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La peur de la réédition du scénario des «Arabes Afghans»

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  • La peur de la réédition du scénario des «Arabes Afghans»

    Le retour des Maghrébins d’Irak et de Syrie, une menace pour la région:

    La réaction, avant-hier, de la Tunisie quant aux risques que représente l’Etat islamique n’est pas fortuite. La déconfiture d’Al Qaïda pousse ses affiliés au Maghreb et dans le Sahel à prêter allégeance à l’Etat islamique et tenter d’élargir sa base dans la région d’Afrique du Nord. En effet, avant-hier, la présidence tunisienne a vivement condamné les «crimes sauvages» de l’Etat islamique (EI), notamment la décapitation du journaliste américain James Foley, en jugeant que ce groupe djihadiste était une menace pour tous les Etats de la région. «Après les crimes sauvages et répétés que commettent les organisations terroristes en Irak contre les minorités ethniques et religieuses irakiennes et l’exécution sauvage de l’un de leurs otages, la Tunisie dénonce avec force ces crimes odieux», a dit la présidence dans un communiqué. «Ces organisations terroristes représentent un danger pour tous les Etats de la région», a ajouté la présidence, en appelant «les organisations et les structures régionales officielles et civiles à unir leurs efforts pour leur faire face». La Tunisie «appelle la communauté internationale à protéger les minorités ethniques et religieuses en Irak en usant de ce que permet le droit international dans ces situations extrêmes», a-t-elle poursuivi.
    Un appel d’autant plus urgent que de nombreux Tunisiens combattent dans les rangs de l’EI, en Irak et en Syrie, un phénomène qui inquiète les autorités tunisiennes. Après le communiqué publié le 14 juillet dernier dans lequel l’organisation terroriste rejette le califat autoproclamé en Irak, Abu Abdullah Othman al-Asemi, l’émir d’AQMI pour la région centrale, avait publié un message audio de soutien à l’EIIL à la fin du mois dernier. Dans ce nouveau communiqué, le groupe d’Abdelmalek Droukdel renouvelle son allégeance au leader d’Al Qaïda Ayman al-Zawahiri. Selon certaines sources sécuritaires algériennes, des divergences ont éclaté au sein d’AQMI. Ces informations ont été rapportées mercredi dernier par le quotidien arabophone El Khabar.
    Ce désaccord avait débuté il y a un mois, et qu’Al Qaïda pourrait se scinder en deux groupes, l’un favorable à Abu Bakr al-Baghdadi, l’autre fidèle à al-Zawahiri. Selon cette même source, la rébellion contre le leadership de Droukdel a vu le jour après que des rapports aient commencé à circuler sur un conflit à la tête de la pyramide de la mouvance salafiste djihadiste mondiale, entre al-Zawahiri et l’émir de l’EIIL à propos de l’expansion rapide du groupe terroriste au Levant. Droukdel aurait alors considéré que cette initiative des djihadistes en Syrie risquait d’entraîner une défaite dans la guerre contre la France dans le Nord-Mali. En refusant de reconnaître le califat d’al-Baghdadi, AQMI a expliqué que les chefs de l’EIIL «n’avaient pas consulté les leaders djihadistes». Ces divisions étaient prévisibles d’autant plus qu’Al Qaïda d’Ayman al-Zawahiri perd du terrain et ne trouve plus de sponsor, puisque l’Etat islamique lui a ravi les financements. Si les divisions d’un groupe terroriste peut être réjouissant pour le pays, l’allégeance d’AQMI ou d’une partie d’AQMI à l’EI peut aussi être source d’inquiétude, d’autant plus qu’un certain nombre d’Algériens sont déjà sur le terrain en Syrie et en Irak.
    Ce qui est redouté, c’est justement la réédition du scénario du «retour des Arabes Afghans» dans leurs pays respectifs, après le départ des troupes russes d’Afghanistan, pour y semer la terreur. Les Maghrébins constituent l’ossature des organisations terroristes activant en Irak et en Syrie.
    Les Marocains seraient des milliers dans les rangs de l’EI en Irak et du groupe Ennousra en Syrie. «L’arrivée de l’EIIL dans la région est une réalité, pas seulement un scénario parmi d’autres», a expliqué Taher Ben Thamer, lui aussi officier en retraite, ajoutant que plusieurs djihadistes qui étaient présents en Syrie se trouvent actuellement en Libye, bien que leur nombre reste limité, rapporte El Khabar. L’ancien officier a expliqué que le risque sera encore plus grand si un plus grand nombre de combattants armés devaient décider de rentrer au pays. «Le danger réside dans le contrôle de l’organisation des armes encore largement déployées en Libye, en particulier des armes de qualité et des missiles achetés à l’aide des très importantes sommes d’argent engrangées par l’EIIL grâce aux trafics dans les champs pétroliers sur lesquels cette organisation a mis la main en Syrie», ajoute-t-il.
    Selon d’autres sources, le MUJAO a déjà tranché et a prêté allégeance à l’Etat islamique, permettant ainsi à ce dernier d’avoir pied dans le Sahel. En Libye, le groupe Ansar Chariâa se considère comme le prolongement de l’EI au Maghreb et la branche de Ansar Chariâa en Tunisie risque de faire de même dans le cas où l’éclatement d’AQMI se confirme.



    Auteur: Abdelkrim Ghezali
    reporters.dz
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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