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france-Tu sais ce que te disent les "sans-dents" ?

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  • france-Tu sais ce que te disent les "sans-dents" ?

    JOSEPH MACÉ-SCARON


    François et François font la paire pour repousser les limites de la décence. Le premier, François Rebsamen, plutôt que de reconnaître son incapacité à relancer l'emploi, préfère blâmer les chômeurs. Quant au second, François Hollande, il oserait surnommer les pauvres "les sans-dents" d'après Valérie Trierweiler.


    Pour lutter contre le chômage, il suffit de lutter contre les chômeurs. Bon sang, mais c’est bien sûr ! Heureusement qu’une incertaine gauche est là pour dire tout haut ce qu’une certaine droite pense tout bas. Ministre du Travail alors qu’il souhaitait être ministre de l’Intérieur, le cumulard François Rebsamen, tendu comme un foc gonflé d’air, a proposé, mardi 2 septembre, de fliquer (à quoi peuvent aboutir les vocations contrariées) ceux qu’il considère être des faux chômeurs, ceux qui par leur présence démoralisent les vrais demandeurs d’emplois et plombent la relance de notre économie.

    Pourquoi n’y avait-on pas pensé avant ? La logique libertarienne à l’œuvre dans ce gouvernement d’assistés est implacable : si le chômage augmente, c’est la faute des chômeurs qui refusent de travailler. D’ailleurs, c’est bien simple, comme le disait jadis Nicolas Sarkozy dont on semble préparer ardemment le retour, des centaines de milliers de postes attendent preneurs à Pôle emploi mais tous les fainéants, les assistés, bref, les pauvres, se tournent les pouces en vivant grassement de subsides comme des suceurs de plus-value. Comment ? Le chômeur a droit à ses indemnités de chômage parce qu’il cotise, de même que le retraité a droit à sa retraite ? Quelle incroyable audace!

    On nous explique que le ministre « fait hurler la gauche ». Pourquoi seulement la gauche ? Il fait hurler les chômeurs — et j’invite nos éminences à se pencher sur le tsunami de témoignages déchirants qui sont apparu sur la Toile en réaction aux propos ministériels — et les salariés de gauche, du centre, de droite, socialistes ou libéraux, démocrates ou républicains. Bref, ils ont fait hurler, oui, hurler, tous ceux qui sont confrontés quotidiennement au principe de réalité.

    Entendons-nous : nul ne conteste qu’en contrepartie de son indemnisation par l’assurance chômage, le demandeur d’emploi soit acteur dans une recherche d’emploi, mais encore faudrait-il qu’on ne lui demande pas de picorer des miettes de travail et des résidus de salaires. De mauvais esprits souligneraient qu’il est plus facile de blâmer ceux qui sont à la recherche d’un emploi que de reconnaître son incompétence économique et son incapacité à relancer la croissance. La seule croissance que nous connaissons sous le quinquennat d’Hollande est la croissance du nombre des chômeurs. Pour le reste, tout est en berne dans ce quinquennat.

    Dépassant Laurent Wauquiez sur sa droite (un « beau » challenge), la sortie du ministre paraît si incongrue que l’on s’interroge si d’autres motivations n’ont pas présidé à cette sotie. Rebsamen cherche t-il à séduire une partie de l’électorat populaire lepéniste ? Emboîte t-il le pas de Michel Sapin qui découvert Hayek derrière un pilier de la bourse ? Une chose est sûre : la multiplication de ces provocations ne peut qu’indisposer les frondeurs. L’Elysée voudrait se mettre dans la situation de devoir dissoudre après le rejet du vote de confiance demandé par Manuel Valls, qu’il ne s’y prendrait pas autrement. Surprenante époque.

    Cerise sur le soufflé : Merci pour ce moment, le livre à charge de Valérie Trierweiler sur le chef de l’Etat. Nous voyons dans ces pages la confirmation de ce qu’écrivait notre journaliste Daniel Bernard lorsqu’il expliquait combien cet homme en apparence si jovial, troussant la petite blague, tenant la main parfois de nos éditorialistes, était atteint d’une profonde misanthropie. Mais cet ouvrage exsude en plus un mépris de classe et un cynisme qui laissera sans voix les plus enragés de ses détracteurs quand, par exemple, celui qui n’est pas encore président de la République ose surnommer les pauvres « les sans-dents ». A lire cette expression, on se surprend à penser qu’au fond, François Hollande aura raté sa vocation profonde : scénariste pour « Les Deschiens » sur Canal. Mais dans quel monde vivent-ils ?
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Maintenant, à chaque fois que tu écris le mot "sans-dents" n'oublie pas de lui associer "selon Valérie Trierweiler".

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