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Robin Williams : l’arbre qui cache la forêt des suicides américains

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    Robin Williams : l’arbre qui cache la forêt des suicides américains



    Le 12 août 2014
    Les crédits à la consommation, ça n'a jamais rendu l'âme heureuse.





    C’est un chiffre peu connu : le suicide est, aux États-Unis, la principale cause de mort violente, devant les accidents de voiture. C’est en 2009 que le changement s’est produit, avec 38.364 suicides contre 33.687 morts sur la route. Les meurtres, quant à eux, ne sont que la cinquième cause de mort violente, en dessous de l’image que nous avons des US (un bon chrétien devrait, ici, arguer du fait que le suicide est un meurtre, et qu’il doit donc être compté comme tel… mais, bon…).
    Or, le groupe démographique américain dont le taux de suicide a le plus augmenté… ce sont les « middle-aged », les 35-54 ans. +28,4 % en dix ans ! Le groupe le plus concerné étant les hommes quinqua, qui ont vu une augmentation de 50 % de leur taux depuis 1999 ! Environ 30 Américains dans la cinquantaine sur 100.000 se donnent la mort chaque année.
    La facilité d’obtention de drogues de confort (dont il est aisé d’abuser pour mettre fin à ses jours), le nombre d’armes disponibles (il n’y a jamais eu autant d’armes en circulation aux États-Unis), la brutalité de la récession économique (un Américain sur cinq a bénéficié du programme de bons alimentaires en 2013 ! Le budget de ces bons a augmenté de 36,8 % en cinq ans !), autant de raisons pour tenter d’expliquer l’évolution dramatique des statistiques de suicides aux USA.
    Mais on doit peut-être chercher les raisons encore plus loin, au cœur même de ce qui constitue la culture américaine. Le pendant du « rêve américain » dans lequel chacun a sa chance de grimper l’échelle sociale, c’est l’abandon des « ratés », les « losers » qui n’ont pas su prendre le train du succès. Et nombreux sont les losers… La répartition des richesses outre-Atlantique n’a jamais été aussi violente.
    Un dernier paramètre très intéressant et moins connu influe sur le nombre de suicides : la propagation des informations sur les suicides ! Un test a été fait par l’Autriche en 1987. On y avait interdit la publication dans les médias des détails liés aux suicides dans le métro, etc. Le nombre de tentatives et de suicides réussis a régressé de… 80 % en six mois !
    C’est ce qu’on appelle l'effet werther, du nom (spoiler alert!) du roman de Goethe « Les Souffrances du jeune Werther« . Une vague de suicides suivit la publication du livre en 1774.
    Plus il y a de suicides dans les médias, plus il y a de suicides dans la vraie vie.
    Aux États-Unis, rien n’existe tant que ça n’est pas arrivé à une célébrité. Il faut espérer que l’acte final de Robin Williams permettra de découvrir la forêt de mal-être qui se cache derrière l’arbre de l’acteur.
    Les crédits à la consommation, ça n’a jamais rendu l’âme heureuse.Voltaire
    Dernière modification par andromed, 23 août 2014, 10h01.
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