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Béni soit l’importateur !

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  • Béni soit l’importateur !

    Le Centre national du registre du commerce a recensé à fin juillet dernier 54 000 nouvelles inscriptions, dont 41 507 uniquement dans l'activité de l'import-export.

    La superficie économique est dominée à 83% par les petits commerces. Des chiffres qui en disent long. L’économie algérienne pédale dans la semoule, broyant les espoirs d’une croissance par la production et par l’entreprise.

    Les producteurs, le peu qu’il en reste, sont à bout de forces, anéantis par une politique économique destructrice de richesses.

    Le pays produit peu. Il importe 70 à 75% des besoins des ménages, financés principalement par les devises du pétrole. La prolifération pathologique des importateurs de tout genre a annihilé les derniers efforts de construction d’une économie productive. D’autant plus que le gouvernement semble vouloir aligner l’imposition de l’importateur sur celle du producteur. Une mesure qui serait incluse dans la loi de finances 2015. Un fait révoltant.

    Un énième dans la chronique de la décision économique. En 2015, les importateurs risquent d’être sur un pied d’égalité avec les producteurs. Seulement, il serait plus facile, plus rentable et moins contraignant d’importer que de produire dans l’Algérie de 2015. C’est un signe qui ne trompe pas sur la légèreté de la main à la manœuvre politique et économique du pays.

    Autre signe non moins alarmant, plus de 80% des entreprises s’autofinancent, alors que les importateurs sont financés essentiellement par les devises des banques publiques.

    Dans l’aval commercial, les circuits informels, alimentés essentiellement par les importations, concurrencent dangereusement la production nationale et hypothèquent l'avenir de bon nombre d’entreprises. Et c’est le cercle vicieux dans lequel s’est empêtrée l’économie algérienne depuis au moins une décennie.

    L’envolée de la facture des importations s’est accompagnée de la disparition de plusieurs filières industrielles. Conséquence de cette légèreté dans la conduite de l’économie du pays, les candidats à l’investissement productif se font de plus en plus rares.

    Cet énième cadeau fiscal attribué aux importateurs tourne au désavantage de l’entreprise de production. C’est tout un symbole de l’incapacité du gouvernement à parrainer une économie de substitution à la rente pétrolière.

    Et pourtant, le discours officiel admet régulièrement le danger des importations pour l’économie du pays… sans pour autant bouger d’un iota face à ce fléau.

    Les lobbies de l’importation viennent de gagner une nouvelle bataille. Alors que se pose plus que jamais l’enjeu d’une économie productive.

    Dans un pays où les îlots de résistance ont été réduits à néant, aucune force ne serait capable de s’attaquer à la rente des importateurs.

    Les années à venir risquent d’être aussi dures que les sept ans de disette vécus par Pharaon. Sauf que l’Algérie n’a pas un prophète du talent de Joseph capable de prédire les années de sécheresse.

    Ali Titouche

    Edito El Watan 20/08/2014

  • #2
    Avons-nous un gouvernement-marionnettes pour l'Algérie ou contre l'Algérie ?

    Commentaire

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