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Nicolas Hénin sur Nemmouche : "Quand mon geôlier ne chantait pas, il torturait"

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  • Nicolas Hénin sur Nemmouche : "Quand mon geôlier ne chantait pas, il torturait"

    Le Point - Publié le 06/09/2014 à 11:37 -

    EXCLUSIF. Otage en Syrie pendant dix mois, notre journaliste Nicolas Hénin a été la victime de Medhi Nemmouche, l'un de ses geôliers.

    Par Romain Gubert

    "Il regarde ses mains, fait craquer ses doigts dans une attitude de boxeur et ajuste ses gants. 'Tu vois ces gants de moto ? Je les ai achetés pour te frapper. Rien que pour toi. Tu les as aimés ?'" Dans un long témoignage que va publier Le Point dans sa prochaine édition, notre journaliste Nicolas Hénin raconte les quelques mois, entre juillet et décembre 2013, pendant lesquels Medhi Nemmouche s'est "occupé" de lui et des autres otages occidentaux en Syrie.

    Lourd secret

    Avant de commettre son attentat contre le Musée juif de Bruxelles en mai 2014 qui a coûté la vie à quatre personnes, Medhi Nemmouche a en effet passé quelques mois en Syrie dans les rangs de l'État islamique où il était en charge des otages occidentaux alors retenus dans un ancien hôpital d'Alep, transformé en prison. Il y torturait les prisonniers syriens. Et a maltraité notre journaliste, Nicolas Hénin.

    Cette information devait rester secrète pour ne pas mettre en danger la vingtaine d'otages occidentaux encore détenus en Syrie par l'État islamique, dont les Américains James Foley et Steven Sotloff, assassinés il y a quelques jours. À la demande de Nicolas Hénin, Pierre Torrès, Didier François et Édouard Élias, les quatre journalistes français libérés en avril dernier, qui souhaitaient protéger la vie de leurs camarades d'infortune restés en Syrie et éviter que les djihadistes n'exercent des représailles sur eux, Le Point s'était engagé à ne rien publier sur l'implication de Nemmouche dans cette captivité. Les révélations du Monde sur la participation active de Nemmouche dans la prise d'otages délivrent Nicolas Hénin de son lourd secret.

    Paumé et pervers

    Le récit que publiera Le Point dans quelques jours est glaçant. Il brosse le portrait d'un Nemmouche égocentrique et affabulateur pour qui le djihad n'est finalement qu'un prétexte pour assouvir sa soif maladive de notoriété. Un jeune homme paumé et pervers qui, le soir, une fois sa tâche achevée auprès des otages, vient les narguer, pousser la chansonnette et leur raconter les épisodes de Faites entrer l'accusé, l'émission de Christophe Hondelatte, téléchargés sur un ordinateur et dont il rêve de devenir un jour l'un des personnages... Un bourreau ordinaire en somme.

    Voici un court extrait du témoignage de Nicolas Hénin : "Quand Nemmouche ne chantait pas, il torturait. Il était membre d'un petit groupe de Français dont la venue terrorisait la cinquantaine de prisonniers syriens détenus dans les cellules voisines. Chaque soir, les coups commençaient à pleuvoir dans la salle dans laquelle j'avais moi-même été interrogé. La torture durait toute la nuit, jusqu'à la prière de l'aube. Aux hurlements des prisonniers répondaient parfois des glapissements en français."

    Retrouvez en intégralité "Medhi Nemmouche et moi...", le témoignage bouleversant de Nicolas Hénin dans la prochaine édition du Point. En kiosque le 11 septembre.
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet
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