des travaux publics de Béjaïa, qui a bien voulu répondre à nos questions, dira qu’il reçoit quotidiennement des représentants de famille faisant objet d’expropriations. Sa porte demeure ouverte. Il a affirmé qu’avec la population de Sidi-Ayad, bien qu’il n’ait pas encore reçu le produit de leur indemnisation, ils ont facilité le travail des entreprises. Cela pour dire que parfois l’adhésion est spontanée, d’autant qu’il y a des engagements écrits. “J’ai signé, a-t-il affirmé, des engagements pour les communes de Boudjellil et d’Amalou pour l’indemnisation dans les plus brefs délais, tout en faisant ressortir sur les états, qui leur ont été transmis individuellement, les biens touchés (terrain, oliviers, etc.).”
    Il a reconnu, néanmoins, que les procédures sont parfois longues et fastidieuses d’où l’impatience de certaines parties. Mais, entre-temps, le prix du mètre carré a été revu à la hausse par l’administration des Domaines. Les doléances des citoyens, relayées par des élus locaux et les animateurs du mouvement associatif, semblent avoir porté leurs fruits. On assiste, a confirmé M. Ourabah, “à plus d’acceptabilité de la part des citoyens”. Il a confié que l’État a décidé de prendre en charge, dans le cas des propriétaires terriens qui se voient expropriés des trois quarts de leur terrain, le quart restant perdant de sa valeur. L’État peut l’indemniser sur le reste, s’il le souhaite.

    M. O.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Les patrons de la ZAC d’Akbou exigent le dédoublement de la RN26

    L’engorgement de l’axe routier Akbou-port de Béjaïa impacte négativement la rotation de leurs camions

    Par : OUYOUGOUTE M.

    Il n’y a pas que les centaines de milliers d’usagers de la RN26 reliant Béjaïa à la wilaya d’Alger via Bouira, à souffrir quotidiennement. Les patrons de PME/PMI, notamment ceux de la zone d’activités de Taharacht à Akbou, vivent, eux aussi, le cauchemar tellement les rotations de leurs camions sont longues. L’axe routier Akbou-port de Béjaïa ou Akbou-Bouira est des plus encombrés. Situation qui se répercute négativement sur les entreprises. Leurs camions ou semi-remorques, qui doivent faire trois ou quatre allers-retours, se contentent de la moitié, a confié, avec dépit, un cadre dirigeant de Général Emballage, une société leader national en carton ondulé.
    Le patron de la sarl Agro-Céréales, Rachid Haddad, avoue vivre le calvaire au quotidien tellement il faut s’armer de patience pour arriver à son usine, sise à la ZAC de Taharacht ou pour en sortir. “Vivement la réception de cette pénétrante autoroutière qui a fait couler beaucoup d’encre. Sachez qu’on l’attend avec impatience. Si en parallèle on devait finaliser le projet de dédoublement de la RN26, on peut dire que le calvaire qu’on vit depuis quelques années déjà, sera de l’histoire ancienne”.
    Il est vrai que pour les automobilistes qui doivent se rendre chaque jour à Béjaïa ou en direction d’Alger, le goulot d’étranglement qui se constitue à l’entrée et à la sortie de la ville d’Akbou, les oblige à perdre entre 3 et 4 heures de temps.
    Aussi, pour gagner Alger ou Béjaïa, il faut, pour faire les 250 kilomètres, compter au minimum 5 heures. Il en faut quatre pour rejoindre la wilaya de Tlemcen depuis Alger alors que la distance est double ; d’où l’importance de l’autoroute, a-t-on expliqué.
    C’est en ce sens que les travaux de dédoublement de la RN26, lancés, récemment, sont perçus comme une bouffée d’oxygène bien que l’ancien ministre des Travaux publics, M. Chiali, eût jugé précipité le lancement des travaux ; ils risqueraient de perturber le travail des entreprises, chargées de la réalisation de la pénétrante, et de rendre encore problématique le trafic routier sur un axe surexploité.
    Les travaux sur la RN26 consistent, pour rappel, en l’aménagement en 2x2 voies de la traversée d’Akbou, du pont Tifrit (PK 41+000) au carrefour patte d’oie (PK 43+500) sur 2,5 km.

    L’opération, inscrite en février dernier, coûtera quelque
    500 millions de dinars : 300 millions de la Direction des travaux publics (DTP) et 200 millions issus des caisses de l’APC d’Akbou. Les délais de réalisation proposés par l’entreprise réalisatrice sont de 6 mois. Les autorités locales avaient préconisé que les travaux se déroulent de nuit, avec la collaboration des services de sécurité, afin d’éviter un surcroît de désagréments à des automobilistes déjà rudement malmenés. L’agglomération d’Akbou voit passer quotidiennement quelque 40 000 véhicules, dont 40% de poids lourds. Cette opération, qui ne constitue qu’une première phase, ne devrait, toutefois, livrer tous ses avantages qu’une fois l’ensemble du projet de dédoublement de la RN26 réalisé, a indiqué un technicien de la DTP de Béjaïa.
    Et pour ces projets, le wali de Béjaïa a vivement souhaité voir les élus s’impliquer davantage notamment lorsque l’administration est confrontée à des oppositions tous azimuts. “Vous êtes dans l’obligation de nous accompagner et d’accompagner le projet déterminant pour le devenir de la wilaya. Le développement a un prix. On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs. Bien sûr que la pénétrante ou le doublement de la voie ferrée va se faire sur des propriétés privées. C’est cela le développement, il a un coût social, financier, moral, etc. L’État ne vole pas. Il exproprie sur la base d’une estimation domaniale.” Si des présidents de certaines APC ne ménagent aucun effort pour que les chantiers avancent, d’autres, a déploré le wali, jouent un jeu dangereux. “Il y a des maires qui ont établi des permis de construire, alors qu’il y a eu précédemment une enquête commodo et incommodo. C’est vraiment mettre l’État devant le fait accompli”, a-t-il regretté. Sans citer les édiles incriminés, il dira à leur adresse : “Le chemin de fer passera.” Il n’a pas manqué de faire part des querelles de chapelle qui opposeraient, selon lui, les élus au niveau de certaines assemblées élues, voire entre le maire et ses adjoints ou les autres membres de l’APC ; différends nés des enjeux en rapport avec les projets en question : le village ou le parti serait placé au-dessus de l’intérêt de la collectivité. S’il exclut, pour le moment, le recours à la force publique pour forcer le passage, il espère que les élus locaux accompagneront les projets de développement pour en arracher d’autres : le doublement de la RN 26 reliant Béjaïa à Bouira en passant par Akbou, de la RN 9 pour relier Sétif, via la ville historique de Kherrata et de la RN 24 pour relayer Tizi Ouzou par le littoral Ouest. Il a demandé aux directeurs de l’exécutif de “lever un peu le pied et de ne pas appliquer à la lettre la réglementation. C’est un SOS que je lance à tout le monde car les clignotants sont au rouge”.
    Le président de l’APW de Béjaïa, Mohamed Bettache, a rétorqué, par allégorie au wali, que le développement local ne doit pas rester au stade du discours. Il appelle à un débat franc, serein et constructif. “C’est vrai qu’il y a des querelles entre les élus, je n’en disconviens pas. Mais il y a aussi des controverses entre des services de l’administration. Le retard incombe aussi aux gestionnaires. Il y a énormément de bureaucratie, des problèmes de coordination entre les services de l’administration. On ne doit pas se regarder comme des chiens de faïence et on doit cesser de se rejeter la balle. Ce n’est dans l’intérêt de personne.” “Souvent, a poursuivi le président de l’APW, il y a des projets qui sont lancés sans que le président de l’APC en soit informé, alors qu’il est le premier responsable de sa commune. Comment voulez-vous qu’il s’implique ?”
    Durant cette même rencontre, beaucoup ont salué l’intervention d’un des maires présents au siège de la wilaya, celui d’Amalou en l’occurrence. Il a déploré l’absence de l’État, à croire, a-t-il dit, “que nous ne sommes pas en République”. Il n’a pas manqué de renvoyer dos à dos les individus et les administrations déconcentrées de l’État. Les premiers, qui se spécialisent dans les oppositions sur des terrains qui servaient autrefois de pâturage, ne le font pas en leur qualité de militant écologique.
    “On est dans un État rentier, ils viennent réclamer de l’argent à l’État. Parfois, ce sont des institutions de l’État qui s’opposent à des collectivités locales ; une aberration.” Il a déploré, en outre, les prix pratiqués par la Direction des domaines, qui classent les communes par catégories 1, 2, 3 et autres ; sa commune étant classée dans cette dernière catégorie. Il ne comprend pas pourquoi des terrains agropastoraux ayant fait l’objet d’une expropriation ne sont pas payés au même prix. À Amizour, a-t-il affirmé, “les indemnisations sont de 5 000 DA”, alors que dans sa commune, à Amalou, “on n’en concède que 1 500”.

    M. O.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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