Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Etats-Unis : le canular du «swatting» fait des ravages chez les jeunes

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Etats-Unis : le canular du «swatting» fait des ravages chez les jeunes

    C’est un jeu qui peut coûter cher. De jeunes Américains rivalisent d’imagination dans un concours de canulars téléphoniques, le «swatting», au grand dam des autorités. Le principe : convaincre le Swat (unité de police paramilitaire dont le phénomène tire son nom) de se déplacer au domicile d'une personne en prétextant différents scénarios catastrophes.
    Pour que l'alerte soit crédible, l'auteur du canular collecte au préalable le maximum d’informations possible sur sa victime.

    Ce phénomène est particulièrement répandu au sein de la communauté des joueurs en ligne, de mauvais perdants ayant du mal à digérer leur défaite. Par esprit revanchard, ces génies de l’informatique réunissent le maximum d’informations personnelles sur leur cible via son adresse IP ou ses comptes sur les réseaux sociaux. Plus l’appel est crédible aux yeux des autorités, plus ces dernières prendront la menace au sérieux et plus les moyens dépêchés sur place seront importants.

    VIDEO. Un jeune homme de 17 ans victime de Swatting en avril

    Watch more news videos | Latest from the US

    Les sites de streaming permettent d'assister à la scène

    A ce jeu aussi, il s’agit de défendre sa réputation de gamer. Une réputation qui se mesure au nombre de véhicules (hélicoptères, blindés), du type d’unité (de la police municipale au fameux Swat) ou de la méthode utilisée pour l’arrestation de la victime. Car ces joueurs de jeu semi-professionnel ont pris l’habitude de filmer et de diffuser en direct leurs matchs en ligne via des plateformes comme Twitch (qu’Amazon a récemment rachetée pour 735 millions d’euros). Lorsque les équipes d’intervention débarquent, l’auteur du canular est souvent connecté au stream, aux premières loges pour assister à l’arrestation.

    C'est ce qui s'est passé ce jeudi 27 août. Kootra, un joueur professionnel, diffuse le match de Counter Strike auquel il participe depuis les bureaux de son équipe dans le Colorado. Il est très suivi en ligne, avec 223 000 followers sur Twitter et 700 000 abonnés à sa chaîne Youtube. Soudain, il interrompt le jeu et s'exclame : «Ils sont en train de contrôler les pièces. Je crois qu'on est en train d'être swattés !» Quelques secondes après, des policiers surarmés débarquent dans la pièce et le projettent à terre. L'appel à l'origine de l'intervention signalait qu'un homme tenait en otage deux individus et était prêt à les abattre. La police avait bouclé les bureaux, les écoles voisines et plusieurs commerces par précaution.

    VIDEO. Un gamer arrêté en live alors qu’il se filmait en train de jouer


    Les départements de police concernées traquent ces auteurs de fausse alerte. Elles rappellent à juste titre qu’en mobilisant des équipes entières de forces de l’ordre dans des opérations inutiles, ce sont d’autres appels, d’autres innocents qui ne peuvent être aidés. Le FBI a signalé dès 2008 l’essor du phénomène. En septembre 2013, le gouverneur de Californie a promu une loi cherchant à lutter contre le swatting. Jusqu'alors passible de peines d'emprisonnement (en 2009, un jeune homme de 19 ans a été condamné à 11 ans de prison pour de nombreux swattings), les auteurs de canular peuvent se voir obliger de rembourser le coût d'intervention des policiers. D'après le sénateur à l'origine de la loi, cela peut s'élever à plus de 10 000 dollars (7 600 euros) pour une équipe entière de Swat.

    LeParisien.fr
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
Chargement...
X