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Oran : La crème glacée est bien prisée en été

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  • Oran : La crème glacée est bien prisée en été

    A Oran, la crème glacée est surtout une affaire d’artisans. Pour les amateurs, trouver le nom «Boulahya» apposé sur l’emballage, est sans doute un gage de qualité.

    Mohamed qui emploie six personnes est l’un des rares passionnés à contribuer même modestement (300 kg par jour) à fournir le marché de sa ville dominé, fait paradoxal compte tenu de l’énorme potentiel de consommation, par des produits industriels acheminés des autres régions du pays, notamment du centre, ou, dans une moindre mesure, de l’étranger via les importations.


    A la DCP, organisme chargé du contrôle de la qualité, on confirme la non-existence de fabricants de grande envergure à Oran, ce qui limite le champ de leur investigation qui se limite à veiller à ce que les commerces qui ne disposent pas d’agréments spécifiques ne puissent pas en produire comme cela se faisait avant, c’est-à-dire sur simple autorisation délivrée chaque saison estivale.

    «Actuellement, non seulement les consommateurs commencent à faire la différence entre les produits mais même à l’étranger, la tendance va plutôt vers les préparations artisanales», explique le fabricant, conscient que lui et ses homologues locaux sont très loin de satisfaire un marché en expansion avec l’émergence de plusieurs nouveaux quartiers et une population qui croît à vue d’œil.

    «Boulahya», qui associe également le label Cosmos ne livre que six clients ou points de vente disséminés dans les anciens quartiers d’Oran dont Mdina Djdida où le père avait déjà une échoppe spécialisée dans la pâtisserie orientale. Diplômé d’un laboratoire italien, Mohamed a décidé de se lancer dans ce créneau dès 1986.

    Aujourd’hui, le local de la place Tahtaha (premier point de vente réputé dans tout le quartier) est fermé mais l’affaire marche toujours. «L’usine» est située à Point du Jour à Es-Sedikkia dans des locaux particulièrement bien entretenus avec ses chambres froides, ses cuves, ses machines de préparation. Le patron de la boîte, détenteur du savoir-faire, est constamment sur les lieux pour surveiller le déroulement de tout le processus jusqu’à la livraison en passant par le conditionnement dans des pots, des barquettes de 600 ml ou des boîtes de 3 kg.

    Pour ce dernier cas, c’est une sorte de matière première destinée aux crémiers qui les agrémentent par la suite en fonction de la demande des clients. Pour les ingrédients, on utilise le lait en poudre, «la meilleure qualité disponible sur le marché», du caramel préparé sur place et des parfums d’importation, «tout ce qui se fait de mieux en Europe : pistache, réglisse, nougat, etc.» Cependant, ce qui fait la différence c’est que ces parfums sont renforcés avec une mixture à base de fruits naturels (pommes, fraises, citrons, abricots, pêches, cerises) qu’on conditionne sur les lieux. «La poudre de chocolat provient directement de Suisse, représentant le meilleur du cacao de la Côte d’Ivoire», se plaît-on à préciser ici.

    Une façon de faire qui se ressent non pas seulement sur le goût mais aussi sur la texture. Dans la machine, le processus de fabrication est un peu plus long (12 mn) contre seulement quelques secondes pour les installations industrielles qui crachent des quantités faramineuses.

    Le pari de la qualité est payant et ce n’est sans doute pas un hasard si cette modeste boîte participe à plusieurs grandes foires européennes : Rimini (Italie), Inter glace (France) et d’autres en Espagne. «Boulahya» n’a pas besoin de publicité car l’intégralité de sa production est écoulée. Question : Pourquoi ne pas penser à une extension de l’activité ? La réponse n’est pas étonnante : «Pour avoir plus d’équipements, il faut un espace plus vaste et donc un terrain adéquat et là, les difficultés commencent…»


    Djamel Benachour- El Watan
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