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Mario Draghi fait sauter un verrou idéologique à la BCE pour combattre la déflation

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  • Mario Draghi fait sauter un verrou idéologique à la BCE pour combattre la déflation

    Après avoir "sauvé" l’euro en 2012, Mario Draghi vient de franchir une nouvelle étape dans la refonte idéologique de l’autorité monétaire européenne. Un plan de relance monétaire verra le jour le 2 octobre prochain. Bien que les détails de ce plan restent encore inconnus, il est nécessaire de saluer ce qui s’apparente à un coup de pied porté au conformisme de la BCE

    Le 4 septembre 2014 restera dans les mémoires de la Banque centrale européenne. Après avoir annoncé une baisse de ses taux directeurs à 0,05%, c’est-à-dire son plus bas historique, Mario Draghi a également pu annoncer la mise en place d’un plan de relance européen.

    Fidèle à son habitude, le président de la Banque centrale européenne procède par étape. C’est ainsi que le plan annoncé ce jour n’a pas été chiffré. Il le sera le 2 octobre prochain.

    Ce qui laisse aux investisseurs le soin de spéculer sur les intentions de la BCE, sur les montants envisagés, bref, de laisser rêver. Quitte à décevoir dans un mois.

    Contrairement aux différents plans d’assouplissement quantitatif (Quantitative Easing) qui avaient pu voir le jour à travers le monde ces dernières années, les titres concernés par le nouveau plan de la BCE ne seront pas de la dette publique. Les réticences allemandes sur ce point n’ont pas été ignorées. Ainsi, la BCE procèdera à des achats de titres privés, (Asset Backed securities purchase programme : (nommé ABSPP) et covered bond purchase programme, nommé CBPP3). Cette décision du conseil des gouverneurs n’a pas été prise à l’unanimité - Jens Weidmann, président de la Bundesbank a publiquement admis qu'il s'y était opposé -, ce qui marque une première dans l’histoire d’une BCE ayant l’habitude et la culture du consensus.

    Bien qu’il soit évidemment trop tôt pour évaluer les effets de la politique décidée par la BCE, puisque les montants engagés ne seront révélés que dans quelques semaines, il reste que cette décision est cruciale pour la zone euro. C’est un verrou idéologique qui vient de sauter.

    En effet, ce type d’interventions non conventionnelles étaient jusqu’à présent exclues par une BCE réputée pour son orthodoxie. Un grand pas vient d’être franchi et ce notamment en raison de l’assombrissement des perspectives de croissance et d’inflation dans la zone euro.

    Il ne fait que peu de doutes que la persistance d’une croissance faible, que les anticipations d’inflation trop régulièrement révisées à la baisse ont contribué à aider Mario Draghi à convaincre les membres du conseil des gouverneurs à sortir de leurs habitudes, de leur conformisme.

    Selon le président de la BCE, certains membres souhaitaient même aller plus loin, ce qui est sans aucun doute un bon signe alors que d’autres s’opposaient à ce programme. Si une réelle discussion prend enfin place au sein de la BCE, la zone euro ne peut qu’en bénéficier.

    Suite à la baisse de taux de ce 4 septembre, l’autorité monétaire se trouve désormais dans l’impossibilité matérielle d’aller plus loin sur les taux (ce qui a d’ailleurs été indiqué). Mario Draghi vient d'offrir un nouveau cadre d’intervention à la BCE.

    Atlantico
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