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Mort sur macadam

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  • Mort sur macadam

    En matière d’accidents de la route, cet été n’aura malheureusement pas été l’exception par rapport aux années précédentes, soit une centaine de morts par semaine et près d’un millier de blessés. Faut-il rappeler que la route tue annuellement 4000 personnes en Algérie. Le pays détenait, il n’y a pas très longtemps encore, le triste quatrième rang mondial en la matière par rapport au nombre d’habitants, derrière les Etats-Unis, la France et l’Italie…

    Tout comme on ne doit pas perdre de vue que cette tragédie, cette catastrophe annuellement répétée, fait perdre à la collectivité nationale quelque 100 milliards de dinars par an, soit le prix d’une dizaine d’Airbus. Le fléau a pris une telle ampleur, qu’aujourd’hui les autorités donnent l’impression d’être incapables de l’endiguer, se contentant seulement de publier des bilans au compte-gouttes, des chiffres froids qui laissent indifférents les usagers de la route en particulier et l’opinion publique d’une manière générale.

    S’il y a autant de morts en augmentation, chaque année sur les routes, c’est parce que l’automobile reste le moyen de transport privilégié des Algériens et que l’Etat n’a rien fait pour développer le rail dans les liaisons de banlieues et interurbaines ou encore le cabotage côtier dans le transport de personnes. Devant ces défaillances des pouvoirs publics, doit-on alors s’étonner de voir le nombre de véhicules en circulation en augmentation exponentielle sur un réseau routier déjà fortement saturé.

    Et surtout, peu sûrs parce que ne répondant pas aux normes de sécurité, comme les véhicules chinois, indiens «low cost». Au point où certains songent déjà à instaurer dans les grandes villes et la capitale une circulation alternée automobile afin d’éviter les bouchons interminables. En matière de sécurité routière et de prévention institutionnelle, là aussi rien ou presque n’a été fait, alors qu’ailleurs dans des pays moins éprouvés par les accidents de la route, les vacances et les périodes de grande circulation sont généralement précédées de campagnes de sensibilisation élaborées de telle sorte à choquer les esprits et interpeller tout un chacun ; chez nous rien de cela.

    Pis encore, depuis plusieurs années des caméras de surveillance installées à coups de devises fortes sur les principaux axes autoroutiers semblent narguer les contribuables que nous sommes parce qu’elles ne servent à rien et ne sont pas utilisées. Les défaillances de l’Etat à tous les niveaux font qu’aujourd’hui le permis de conduire s’achète à 15 ou 20 000 DA, que les retraits de ce document par la police ou la gendarmerie ne s’accompagnent jamais de l’obligation pour les contrevenants de repasser les épreuves du code de la route ou de conduite.

    Faut-il alors s’étonner que la récidive devienne la règle en matière de non-respect du code de la route. Le laxisme des pouvoirs publics dans le contrôle et le suivi fait que même si l’Etat réalise de nouveaux tronçons routiers et autoroutiers, la plupart d’entre eux connaissent des malfaçons qui les rendent inutilisables, voire dangereux, pour la circulation des biens et des personnes sans que pour cela les responsables s’en inquiètent.

    Reda Bekkat- El Watan
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