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Le verdict prononcé hier par la cour de Ghardaïa à l’encontre du Mozabite Youcef Ould Dada a suscité une vague d’indignation à travers l’ensemble du territoire national. Cet informaticien de 47 ans espérait l’acquittement en raison de l’absence de fondements quant aux faits qui lui ont été reprochés. Mais la cour de Ghardaïa a confirmé la peine de deux ans de prison ferme prononcée le 10 juin dernier par le tribunal de la même ville. Une condamnation vivement dénoncée par le collectif de défense qui compte bien introduire un pourvoi en cassation. Youcef Ould Dada va ainsi croupir en prison pour avoir diffusé sur le réseau social Facebook une vidéo montrant des policiers en train de commettre un vol. Le pire est que le prévenu a été condamné pour «atteinte à l’intérêt national» et «outrage à un corps constitué», alors que les policiers mis en cause par cette vidéo n’ont nullement été inquiétés par la justice. Ce qui a attisé la colère des défenseurs des droits de l’Homme. Pour le président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH), Noureddine Benissad, «les poursuites étaient infondées à son encontre». Il considère que le procès était inéquitable en raison notamment de l’absence d’une contre-expertise du rapport d’analyse élaborée par la police, qui s’est trouvée dans cette affaire juge et partie. La LADDH appelle ainsi les différents acteurs à une mobilisation active face aux harcèlements de toute nature contre la liberté d’expression. De son côté, le Réseau des avocats pour la défense des droits de l’Homme (RADDH) a vivement réagi à cette condamnation en la qualifiant d’«injuste». Pour le président de ce réseau, Me Ahmine, elle constitue «un fait d’une extrême gravité», «une atteinte aux droits de l’Homme» et «une atteinte à l’indépendance de la justice». Cela «dans la mesure où cela va dans le sens de protéger les auteurs présumés d’un vol commis au niveau de la localité de Guerrara, un acte dénoncé par le biais d’une vidéo montrant trois policiers en train de le commettre». Sur les réseaux sociaux, c’est la consternation générale. De nombreux internautes voient en cette condamnation une sorte d’avertissement lancé à tous ceux qui usent de leur ton libre sur les réseaux sociaux pour dénoncer l’injustice, la corruption, les dépassements et toute forme d’abus de pouvoir.
Sonia Baker
Sonia Baker
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