Niveau de vie La météo s’assombrit pour les ménages
Même s’ils perçoivent mieux l’évolution passée de leur niveau de vie, les ménages se disent moins optimistes pour l’avenir. Ils s’attendent à une dégradation de leur situation. Le solde de l’indicateur du niveau de vie est en baisse depuis le deuxième trimestre 2011. Au deuxième trimestre 2014, il a enregistré un recul de 8,9 points par rapport à la même période 2013.
La conjoncture morose a eu raison de l’optimisme des ménages de moins en moins confiants vis-à-vis de leur avenir. L’enquête de conjoncture du Haut commissariat au plan (HCP) pour le deuxième trimestre 2014 révèle, certes, une stagnation de l’Indice de confiance des ménages (ICM) par rapport aux trois premiers mois de l’année, se situant à 74 points. Il est aussi en légère dégradation sur un an (-0,3 point).
Mais il faut aller dans le détail de l’indice formé de plusieurs composantes pour mieux apprécier les préoccupations des ménages.
En matière d’appréciation de l’évolution future du niveau de vie, l’indicateur est en baisse continue depuis 2011 (voir illustration). Au terme du deuxième trimestre 2014, il a reculé de 1,7 point comparativement au trimestre précédent, et de 8,9 points sur un an.
Les Marocains pensent ainsi qu’ils devront vivre moins bien dans le futur, même s’ils ont un tantinet revu à la hausse l’appréciation passée de leurs conditions.
Les ménages appréhendent aussi l’évolution de leur situation financière. Environ six sur dix (57%) affirment que leurs revenus couvrent leurs dépenses. Cela dit, plus du tiers (36,4%) disent devoir s’endetter ou encore puiser dans leurs économies (lorsqu’elles existent) pour pouvoir s’en sortir.
Sans surprise, seule une minorité, soit 6,7%, se déclare à même d’épargner une partie de ses revenus. Pas de bol donc pour les produits d’épargne proposés par les banques, à l’instar des plans d’épargne retraite ou éducation. Des produits censés promouvoir l’épargne longue et aider à combler les besoins en financement du pays.
Pour rappel, l’épargne nationale s’est située à près de 26,6% du PIB en 2013. Elle devrait chuter à 25,7% en 2014, d’après le HCP. La méfiance reste, par ailleurs, de mise concernant la situation financière future des ménages. Leur perception s’est dégradée de 3,9 points sur un trimestre, et de 3,4 points en glissement annuel.
Dans ces conditions, difficile de penser à acquérir des biens durables. Plus de la moitié (52%) estiment que ce n’est pas «opportun» d’en acheter. Seuls 22,7% pensent le contraire. L’indicateur, avec un solde négatif de 28,9 points, est néanmoins en amélioration de 2,8 points par rapport à la même période 2013.
Le chômage fait également partie des préoccupations majeures des ménages, mais pas autant que l’an dernier. Près de 75,2% anticipent un rebond du nombre de chômeurs, contre (76,7% un an plus tôt). Leurs craaintes sont plutôt justifiées.
Selon les derniers chiffres du chômage du HCP, quelque 65.000 personnes sont venues gonfler le rang des chômeurs au Maroc entre le deuxième trimestre 2013 et la même période 2014, alors qu’uniquement 39.000 postes d’emploi ont été créés. Environ 39.000 d’entre eux sont des citadins, tandis que 26.000 habitent en milieu rural. Le taux de chômage s’est ainsi aggravé de 0,5 point, passant de 8,8 à 9,3%.
Au niveau des prix des produits alimentaires, pratiquement huit ménages sur dix pensent qu’ils continueront à augmenter, soit presque autant qu’au premier trimestre et un peu plus (75,3%) qu’à fin juin 2013.
Pourtant, toujours selon les statistiques du HCP, les prix des produits alimentaires ont marqué un repli de 1,1% au deuxième trimestre 2014, (notamment les produits agricoles frais), après avoir augmenté de 3,2% un an plus tôt. Globalement, l’inflation qui s’inscrit sur une tendance baissière, depuis l’été 2013, s’est établie à 0,1% à fin juin, contre 0,4% au premier trimestre 2014.
Contrairement aux ménages, le HCP reste optimiste pour les prochains mois. L’organe prévoit un redressement de la croissance pour ce troisième trimestre 2014, tirée essentiellement pas les industries exportatrices qui devraient bénéficier d’une hausse de la demande mondiale. La croissance devrait ainsi être en accélération au troisième trimestre 2014. Elle se situerait à 2,6% au lieu de 2,3% à fin juin.
leconomiste
- La perception de leur situation financière future se dégrade
- Plus du tiers obligé de s’endetter pour couvrir ses dépenses
- Et plus de la moitié ne prévoit pas d’acquérir un bien durable
Même s’ils perçoivent mieux l’évolution passée de leur niveau de vie, les ménages se disent moins optimistes pour l’avenir. Ils s’attendent à une dégradation de leur situation. Le solde de l’indicateur du niveau de vie est en baisse depuis le deuxième trimestre 2011. Au deuxième trimestre 2014, il a enregistré un recul de 8,9 points par rapport à la même période 2013.
La conjoncture morose a eu raison de l’optimisme des ménages de moins en moins confiants vis-à-vis de leur avenir. L’enquête de conjoncture du Haut commissariat au plan (HCP) pour le deuxième trimestre 2014 révèle, certes, une stagnation de l’Indice de confiance des ménages (ICM) par rapport aux trois premiers mois de l’année, se situant à 74 points. Il est aussi en légère dégradation sur un an (-0,3 point).
Mais il faut aller dans le détail de l’indice formé de plusieurs composantes pour mieux apprécier les préoccupations des ménages.
En matière d’appréciation de l’évolution future du niveau de vie, l’indicateur est en baisse continue depuis 2011 (voir illustration). Au terme du deuxième trimestre 2014, il a reculé de 1,7 point comparativement au trimestre précédent, et de 8,9 points sur un an.
Les Marocains pensent ainsi qu’ils devront vivre moins bien dans le futur, même s’ils ont un tantinet revu à la hausse l’appréciation passée de leurs conditions.
Les ménages appréhendent aussi l’évolution de leur situation financière. Environ six sur dix (57%) affirment que leurs revenus couvrent leurs dépenses. Cela dit, plus du tiers (36,4%) disent devoir s’endetter ou encore puiser dans leurs économies (lorsqu’elles existent) pour pouvoir s’en sortir.
Sans surprise, seule une minorité, soit 6,7%, se déclare à même d’épargner une partie de ses revenus. Pas de bol donc pour les produits d’épargne proposés par les banques, à l’instar des plans d’épargne retraite ou éducation. Des produits censés promouvoir l’épargne longue et aider à combler les besoins en financement du pays.
Pour rappel, l’épargne nationale s’est située à près de 26,6% du PIB en 2013. Elle devrait chuter à 25,7% en 2014, d’après le HCP. La méfiance reste, par ailleurs, de mise concernant la situation financière future des ménages. Leur perception s’est dégradée de 3,9 points sur un trimestre, et de 3,4 points en glissement annuel.
Dans ces conditions, difficile de penser à acquérir des biens durables. Plus de la moitié (52%) estiment que ce n’est pas «opportun» d’en acheter. Seuls 22,7% pensent le contraire. L’indicateur, avec un solde négatif de 28,9 points, est néanmoins en amélioration de 2,8 points par rapport à la même période 2013.
Le chômage fait également partie des préoccupations majeures des ménages, mais pas autant que l’an dernier. Près de 75,2% anticipent un rebond du nombre de chômeurs, contre (76,7% un an plus tôt). Leurs craaintes sont plutôt justifiées.
Selon les derniers chiffres du chômage du HCP, quelque 65.000 personnes sont venues gonfler le rang des chômeurs au Maroc entre le deuxième trimestre 2013 et la même période 2014, alors qu’uniquement 39.000 postes d’emploi ont été créés. Environ 39.000 d’entre eux sont des citadins, tandis que 26.000 habitent en milieu rural. Le taux de chômage s’est ainsi aggravé de 0,5 point, passant de 8,8 à 9,3%.
Au niveau des prix des produits alimentaires, pratiquement huit ménages sur dix pensent qu’ils continueront à augmenter, soit presque autant qu’au premier trimestre et un peu plus (75,3%) qu’à fin juin 2013.
Pourtant, toujours selon les statistiques du HCP, les prix des produits alimentaires ont marqué un repli de 1,1% au deuxième trimestre 2014, (notamment les produits agricoles frais), après avoir augmenté de 3,2% un an plus tôt. Globalement, l’inflation qui s’inscrit sur une tendance baissière, depuis l’été 2013, s’est établie à 0,1% à fin juin, contre 0,4% au premier trimestre 2014.
Contrairement aux ménages, le HCP reste optimiste pour les prochains mois. L’organe prévoit un redressement de la croissance pour ce troisième trimestre 2014, tirée essentiellement pas les industries exportatrices qui devraient bénéficier d’une hausse de la demande mondiale. La croissance devrait ainsi être en accélération au troisième trimestre 2014. Elle se situerait à 2,6% au lieu de 2,3% à fin juin.
leconomiste
Commentaire