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Le projet des Banques Islamiques avance encore au Maroc

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    Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) marocain a rendu son verdict, le jeudi 28 août, sur le projet de loi relatif aux banques islamiques, en proposant deux changements.

    Le président de la Chambre des conseillers, Mohamed Cheikh Biadillah, avait demandé à l'instance, le mois dernier, de donner son point de vue sur la légitimité des dispositions légales du projet de loi.

    Deux remarques négatives ont été formulées par le CESE. La première concerne un manque d'information pour les clients, afin d'éviter un marketing déloyal de la part des banques islamiques, et la seconde souligne la nécessité de clarifier les rôles du Conseil national des oulémas et de la Banque centrale pour la supervision du secteur.

    Selon Mustapha Benhamze, président du Conseil régional des oulémas de l’oriental et membre du CESE, l'établissement des banques islamiques au Maroc reste une nécessité.

    Mais Hakima Naji, militante de la société civile et également membre du CESE, s'oppose pour sa part à l'intervention du Conseil supérieur des oulémas dans le secteur financier. Elle a critiqué l'idée d'une gestion religieuse de la finance, affirmant que la Banque centrale possède les compétences nécessaires pour s'occuper des banques islamiques comme des établissements traditionnels.

    Le président du CESE et ancien ministre de l'Économie et des Finances Nizar Baraka a souligné l’importance de la création des banques islamiques, expliquant que des produits alternatifs existent déjà au Maroc et représentent depuis 2010 près d’un milliard de dirhams d'épargne. Ce montant sera, selon lui, renforcé par la création des banques participatives.

    Ce type de banques permettra aussi d’augmenter le taux de bancarisation au Maroc, qui est aujourd'hui de 57 %, a-t-il expliqué. "L'objectif est d’élever ce taux aux deux tiers de la population," a déclaré Baraka.

    Le CESE a insisté dans son verdict sur la nécessité de multiplier les actions de communication sur les produits participatifs afin de bien en expliquer le concept et d'éviter de faire des distinctions entre des produits bancaires "halal" et "haram", a indiqué le sociologue Karim Chabli.

    "Il faut veiller à ne pas tomber dans ce piège et créer des débats stériles qui ne peuvent que nuire à la société alors que l’objectif de l’autorisation des banques islamiques est de répondre aux besoins d’une catégorie de la population marocaine," a-t-il précisé.

    Mohamed Chadi, commerçant, fait partie des citoyens satisfaits de l'adoption par le CESE du projet de loi sur les banques participatives.

    "J’attends depuis des années la création des banques islamiques au Maroc pour pouvoir gérer mon argent en accord avec mes convictions religieuses. Certes, je suis actuellement client d'une banque classique, mais c’est parce que je n’ai pas le choix", a-t-il dit à Magharebia, ajoutant qu'il a des amis qui prennent le risque de conserver chez eux leurs économies en raison de l'absence de banques islamiques dans le royaume.

    Hamza Souieh, employé, salue lui aussi l’initiative d’instaurer la finance islamique au Maroc. S'il aspire depuis des années à acquérir un logement, il a toujours refusé de contracter un crédit.

    "Si les banques islamiques sont créées, je pourrais bientôt acheter un appartement," nous a-t-il annoncé avec optimisme.

    Magharebia
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