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Le Maghreb serre les rangs devant le risque terroriste

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  • Le Maghreb serre les rangs devant le risque terroriste

    Manifestement, du Maroc au golfe Persique, plus personne ne se sent à l'abri des djihadistes de l'État islamique (EI). "Le danger terroriste est aux portes de l'Europe", déclarait il y a quelques jours le roi Abdallah d'Arabie saoudite, tandis que David Cameron, le Premier ministre britannique, relevait le seuil d'alerte terroriste dans son pays. En visite au Moyen-Orient, John Kerry, le patron de la diplomatie américaine, plaidait pour la constitution d'une large coalition en vue de mener la bataille contre les djihadistes en Irak dont le territoire est devenu, partiellement, depuis juillet, celui de leur califat. Au Maghreb, les ministres des Affaires étrangères se sont retrouvés, le 25 août, pour coordonner leurs efforts contre le risque terroriste.

    Le Maghreb, très éloigné du champ de bataille djihadiste, a-t-il raison de craindre ces nouveaux combattants qui se réclament, à leur tour, du "vrai islam" en faisant régner la terreur ? Peuvent-ils être touchés eux aussi par les sicaires de ce califat incongru ? Plusieurs raisons militent en faveur de leur inquiétude.

    1) Le chaos libyen

    La première : la déliquescence libyenne. Tunis, Alger et même Rabat, à l'ouest de la frontière libyenne, ont soudain réalisé qu'ils ne pourraient pas édifier un mur d'acier pour se protéger du chaos libyen. Non seulement le pays a désormais deux gouvernements et deux Parlements, mais une des deux Assemblées nationales est majoritairement aux mains d'islamistes dont certains membres ont des liens avec les groupes djihadistes d'Ansar al-Charia. Ce sont ces milices armées islamistes qui se sont emparées de l'aéroport de Tripoli en août, semant un vent de panique (depuis retombé) parmi les dirigeants maghrébins. En effet, les frontières sont poreuses entre la Libye, la Tunisie et l'Algérie, et les islamistes libyens disposent d'un armement considérable.

    Les djihadistes libyens d'Ansar al-Charia et tunisiens qui tiennent tête à l'armée depuis deux ans (50 militaires tués) ont des liens. Les Libyens d'Ansar al-Charia ont fait allégeance à al-Baghdadi, le patron de l'État islamique en Irak et au Levant. Ils ont des connexions d'un bout à l'autre du Maghreb, encore peu nombreuses apparemment, mais ils rêvent de constituer une grande "internationale djihadiste". Des Maghrébins proches de Daesh (anagramme arabe de l'État islamique) auraient même envisagé d'annoncer la création d'un califat au Maghreb avec le souci évident d'attirer de nouvelles recrues. Dans l'immédiat, le projet a fait long feu et seul Boko Haram, au Nigeria, a annoncé la fondation d'un califat qui n'est guère pris au sérieux.

    2) La menace terroriste

    La deuxième raison d'inquiétude est plus sérieuse : les risques d'attentats. Certes, le Maghreb n'est pas l'Irak ni la Syrie, ces pays faillis. Daesh ne va pas se lancer dans une guerre insensée sur ce territoire, mais les djihadistes peuvent organiser des attentats (comme en Europe, qui n'est pas non plus à l'abri). Des menaces terroristes contre les pays du Maghreb ont été lancées par Internet depuis l'Irak et la Libye. Elles ont été prises au sérieux par les différents pouvoirs.

    3) Les rivalités al-Qaida / EI

    En effet, une troisième raison augmente les risques d'attentats : ce sont les rivalités au sein de la mouvance djihadiste entre les anciens (les groupes liés à al-Qaida et son patron Ayman al-Zawihiri) et les nouveaux, ceux qui ont fait allégeance à al-Baghdadi, chef autoproclamé de l'État islamique et du califat.

    Au Maghreb, comme au Moyen-Orient, les djihadistes sont partagés entre les deux mouvances rivales. En Tunisie, Abou Iyad, le chef clandestin d'Ansar al-Charia (qui n'est pas le même groupe que son homonyme libyen), a lancé des appels à rejoindre le djihad en Syrie et à rallier les rangs d'al-Baghdadi en Irak. De son côté, Aqmi (al-Qaida au Maghreb islamique), début juillet, a rejeté le califat et renouvelé son adhésion à al-Qaida et à son chef, al-Zawahiri. Depuis, il semble qu'à l'intérieur d'Aqmi (les chefs de ce groupe étant majoritairement en Algérie), des dissensions se soient fait jour, certains voulant rejoindre Daesh. Autant de rivalités qui peuvent certes diviser les forces (encore très faibles), mais aussi inciter certains à organiser des attentats pour montrer leur puissance sur leur rival et attirer des recrues.

    4) Le retour des djihadistes de Syrie

    Quatrième raison d'inquiétude : le retour des djihadistes de Syrie. Là est le vrai et probablement le seul danger. 8 000 Maghrébins (3 000 Tunisiens, 2 500 Libyens, 1 200 Marocains, moins d'un millier d'Algériens et une poignée de Mauritaniens) se sont engagés au djihad en Syrie, selon les chiffres donnés par le Centre marocain d'études stratégiques. Combien sont-ils à vouloir rentrer de cette terrible guerre qui n'est pas la leur ? Certains sont déjà revenus, et ce sont eux qui ont lancé, sur Internet, les appels à organiser des attentats. Leur retour relève du cauchemar pour les différents pays. Comment les contrôler et les gérer ? Dans l'immédiat, seule l'Arabie saoudite a mis au point un programme pour les réintégrer.

    Devant le danger présenté par le retour des jeunes djihadistes, le Maghreb est désemparé. Vont-ils venir renforcer les cellules dormantes qui se cachent dans les différents pays ? L'Algérie semble beaucoup moins touchée que ses deux voisins par les appels au djihad. Le Maroc est aussi inquiet d'un terrorisme qui pourrait le pénétrer par sa frontière sud, cette zone saharo-sahélienne devenue incontrôlable. L'armée est sur les dents depuis la mi-août, elle a déployé du matériel, y compris antiaérien, dans des zones stratégiques (barrages), dans les grandes villes (Casablanca, Fès, Marrakech, Tanger) et sur ses frontières. En Algérie, la frontière avec la Tunisie est particulièrement surveillée pour éviter les infiltrations.

    La solution : "Chasse aux fantômes"

    Il fallait aller plus loin. Une coopération sécuritaire s'est mise en place entre les différents pays, y compris entre le Maroc et l'Algérie, pour une fois d'accord devant l'urgence du moment. Chaque capitale coopère pour pister les djihadistes et démanteler leurs cellules. Nom de code : "Chasse aux fantômes". L'opération implique aussi des pays au nord de la Méditerranée (France, Espagne, Italie, Allemagne, Grande-Bretagne) et les États-Unis, via le commandement américain pour l'Afrique, basé en Europe.

    Au Maroc, des jeunes suspectés d'être en contact avec des djihadistes de Daesh ont été arrêtés. Deux cellules ont été récemment démantelées, dont l'une à Fès ; deux individus sur le point de partir pour la Syrie ont été interceptés. Tous s'étaient rencontrés sur Facebook et avaient des liens avec des réseaux en Espagne, à Ceuta et Melilla, les deux villes espagnoles au nord du Maroc. La cellule de Fès supervisait le recrutement et le voyage vers la Syrie et l'Irak de Daesh, ce nouveau pôle d'attraction des désespérés. Comment les en détourner et les récupérer ? Nul n'a la réponse.

    le point fr

  • #2
    Au maghreb, notament en Algerie il n y'a pas une circulation clandestine des armes et c'est cela la force des militaires, tout controler, tout surveiller, la Lybie n'avait pas les moyens pour tout voir
    Et donc en effet Tunisie et Algerie lutteront ensemble contre l'état terroriste charlatan de l'Iraq et de Syrie, pareil pour le Maroc, on s'opposera toujours aux takfiristes et wahhabistes

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