Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Les américains comme on les aime !

Réduire
Cette discussion est fermée.
X
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Les américains comme on les aime !

    Dans ce très bel article, on redécouvre les américains comme on les aime !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

    John Fitzgerald Kennedy candidat FLN à la Maison-Blanche

    Mai 2005. Le porte-avions français Charles-de-Gaulle mouille au large des côtes américaines. Objectif: exercices aéro-navals alliés franco-américains «d’instruction». Au terme des manoeuvres, une escadrille US salue le bâtiment français en formant une croix de Lorraine. Cette délicatesse provoque le commentaire acide d’un journaliste de la télévision française qui retransmettait l’événement: «Le Général doit s’en retourner dans sa tombe». D’autant que ces exercices se déroulent en plein contexte «irakien» dont l’invasion par une coalition américano-européenne a constitué un acte «international-illégal» stigmatisé surtout par la France dans les débats onusiens.

    Mais la diplomatie française sait cultiver l’ambivalence «utilitaire». De Manhattan, De Villepin, tribun lettré, s’envole dans un lyrisme remarquable: «La France, qui a connu les affres de l’occupation, n’oublie pas ses libérateurs».

    L’invasion de l’Irak traduit, de l’opinion la plus partagée, l’expression la plus radicale de la «naphto-dépendance» américaine, surtout après le tarissement probable annoncé des réserves de l’Arabie Saoudite qui devient subitement un «réservoir» de terroristes et d’où the US Army a vite fait de déménager son Q.G. pour une affectation plus appropriée aux perspectives stratégiques.

    Le choc pétrolier de 1973, dont les mécanismes de survenue restent douteux tant il a, en définitive, plus profité aux multinationales du pétrole qu’aux pays de l’OPAEP qui n’ont récolté, pour la plupart, que des représailles politiques, hante toujours la mémoire des économistes. Et l’Amérique, depuis la crise de 1929, semble s’être juré de ne plus connaître une pareille situation, quels qu’en soient les moyens. La France aussi développe une «addiction» au pétrole arabe. Ainsi courtise-t-elle souvent l’opinion arabe.

    Lors de l’invasion de l’Irak, la rue arabe a adressé mille vivats à la France et à Chirac pour sa position onusienne et semble avoir oublié que c’est la France qui a doté Israël de l’arme nucléaire, conférant à ce pays un rapport de force, avec ses voisins, irrémédiablement favorable.

    Mais la hantise du manque de pétrole peut conduire tous les grands de ce monde à des comportements radicaux: Poutine rase et occupe la Tchétchénie, et Chirac menace, en pleine crise du dossier nucléaire iranien, d’utiliser l’arme atomique pour défendre «les intérêts de la France».

    Mais retour au Charles-de-Gaulle, le bâtiment, et à Charles de Gaulle, le président, qui devait se retourner dans sa tombe, selon le journaliste de TF1, parce que le porte-avions qui porte son nom est salué par une escadrille US qui dessine la croix de Lorraine. Ceci me renvoie à une autre édition: celle du magazine Paris-Match lors du voyage de John F. Kennedy en France.

    Paris-Match, s’inspirant probablement du magazine américain disparu, Life, repose sa philosophie de la communication sur la primauté de l’image sur les mots. Aussi, le reportage sur la visite de John F. Kennedy à Paris est sublime. La US first lady, Jacqueline, and her husband, subjuguent la vieille Europe par leur classe qui ferait pâlir de jalousie tous les couples royaux et princiers du Vieux Continent.

    John F. Kennedy, descendant d’immigrants irlandais dont beaucoup ont fui la persécution de l’Empire parce qu’une mauvaise récolte de «potatoes» n’a pu s’acquitter de la redevance fiscale de Sa Majesté, semble ramener, dans la vieille Europe, la revanche du Nouveau Monde bâti par les «fils» des peuples asservis et persécutés par les monarchies archaïques de l’Ancien Continent.

    L’accueil de Paris est à la hauteur du prestige du fabuleux couple. Mais un commentaire, composé de deux mots et d’un point d’interrogation, en marge d’une immense photo montrant De Gaulle entouré du couple présidentiel, ne laisse pas indifférent: «Le dégel ?»

    L’évocation de ces deux reportages distants m’impose une réflexion: ainsi, entre la France et l’Amérique, a soufflé une perturbation de l’atmosphère atlantique contemporaine de J.F. Kennedy qui en aurait été partie prenante.

    Et plus de quarante années après, cet orage n’est pas oublié. Quelle est donc cette force de la nature qui a «rafraîchi» et fissuré l’Alliance atlantique; la France quitta le Commandement intégré de l’OTAN en pleine guerre froide totale entre les deux blocs, Est et Ouest.

    De prime abord, l’on serait légitimement conduit à évoquer le génie ravageur «d’espions venus du froid» du puissant KGB soviétique, habitué aux «orchestrations rouges» infaillibles. Mais les Russes n’y sont pour rien, dans cette affaire.

    Le maître d’oeuvre de cette formidable opération «Coup de glace sur l’OTAN» n’est autre que le FLN algérien.

    Le FLN, qui a forcé le respect à une échelle planétaire par sa redoutable efficacité grâce à sa capacité de moduler le combat sur le terrain militaire ou diplomatique selon la conjoncture, son entière indépendance par son caractère de mouvement de libération pur, autofinancé et réfractaire à toute obédience étrangère, fût-elle arabe, disposait d’une élite dirigeante exceptionnelle.

    Une anecdote historique illustre cette infaillible efficience: Lucky Luciano, le chef de la maffia italo-américaine, qui trône sur deux continents et qui avait réussi à parasiter la logistique de la US Army en Italie après le débarquement du Sud de l’Europe, s’essaya plus tard sur le «trafic» des armes organisé par le FLN en Méditerranée à destination de l’Algérie.

    La réplique du FLN sur les «affaires» de l’organisation criminelle fut si percutante qu’elle fit renoncer Lucky Luciano définitivement à ses tentatives. Il fit alors une déclaration restée célèbre: «Les Algériens, il vaut mieux être avec eux que contre eux».

    La genèse des troubles franco-américains remonte à la rencontre du FLN avec le brillant sénateur J.F. Kennedy. En misant sur JFK, le FLN réalise une extraordinaire opération de »démarching» et de »loobying» de sa cause auprès d’un intéressant postulant à la Maison-Blanche. La rencontre de JFK et du FLN pesa sur deux destins: la carrière du plus populaire président des USA et l’avenir d’un Etat, l’Algérie.

    Le FLN possède des arguments «historiques» pour entreprendre la séduction préliminaire de JFK. Alger fut la première capitale à reconnaître la jeune nation américaine proclamée par George Washington et il existe un Traité d’amitié algéro-américain signé en 1795 !

    Pendant les deux conflits mondiaux, les Américains ont pu apprécier la valeur des combattants nord-africains et surtout des Algériens présents sur tous les fronts pour la libération de l’Europe.

    Les Nationalistes algériens amorcent tôt des contacts avec la Maison-Blanche: l’Emir Khaled écrit au président Wilson et la ville de Kader aux USA rend hommage à son aïeul, l’Emir Abdelkader, en reconnaissance à son prestige universel !

    JFK est charmé par une rhétorique familière aux Américains: Indépendance, Patriote, Liberté, Nation, Colonisation des peuples par les Empires. L’intervention du FLN à l’ONU lors de la Question algérienne fait naître un mouvement spontané de citoyens américains prêts à porter les armes aux côtés des Algériens.

    L’onde de sympathie engrangée par le FLN pour la cause algérienne sera reportée par l’opinion américaine sur le sénateur-candidat qui a choisi le camp d’un peuple opprimé et bravé un allié atlantique.

    Cette sympathie capitalisée, JFK en tirera un dividende électoral décisif.

    La légende rapporte que JFK aurait déclaré à ses interlocuteurs algériens, à la manière de sa célèbre déclaration de Berlin sous le blocus lorsqu’il sera président (Ich been ein Berlineer !): Ana Jaza’iri ! (I am an Algerian !) pour exprimer sa sympathie. Les arguments historiques d’affinité entre l’Amérique et l’Algérie ne sont qu’une «entrée» savamment servie par le FLN pour mettre sur la table du sénateur JFK une réelle force de persuasion: le pétrole (et le gaz) du Sahara algérien. D’importantes discussions sont échafaudées et des perspectives commerciales énergétiques sont évoquées. Pour préparer cet avenir commun, le FLN envoie des étudiants algériens en Amérique pour des hautes études de l’énergie (l’actuel ministre en faisait partie).

    Les états-majors sénatoriaux des USA, décideurs électoraux, mesurent pour la plupart, l’importance stratégique de l’Imported-oil pour l’économie américaine et la perspective de nouvelles sources d’approvisionnement les mobilise autour de la vision de JFK d’une Algérie indépendante et «maître de ses ressources».

    Le rival de JFK à la Maison-Blanche est Richard Nixon qui fera plus tard une carrière présidentielle désastreuse qui lui vaut un «empeachement» et une résidence avortée au White-House.

    Nixon, tenant d’un discours de puritanisme social rigoureux que ne renierait pas un intégriste religieux, à l’opposé de JFK à la «mondanité» très affichée, prônait pour l’Amérique, une utopique vision de l’énergie: «The Energetic Indépendance» !

    Le FLN, qui a gagné l’opinion américaine à sa cause et convaincu le sénateur JFK de l’intérêt des USA d’une Algérie indépendante et souveraine de ses ressources énergétiques, a indéniablement pesé, par un effet retour (feed-back), sur l’investiture de JF Kennedy à la Maison-Blanche.

    La fin tragique de John Fitzgerald Kennedy plonge l’Algérie dans un profond chagrin dû à la perte d’un «grand frère d’armes».


    Elhadj Abdelhamid : Docteur
    http://www.lequotidien-oran.com/html/home.html
Chargement...
X